Covid-19 : les autotests disponibles en pharmacie dès ce lundi

La commercialisation du dispositif d’autotest, permettant à chacun de détecter, seul, s’il est porteur du Covid-19, débute en France ce lundi. ELLE vous explique ce dont il s’agit et comment l’utiliser.

Dimanche 14 mars, Jérôme Salomon avait annoncé leur disponibilité en pharmacie et dans les supermarchés dans la semaine qui suivrait. Après un délai de quelques semaines, les autotests sont tout juste disponibles dans les pharmacies françaises, ce lundi. Ces tests peuvent être réalisés à domicile, par le patient, grâce à un prélèvement dans le nez. Avant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Autriche ou encore le Portugal les avaient déjà autorisés sur leur territoire.  

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L’arrêté permettant et encadrant la commercialisation des autotests est paru ce dimanche au Journal Officiel. Le montant de ces dispositifs de dépistage ne doit pas excéder « 6 euros jusqu’au 15 mai, puis au-delà 5,2 euros ». D’abord annoncés comme disponibles dans les supermarchés, les autotests sont vendus uniquement en pharmacie pour le moment. Ils « vont se déployer progressivement dans des milliers d’officines tout au long de la semaine », a expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un entretien au « Journal du dimanche ». Le ministre a également annoncé la mise à disposition rapide de ces tests dans les établissements scolaires, disant envisager « d’aller jusqu’à deux tests par semaine par élève et par enseignant ».  

L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a cependant fait part de certaines craintes, dimanche 11 avril sur franceinfo : « On ne sera pas prêts demain [lundi] à 8 heures » a assuré Gilles Bonnefond, le président de l’USPO. « Il nous manque quelques éléments. On espérait avoir au Journal officiel ce [dimanche] matin les informations sur les prix et les conditions de mise à disposition », a-t-il ajouté. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine espérait aussi « voir quelle est la liste des tests qui sont reconnus par l’Agence du médicament comme étant fiables. Il y en six aujourd’hui, dont deux Français, alors que beaucoup de fabricants nous proposent des tests qui ne sont pas aujourd’hui reconnus». 

L’objectif de ces autotests est d’ « atteindre des populations qui se testent moins que les autres, ou qui ont besoin de se faire tester régulièrement » à l’image « des habitants de l’Outre-Mer, des populations lycéennes ou étudiantes et des populations précaires », détaillait à la mi-mars la direction générale de la Santé auprès de BFM Business.  

Qu’est-ce qu’un autotest nasal ?

L’autotest est un test antigénique, qui permet de détecter la présence du Covid-19 et de donner un résultat en moins d’une demi-heure. Comme son nom l’indique, il est réalisable par le patient lui-même, grâce à un prélèvement dans une narine. « Toutes les étapes sont assumées par la personne elle-même : auto-prélèvement, réalisation et interprétation du test », détaille la Haute autorité de santé (HAS).  

À qui s’adresse-t-il ?  

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La HAS recommande l’utilisation d’autotests antigéniques chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans dans deux situations : sur indication médicale, dans le cadre d’un dépistage ciblé à large échelle ou dans le cadre d’une « utilisation restreinte à la sphère privée (par exemple, avant une rencontre avec des proches…) ». La HAS précise que le test devra « idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la visite ». 

Comment l’utiliser ? 

Pour s’autotester, il faut, comme pour un test PCR, introduire l’écouvillon (une sorte de bâton long et fin, semblable à un coton-tige) dans le nez. La tige est plus courte et moins invasive que pour un test PCR, car l’exécution de l’autotest consiste à recueillir un échantillon de mucus sur 3-4 cm, au sein du vestibule nasal (et non au niveau du nasopharynx comme c’est le cas pour les tests PCR et antigéniques pratiqués en laboratoire). La personne devra effectuer cinq rotations dans le vestibule nasal avec l’écouvillon avant de le retirer. La HAS recommande un prélèvement nasal profond. 

La personne trempera ensuite la tige dans le produit réactif fourni, qui détecte la présence du Covid-19 en moins d’une demi-heure. Pour connaître les résultats, deux solutions existent, différentes en fonction du type d’autotest : verser le réactif sur une lamelle, similaire à un test de grossesse, ou utiliser une application mobile.  

Que faire en fonction du résultat ?  

Olivier Véran, ministre de la Santé, a déclaré au « Parisien » : « J’ai essayé [l’autotest] et je peux assurer que ce n’est pas aussi simple qu’on l’imagine ! Un peu moins fiable, il faut d’ailleurs confirmer un résultat positif par un test PCR ou antigénique. » Si l’autotest est positif, il doit être confirmé dans un délai de 36h, pour identifier s’il s’agit d’une contamination à l’un des variants et assurer le dispositif de « contact tracing ». Le patient doit immédiatement s’isoler, pour une durée de 10 jours. Ses cas contacts doivent rester isolés sept jours. Si l’autotest est négatif, le patient doit rester vigilant en continuant à appliquer les gestes barrières, comme tout le monde.   

Si l’autotest est aussi attendu, c’est parce que sa facilité d’accès (une fois commercialisé) et sa capacité à donner un résultat rapidement permettraient de renforcer le dispositif de traçage du virus, d’organiser mieux la recherche des cas contacts, de contrôler l’isolement des cas positifs et donc de diminuer les risques de propagation du Coronavirus.  

Quand sera-t-il disponible ?  

Il manque à l’autotest un marquage CE (conformité européenne) et une vérification par l’Agence de sécurité du médicament. Ces éléments devraient arriver dans les prochains jours. 

À France Info et à Cnews, la Direction générale de la santé a finalement déclaré que « dans un premier temps, et avant tout déploiement supplémentaire, une expérimentation sera menée au cours du mois de mars ». L’objectif est « d’évaluer la qualité des prélèvements obtenus à l’aide de ces dispositifs ». 

Le déploiement de l’autotest commencera ensuite, encadré par des professionnels de santé, notamment pour des dépistages groupés. L’objectif : « atteindre des populations qui se testent moins que les autres, ou qui ont besoin de se faire tester régulièrement » à l’image « des habitants de l’Outre-Mer, des populations lycéennes ou étudiantes et des populations précaires », détaille la direction générale de la Santé auprès de BFM Business. 

La vente en pharmacie ne pourra intervenir que plus tard et peut-être ensuite en grande surface, au moins dans certaines parapharmacies. Pas de date claire pour l’instant donc. 

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