Covid-19 : pourquoi certaines personnes non-prioritaires ont déjà pu se faire vacciner ?

Depuis quelques jours, certains personnels de santé de moins de 50 ans et sans comorbidité ont pu recevoir une dose du vaccin contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech. Pourtant, ils considérés comme « non-prioritaires », selon la campagne de vaccination en cours. Pourquoi ces soignants ont-ils pu bénéficier du vaccin ? Est-il possible de se faire vacciner même si l’on n’est pas prioritaire ? On fait le point.

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En France, la vaccination n’est, pour l’heure, pas ouverte à tous. Seuls les individus les plus vulnérables à la Covid-19 et ceux les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie peuvent bénéficier du vaccin fabriqué par les laboratoires Pfizer et BioNTech, depuis le 27 décembre. Pourtant, ces derniers jours, des personnes dites « non-prioritaires » ont pu se faire vacciner. Dans certains établissements, des soignants âgés de moins de 50 ans et ne présentant pas de comorbidités ont pu se faire injecter une dose de la formule. Mais pourquoi ces personnels de santé, qui n’ont pas la priorité d’après la campagne de vaccination, ont pu recevoir le vaccin ?

Pour quelles raisons ces personnes non-prioritaires ont pu bénéficier du vaccin contre la Covid-19 ?

Une fiole de vaccin Pfizer/BioNTech doit normalement contenir cinq doses, cela signifie que cinq personnes peuvent être vaccinées. Mais en réalité, les flacons comportent plus de doses que prévues. Ils en contiennent six, cela veut dire qu’une sixième injection peut être réalisée. Le ministère de la Santé a avoué, lors d’une conférence de presse, ce 12 janvier, que cette sixième dose a été autorisée par l’Agence européenne des médicaments.

« Il a été reconnu que dans les flacons de Pfizer il y avait une 6e dose. Il y a des références vont être passées aujourd’hui aux différents établissements de santé pour rappeler les conditions dans lesquelles il faut extraire cette 6e dose car il y a des conditions à réunir, à la fois en termes de gestes et en termes de matériel », a expliqué le ministère de la Santé.

La formule de Pfizer/BioNTech doit être conservée à moins de 80 degrés. Elle doit ainsi être administrée dans les plus brefs délais, plus précisément dans les six heures après son ouverture. Au-delà de ce délai, elle ne peut plus être utilisée. Cela oblige les personnels de santé à prendre certaines décisions, lorsqu’en fin de journée, ils se retrouvent avec des fioles ouvertes et des doses disponibles mais qu’ils ne peuvent pas les injecter à cause du manque de patients prioritaires.

Certains établissements de santé ont ainsi injecté les doses restantes du vaccin aux soignants, dits « non-prioritaires », volontaires pour éviter tout gâchis, bien que le gouvernement a prévu des pertes de 20 à 30% du vaccin à cause de la consistance du produit, qui est assez gras et peut coller aux parois du flacon et de la seringue, et des éventuelles pertes lors de la préparation, selon un conseiller de Matignon, interrogé par Le Figaro.

Afin de ne pas gâcher les doses restantes, à l’AP-HP (Assistance publique Hôpitaux de Paris), une plateforme a été créée afin que les soignants non-prioritaires puissent s’inscrire et se faire vacciner, en cas de doses disponibles en fin de journée, selon Le Parisien. À l’Hôtel-Dieu, une file d’attente « sans rendez-vous » a aussi été installée. « À partir de 17h30, on compte le nombre de personnes qu’on doit encore vacciner et on adapte le nombre de doses préparées. Au final, il peut rester quelques doses dans le flacon, mais pas plus », peut-on lire dans Le Parisien.

Covid-19 : le grand public, qui n’a pas la priorité, peut-il aussi se faire vacciner ?

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé sur RTL, le 5 janvier, que le grand public pourrait aussi bientôt bénéficier de ces doses restantes en fin de journée. Mais ceux qui souhaitent se faire vacciner devront s’inscrire. « Nous allons ouvrir dans les prochains jours une inscription possible pour les Français qui le souhaitent par internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l’application ‘TousAntiCovid’; pour que les Français qui souhaitent se faire vacciner puissent le faire savoir, s’inscrire et puissent prendre des rendez-vous », a précisé Olivier Véran.

Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée concernant cette possibilité. Mais selon BFMTV, le ministère de la Santé a demandé aux Agences Régionales de Santé (ARS), cette semaine, de ne gaspiller aucune dose. « Cela signifie que les vaccins peuvent être utilisés le cas échéant pour vacciner des personnes ne relevant pas de la population ciblée », a expliqué le ministère, qui a signalé que cela reste exceptionnelle.

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