Covid-19 : peut-on transmettre le virus à nos animaux de compagnie ? Une étude répond
Est-il possible de transmettre le virus à son animal de compagnie lorsque l’on est positif à la Covid-19 ? C’est à cette question que des chercheurs écossais ont récemment tenté de répondre…
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Suite à des abandons d’animaux domestiques signalés en Chine, il y a quelques mois au début de la pandémie, de nombreuses études ont cherché à déterminer les risques de transmission du virus de l’animal à l’homme.
Mais comme l’a récemment rappelé Scott Weese, spécialiste des maladies infectieuses émergentes à l’Université de Guelph (Canada), aucune de ces études ne doit alerter sur le fait que « les animaux domestiques peuvent mettre en danger leurs propriétaires ».
Covid-19 : puis-je transmettre le virus à mon animal de compagnie ?
Si les risques d’attraper le virus au contact de son animal sont à ce jour écartés, il serait en revanche possible de contaminer son chat lorsque nous sommes nous-même positif à la Covid-19, comme le révèle une récente étude menée par des chercheurs écossais.
Les travaux, publiés dans la revue médicale Veterinary Record, font état d’un risque de transmission du virus de l’homme vers l’animal.
Margaret J. Hosie, de la MRC-University of Glasgow Centre for Virus Research (CVR), et son équipe, alertent sur deux cas de chats contaminés par leurs propriétaires au Royaume-Uni.
Leurs analyses ont pu mettre en évidence une transmission d’homme à chat du SARS-CoV-2 durant la pandémie. « Les chats infectés ont développé une maladie respiratoire légère ou sévère », précisent les spécialistes.
« Étant donné la capacité du nouveau coronavirus à infecter différentes espèces, il sera important de surveiller la transmission d’homme à chat, de chat à chat et de chat à homme », concluent les auteurs de l’étude.
Coronavirus : la transmission des virus entre l’homme et l’animal…
Selon certains spécialistes, les animaux seraient dotés d’une « barrière » anti-virus, déjà mise à rude épreuve par différentes épidémies. Le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), apparu en Chine en 2002 et à l’origine de près de 800 décès, avait ainsi été transmis de l’animal à l’homme. Il en va de même pour le coronavirus du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), apparu en 2012. Mais ces franchissements de la barrière des espèces restent rares.
Quid du virus Sars-CoV-2 ? Son foyer a été identifié comme étant le Huanan South China Seafood Market, un marché situé dans la ville de Wuhan, en Chine, dans lequel des animaux vivants sont vendus. Son origine serait donc animale : le pangolin, une espèce déjà en voie de disparition, et la chauve-souris, sont ainsi pointés du doigt pour leur potentiel rôle respectif de « réservoir animal » et d' »hôte intermédiaire », même si leur implication est encore hypothétique.
La piste d’une zoonose, autrement dit d’une infection pouvant se transmettre de l’animal à l’homme est donc privilégiée. Mais pour l’heure, seuls de rares cas de coronavirus chez le chien ou le chat n’a été déclaré. Cela avait également été le cas lors de l’épidémie de Sras. « Des cas sporadiques de contamination d’animaux domestiques ont notamment été décrits et des infections expérimentales ont permis de démontrer la réceptivité de quelques espèces animales au virus (furet, hamster et dans une moindre mesure le chat) ». L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a pris en compte ces nouveaux éléments, « considère néanmoins qu’il n’existe actuellement aucune preuve scientifique montrant que les animaux domestiques jouent un rôle épidémiologique dans la diffusion du Sars-CoV-2 ».
Il existe différents types de coronavirus
Ces informations ne signifient pas que les animaux de compagnie ne peuvent pas être touchés par d’autres coronavirus. Et pour cause : il s’agit d’une famille qui regroupe de nombreux virus touchant plusieurs espèces.
Certains coronavirus sont fréquents chez les animaux domestiques, comme le coronavirus félin (FCoV), responsable de la péritonite infectieuse féline (PIF), ou encore le coronavirus entérique canin (CCoV). Mais il se transmettent uniquement d’animal à animal, et n’ont pas de lien avec le virus responsable de l’épidémie actuelle.
« Le chat, le chien et le furet peuvent être atteints par des coronavirus appartenant au type 1 qui provoquent des troubles digestifs. Mais il ne s’agit pas du même virus que celui qui se propage en ce moment dans le monde depuis la Chine », confirme le Dr Laurent Masson, vétérinaire, sur le site de la clinique vétérinaire des Passages.
Virus Covid-19 : les recommandations de l’OMS
L’OMS recommande depuis le début de la pandémie, par simple précaution, de se laver les mains à l’eau et au savon après un contact avec des animaux domestiques. Un geste utile, non pas pour se protéger du virus Covid-19, puisque rien n’indique que les animaux de compagnie puissent en être des vecteurs, mais pour éviter d’autres bactéries. « Cela vous protège contre diverses bactéries courantes comme E.coli et Salmonella qui peuvent passer des animaux de compagnie à l’homme », précise l’institution.
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