Cyberharcèlement de Sandrine Rousseau : un homme condamné à un an de prison avec sursis
Entre avril 2022 et février 2023, via diverses plateformes numériques mais aussi par mails, un homme âgé de 44 ans envoyait des centaines de messages à la députée écologiste Sandrine Rousseau. Des messages qui allaient des déclarations enflammées aux menaces, aux messages de haines, en passant par des propositions à caractère sexuel, et ce, au quotidien.
Il a fallu deux plaintes de Sandrine Rousseau
Ce mercredi 29 mars 2023, un quadragénaire habitant chez sa mère à Aubagne a été condamné par le tribunal correctionnel de Marseille à douze mois de prison avec sursis. Une peine assortie à une obligation de soins pendant trois ans, pour avoir cyberharcelé la députée écologiste Sandrine Rousseau pendant dix mois. Il a désormais l’interdiction d’entrer en contact avec la victime.
En 2018, le prévenu avait déjà été condamné à des travaux d’intérêt général pour avoir cyberharcelé une Youtubeuse spécialisée dans le jeu vidéo. À l’époque, il avait justifié son comportement par ses sentiments pour la jeune femme : « J’étais amoureux d’elle et elle ne me répondait pas ». En ce qui concerne les messages quotidiens qu’il envoyait à la députée, il l’a affirmé au cours du procès : « Je regrette complètement. » L’homme écrivait sur les réseaux sociaux sous son vrai nom. Il avait également envoyé son numéro personnel à Sandrine Rousseau, permettant de l’identifier formellement. La député a porté plainte contre lui à deux reprises.
Plus de 70 messages par jour
Pendant presque un an, entre avril 2022 et février 2023, le quadragénaire sans emploi et consommateur quotidien d’ecstasy a envoyé plus de 70 messages par jour sur différents réseaux sociaux et par email à la députée Sandrine Rousseau. À la barre, l’homme affirme être « tombé éperdument amoureux de Mme Rousseau ». Il lui envoyait des messages à caractère misogynes, pornographiques ainsi qu’antisémites. Il explique : « J’avais envie qu’elle me prenne en considération, je me sentais seul ». L’expert psychiatrique a remarqué chez lui des « troubles de l’adaptation et d’isolement social majeur » mais aucune altération du discernement. Le prévenu s’est engagé à la barre à ne plus harceler personne, assurant son souhait de « s’insérer dans la société grâce à la musique ».
Le 20 février 2023, la députée écologiste commentait cette affaire au micro de l’AFP : « Je reçois des tombereaux de messages. Heureusement la plupart, je ne les vois pas, car j’ai plein de filtres pour ne pas les lire », et précisait que cela poussait à s’interroger « sur le sexisme et la culture du viol ». Dans la foulée de cette affaire, Sandrine Rousseau ainsi que d’autres élues de son groupe écologiste à l’Assemblée nationale ont lancé sur Instagram le hashtag Balance ton intimidation. Elles ont publié sur le réseau social le pire des menaces et injures haineuses, racistes, ou encore sexistes qu’elles reçoivent régulièrement sur les réseaux sociaux.
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