Cure de magnésium : pourquoi, quand et comment la faire ?

Fatigue, paupières qui tremblent, manque de sommeil… En plus de repos, vous avez probablement besoin d’une cure de magnésium. Manuel de l’incontournable complément alimentaire.

En matière de compléments alimentaires, le magnésium est un grand classique. Tout travailleur normalement constitué pioche au moins une fois par an dans sa boîte de gélules ou de comprimés pour faire sa cure. L’objectif ? Choyer, entre autres, son système nerveux, comprenez ralentir la cadence et apaiser stress et fatigue. Quelques règles restent cependant à respecter pour un maximum d’efficacité. Mode d’emploi.

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Pourquoi faire une cure de magnésium ?

Pour la simple et bonne raison qu’il est un minéral essentiel au bon fonctionnement du corps. «Il joue un rôle dans 300 réactions du métabolisme. Il agit sur les muscles, les nerfs, la désintoxication du corps ou encore la digestion», indique Nicole Tripier, naturopathe. Dans une newsletter exhaustive sur le sujet, et rédigée par le médecin et spécialiste en nutrithérapie Jean Paul Curtay (1), le professionnel ajoute que «le magnésium est le catalyseur de la production d’énergie».

Un minéral d’autant plus indispensable au quotidien, que le corps ne le fabrique pas seul et qu’il faut le puiser dans l’alimentation et l’eau pour assurer son quota journalier (environ 375mg par jour). Pour certains, les carences résulteraient d’ailleurs en partie du contenu de nos assiettes : «Aujourd’hui nos sols sont tellement pauvres que notre alimentation, aussi équilibrée soit-elle, ne suffit plus à combler nos besoins en magnésium», précise la naturopathe. Même discours du côté du Dr Curtay. Selon lui, nos menus actuels nous apporteraient de 100 à 220mg de magnésium au quotidien.

Autre origine des carences -et sans trop de surprise- le stress, omniprésent : «Il abuse et met à rude épreuve nos circuits nerveux, or il faut du magnésium pour la bonne santé de ces derniers», indique Thomas Kassab, docteur en pharmacie. Une alimentation trop acide (causée notamment par le sucre) peut aussi faire fuiter le magnésium du corps. L’excès de café et d’alcool participent également au déficit en magnésium. Dommage.

Les signes qui ne trompent pas

Il est presque inutile de demander une prise de sang à votre médecin pour y déceler une carence, à moins d’étudier les doses des minéraux avec lesquels il agit, soit le potassium, le sodium ou encore le calcium. Le pharmacien Thomas Kassab l’explique : «La moitié du minéral se fixe dans les tissus durs, autrement dit les os et les dents, et l’autre se trouve dans les tissus dits « mous », comme le foie ou les muscles. Il n’y a quasiment qu’1% de magnésium dans le sang». En allopathie, on l’appelle même la «carence invisible», illustre la naturopathe Nicole Tripier.

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Alors pour identifier un manque, mieux vaut s’écouter. Vous dormez mal et êtes fatiguée avant même d’avoir posé un pied dehors ? Vous manquez d’énergie alors que vous mangez équilibré et assurez un minimum de sport ? Ça ne sent pas très bon. «Les crampes, les vertiges, les fourmillements, les nausées matinales alors que l’on n’est pas enceinte et l’irritabilité sont aussi des signes avant-coureurs», ajoute la naturopathe. Des douleurs prémenstruelles peuvent aussi alerter.

Quand et comment faire sa cure ?

Beaucoup profitent des changements de saison pour s’y mettre ; avant l’hiver pour prévenir les baisses de régime, à la sortie pour nettoyer son corps des toxines accumulées. Nicole Tripier recommande de la pratiquer en janvier, le pharmacien Thomas Kassab conseille quant à lui de la débuter lorsque l’on ressent des signes avant-coureurs. «On peut aller jusqu’à trois cures par an, d’un mois minimum et de trois mois idéalement», précise le professionnel. Si aucun surdosage n’est possible- le surplus sera évacué dans les urines- inutile d’être sous magnésium 365 jours par an : «À force, le corps s’habitue et ne devient plus réactif», rappelle Nicole Tripier. Sans oublier que la prise ne doit jamais dépasser 100 mg. Le corps ne pouvant pas en absorber plus, on risque de se garantir des problèmes gastriques (dont nous éviterons ici toute précision). Pour les éviter, on répartit les prises sur toute la journée.

Avant de filer en pharmacie, commençons par nous intéresser aux causes et par regarder le contenu de notre assiette, donc. Une alimentation déséquilibrée peut en partie expliquer une carence. Pour y remédier, on met l’accent sur les mines de magnésium, comprenez légumes, légumes à feuilles (épinards, blettes, brocolis, etc.), bananes, avocat, chocolat noir, algues, crustacés, germes de blé, graines de pépins de courge ou encore de sésame.

Pour se supplémenter, on se rend en magasin bio ou en pharmacie. Thomas Kassab recommande en premier lieu le magnésium sous sa forme naturelle et plus particulièrement le magnésium marin, qu’il soit en comprimés, gélules ou ampoules. Nicole Tripier conseille également le chlorure de magnésium, dont on dilue le sachet dans un litre d’eau et que l’on boit durant un mois.

Quelles contre-indications ?

Presqu’aucune, sauf les personnes ayant des reins qui fonctionnent mal. «C’est un minéral essentiel pour tous les êtres humains, il est impossible de présenter des allergies ou des intolérances», explique Thomas Kassab. Par précaution en revanche, on ne supplémente pas les enfants de moins de sept ans.

Dans l’émission quotidienne «Question de santé» sur Europe1, le co-animateur et urgentiste Gérald Kierzek affirmait en novembre 2016 : «Si ça ne fait pas de bien, ça ne fera pas de mal». Dans son dossier Compléments alimentaires : Démêler le vrai du faux, l’Inserm rappelait en juin 2015 : «Malgré près de 900 publications scientifiques recensées à ce jour, il est impossible de trancher quant aux effets bénéfiques ou pas des compléments alimentaires à base de magnésium.»

(1) Le Dr Jean-Paul Curtay est membre de l’Académie des Sciences de New York, et l’auteur de Okinawa, un programme global pour mieux-être, Éd. Anne Carrière.

* Initialement publié en octobre 2018, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.

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