Covid-19 : les masques sont-ils moins efficaces lorsqu'il fait froid ?

Les masques doivent être portés en toutes circonstances pour lutter contre la Covid-19. Mais deviennent-ils moins efficaces à cause de l’humidité produite par la respiration en période de grand froid ? Deux écoles s’opposent sur cette question. Certains experts estiment que l’efficacité de ces protections n’est plus assurée lorsqu’ils sont humides, tandis que d’autres suggèrent que l’humidité est une arme contre le virus.

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Depuis plusieurs mois, le masque fait partie intégrante de notre quotidien. On le sait tous : ce dernier a son lot de désagréments. Durant les épisodes de fortes chaleurs, par exemple, il peut devenir difficile à supporter car on peut avoir du mal à respirer ou avoir la sensation d’être étouffé. En revanche, ce bouclier facial peut être un allié pour affronter l’hiver. En période de froid, cet équipement indispensable peut réchauffer la moitié de notre visage car il retient la chaleur de l’haleine. Mais ce phénomène humidifie le masque. Une question se pose alors : cette protection perd-t-elle de son efficacité face à la Covid-19 lorsqu’il fait froid ?

Covid-19 : les masques nous protégeraient moins du virus en période de froid, selon des experts

L’humidité générée par la respiration s’accumule sur le masque et réduirait son efficacité, selon le Dr Matthew Oughton, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général juif de Montréal et professeur adjoint à l’Université McGill. Les masques humides deviendraient moins efficaces pour « capturer les gouttelettes respiratoires et les empêcher de quitter la proximité de la bouche et du nez d’une personne », a-t-il expliqué à Radio Canada.

L’Association française de normalisation (Afnor) affirme également que ce bouclier facial est « moins efficace s’il est mouillé par la pluie ou rendu humide par son usage (respiration, transpiration) » car l’« électricité statique (qui permet de mesurer le degré de protection des masques) disparaît et les gouttelettes passent plus facilement ». Mais cela ne signifie pas que les masques sont complètement inutiles, d’après le Dr Zain Chagla, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital Saint-Joseph de Hamilton, également interrogé par Radio Canada. Les deux spécialistes recommandent ainsi de changer son masque pour une autre protection sèche, en période de froid, afin que ce bouclier facial reste efficace.

En hiver, certains ont aussi tendance « à retirer ou à mettre de côté leur masque » pour éternuer ou se moucher lorsqu’ils ont le nez qui coule. « Ce qui va à l’encontre de la finalité du masque », a indiqué le Dr Zain Chagla. Il conseille ainsi de se moucher ou d’éternuer dans « une zone éloignée des autres personnes ».

Masques : une étude suggère que l’humidité serait une arme contre la Covid-19

Des chercheurs américains du National Institute of Health ont quant à eux indiqué, dans des recherches publiées le 12 février, que l’humidité générée par la respiration permettrait d’améliorer les défenses immunitaires et de réduire la sévérité de la maladie. « Nous avons découvert que les masques augmentent fortement l’humidité de l’air inhalé et nous proposons que l’hydratation des voies respiratoires qui en résulte pourrait être responsable de la constatation documentée qui lie la moindre gravité de la maladie Covid-19 au port d’un masque. (…) Il a été démontré que des niveaux élevés d’humidité atténuent la gravité de la grippe, et cela pourrait s’appliquer à la gravité de la Covid-19 par un mécanisme similaire », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Adriaan Bax.

Selon les scientifiques américains, un taux d’humidité élevé boosterait le nettoyage mucociliaire, ce qui permettrait de limiter la propagation d’un virus dans les poumons. Le nettoyage mucociliaire est un mécanisme de défense qui expulse des poumons le mucus et les particules potentiellement nocives qu’il contient. Un taux d’humidité élevé stimulerait aussi la production des interférons, des protéines « qui luttent contre les virus ». « Il a été démontré qu’un faible taux d’humidité affaiblit à la fois le nettoyage mucociliaire et la réponse aux interférons, ce qui pourrait être l’une des raisons pour lesquelles les gens sont plus susceptibles de contracter des infections respiratoires par temps froid », peut-on lire dans les travaux.

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