Covid-19 : non, la vaccination n’empêche pas d’être contaminé
- Le vaccin protège uniquement d’une forme grave
- La protection après une vaccination n’est pas immédiate
- La durée de l’immunité est encore incertaine
- L’impact potentiel des variants
Nombreux sont les internautes à devenir suspicieux face aux récents cas de personnes contaminées alors qu’elles étaient vaccinées contre la Covid-19. En Guyane, deux personnes âgées de 53 et 68 ans sont récemment décédées d’une forme grave de la maladie « alors qu’elles avaient été vaccinées quelques semaines auparavant avec deux doses de Pfizer », a également indiqué lundi 26 avril, l’Agence régionale de santé (ARS) Guyane.
Voici pourquoi il est tout à fait possible de contracter la Covid-19 malgré l’administration du vaccin.
Le vaccin protège uniquement d’une forme grave
Aucun vaccin à ce jour, exceptés ceux contre la rougeole et la variole (on parle alors de vaccins stérilisants), n’empêche un virus de pénétrer un organisme vacciné.
« En l’état des connaissances, les vaccins (contre la Covid, NDLR) aujourd’hui disponibles ou en cours de développement réduisent la sévérité des symptômes, mais la réduction de la contagiosité est incertaine, explique le ministère de la Santé. La vaccination ne protège donc en aucun contre la Covid-19, mais évite les formes graves de la maladie.
Selon les études cliniques, le vaccin à ARNm mis au point par Pfizer/BioNtech serait ainsi efficace à 95%, tandis que celui de Moderna atteindrait 94,1% d’efficacité.
La protection après une vaccination n’est pas immédiate
« Après une vaccination, l’organisme fabrique les anticorps spécifiques à la maladie, détaille le site vaccination-info-service.fr. Ce processus appelé séroconversion est progressif. Habituellement, la protection apportée par le vaccin contre une maladie est présente entre deux et trois semaines après la vaccination pour les vaccins nécessitant une seule injection comme la grippe, l’hépatite A ou la fièvre jaune. »
Lorsqu’une vaccination exige deux ou trois doses, comme c’est le cas avec les vaccins des laboratoires Pfizer/BioNtech et Moderna, la protection apparaît dès la première dose, précise le site. Cependant, il faudra se voir administrer l’ensemble des doses pour que la protection soit efficace.
Le ministère de la Santé ajoute que « selon l’ANSM et le RCP (résumé des caractéristiques du produit) des vaccins, l’efficacité vaccinale est obtenue 7 jours après la deuxième injection du vaccin Pfizer-BioNTech et 14 jours après la deuxième injection de vaccin Moderna chez des sujets indemnes d’infection antérieure au SARS CoV-2. Pour le vaccin Janssen de Johnson & Johnson, la protection vaccinale débute 14 jours après l’injection (ce vaccin ne nécessite qu’une seule dose). »
« Après la première dose, les anticorps mettent deux à trois semaines à arriver. Mais cette première protection reste insuffisante pour une protection optimale, confirme à Ouest-France Frédéric Altare, immunologue et directeur de recherche à l’Inserm. Après la deuxième dose, la deuxième vague d’anticorps arrive beaucoup plus vite. Quinze jours après cette deuxième, les personnes sont bien protégées. »
À franceinfo, Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis de Paris, révèle même que « dans bien des situations, les contaminations après la vaccination surviennent dans les 14 jours qui suivent la première injection. Ces cas sont souvent attribués à une forme de relâchement liée à un faux sentiment de sécurité procuré par la première étape de la vaccination. » D’où l’importance de continuer à porter un masque et d’appliquer les gestes barrières après la vaccination.
La durée de l’immunité est encore incertaine
En ce qui concerne la durée de l’immunité, « les informations disponibles à ce jour ne permettent pas de donner de réponse précise à cette question, reconnaît le ministère. Ceci, à la fois par manque de recul, et parce que cette immunité pourrait être prolongée par des rappels vaccinaux. »
Comme l’explique Frédéric Altare à nos confrères de Ouest-France, « cela fait partie des aléas classiques, comme pour le vaccin contre la grippe, qui est efficace à 70% environ. Il y aura donc 30% des personnes vaccinées qui pourront avoir la grippe. »
L’impact potentiel des variants
Le 15 avril dernier, la Haute autorité de Santé (HAS) s’inquiétait de l’arrivée sur le territoire national de nouveaux variants du virus SARS-CoV-2 et du maintien de la réponse immunitaire induite par les différents vaccins. Pour le variant anglais, « devenu majoritaire sur le territoire national, la réponse immunitaire est maintenue, en revanche pour d’autres variants, dont la présence est particulièrement surveillée, la question de la protection offerte par les vaccins paraît plus incertaine, soulignait-elle. Il s’agit en particulier des variants détectés en Afrique du Sud et au Brésil. »
Selon Jean-Stéphane Dhersin, directeur adjoint scientifique de l’Institut national des sciences mathématiques du CNRS, spécialiste des modélisations d’épidémies, « les variants qui dominent, comme on le voit aujourd’hui avec le variant anglais, sont plutôt ceux qui ont un avantage de transmissibilité supérieure, explique-t-il à 20 Minutes. Mais au fur et à mesure que les gens seront vaccinés, que la couverture vaccinale de la population sera suffisante pour atteindre l’immunité collective, le taux de reproduction du variant britannique va chuter ; on va donc vraisemblablement prendre des mesures barrières moins fortes. Il est alors possible que des variants à échappement immunitaire, insensibles à la vaccination, ne prennent le pas et causent une nouvelle flambée épidémique. D’où l’importance d’avoir un plan de surveillance génomique intelligent. »
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