"Covid long" : un tiers des malades retourne à l'hôpital dans les 4 mois
Un tiers des malades hospitalisés à cause d’une infection à la Covid-19 souffre de conséquences à long terme de la maladie et retourne à l’hôpital dans les quatre mois, selon une nouvelle étude britannique.
Restez informée
De nombreuses semaines, voire plusieurs mois, après avoir été touchées par la Covid-19, certaines personnes présentent encore des symptômes de la maladie. Ces patients souffrent d’un « Covid long » ou « Covid persistant ». Une nouvelle étude parue dans le British Medical Journal révèle qu’un tiers des patients hospitalisés à cause de la Covid-19 retourne à l’hôpital dans les quatre mois.
Covid- 19 : 29,4 % des malades retournent à l’hôpital dans les 140 jours
Pour le découvrir, des chercheurs britanniques de l’Office for National Statistics, de l’University College London et de l’University of Leicester ont suivi 47.780 personnes atteintes de Covid-19 et sorties de l’hôpital avant le 31 août 2020. Leurs dossiers médicaux ont été analysés afin de suivre les taux de réadmission et de décès, et ont été comparés à ceux d’un groupe témoin. Les scientifiques ont constaté qu’un tiers (29,4 %) des malades était retourné à l’hôpital dans les 140 jours. Mais ce n’est pas tout : ils ont également constaté que 12,3 % des patients étaient décédés après leur sortie de l’hôpital.
« C’est une préoccupation et nous devons la prendre au sérieux. Nous montrons ici de manière concluante que c’est très loin d’être une maladie bénigne. Nous devons surveiller les patients post-Covid afin de pouvoir détecter rapidement les atteintes aux organes », a expliqué au Guardian le Dr Amitava Banerjee, de l’Institute of Health Informatics de l’University College London.
Ce phénomène, appelé « Covid long », se caractérise par diverses conséquences de la maladie qui persitent pendant plusieurs mois. Les auteurs de l’étude ont ainsi constaté que les maladies respiratoires, cardiaques ainsi que le diabète étaient plus fréquents chez les patients hospitalisés pour cause de Covid-19 que chez ceux du groupe témoin.
Un tiers des patients hospitalisés souffrirait de Covid long
Une étude publiée en mars derniers dans la revue scientifique Nature Medicine avait révélé que certains signes de la Covid-19 perdureraient dans le temps chez au moins un malade sur trois après une hospitalisation pour une infection à la Covid-19. Environ un tiers des patients hospitalisés à cause de cette maladie souffrirait ainsi d’un « Covid long ».
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs avaient passé en revue des études réalisées aux Etats-Unis, en Europe et en Chine. Les travaux examinés mettaient en avant les conséquences à long terme pour les personnes souffrant d’une forme longue du coronavirus.
Les scientifiques avaient tout d’abord analysé les résultats d’une étude menée auprès de 1.250 personnes dans 38 hôpitaux du Michigan, aux États-Unis. Sur les 488 patients ayant répondu à l’enquête téléphonique dans le cadre de cette étude, 32,6 % des malades avaient signalé des symptômes persistants. 18,9 % d’entre eux avaient déclaré souffrir de signes cliniques nouveaux ou aggravés.
Des recherches menées en Europe avaient fait état de résultats similaires. Pour les besoins de leur méta-analyse, les scientifiques avaient aussi étudié des travaux italiens et ont constaté « la persistance des symptômes chez 87,4 % des 143 patients sortis de l’hôpital qui se sont rétablis de la Covid-19 lors d’un suivi de 60 jours à partir de l’apparition des premiers signes cliniques. »
« Une étude portant sur 150 survivants de la phase aiguë de la Covid-19 en France a également souligné la persistance des symptômes chez deux tiers des individus lors du suivi de 60 jours, un tiers d’entre eux déclarant se sentir plus mal qu’au début de la maladie », pouvait-on lire également dans l’analyse des chercheurs.
Les derniers travaux analysé par les scientifiques avaient été réalisés en Chine auprès de 1.733 malades six mois après l’apparition des symptômes du coronavirus. Ils avaient aussi découvert que la majorité des patients (76 %) souffrait d’au moins un symptôme de la pathologie.
Des séquelles physiques et psychologiques se présenteraient chez les patients « Covid long »
Selon ces travaux, les symptômes qui se manifesteraient fréquemment chez les malades atteints de « Covid long » sont une importante fatigue (53,1%), des essoufflements (43,4%), des douleurs articulaires (27,3%) et des douleurs thoraciques (21,7%). Les recherches avaient indiqué que 55% des patients continuaient à ressentir trois symptômes ou plus après leur hospitalisation.
Le « Covid long » entraînerait également des séquelles psychologiques. Les différentes études menées en Europe et analysées par les scientifiques avaient dévoilé que les patients atteints d’une forme longue du coronavirus souffraient de détresse psychologique, comme le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), d’anxiété, de dépression et des troubles de concentration et du sommeil. Ces signes « ont été notés chez environ 30 % ou plus des participants au moment du suivi ».
« Il est très important de ne pas oublier les effets sur la santé mentale du Covid long lorsqu’on prend en charge les symptômes physiques, car on peut facilement passer à côté », avait précisé à l’AFP Kartik Sehgal, auteur principal de l’étude, oncologue médical et enseignant à la faculté de médecine de Harvard (Boston).
Source : Post-covid syndrome in individuals admitted to hospital with covid-19: retrospective cohort study, British Medical Journal.
Source: Lire L’Article Complet