Covid-19 : le virus survit plusieurs jours sur nos courses, avancent des chercheurs
Au travers de leur enquête, commandée par la Food Standards Agency (FSA) et publiée le 29 novembre 2022, des chercheur.euse.s dévoilent des données concrètes quant à la survie du virus de la Covid-19 sur plusieurs aliments et emballages alimentaires. Sur des légumes verts comme le brocoli, il ne résiste pas plus de 24h. Mais d’après les scientifiques, le SRAS-CoV-2 pourrait subsister presque intact après une semaine sur du fromage ou du jambon.
« Cette recherche nous donne un aperçu supplémentaire de la stabilité du coronavirus sur les surfaces d’une variété d’aliments et confirme que les hypothèses que nous avons faites aux premiers stades de la pandémie étaient appropriées », a déclaré Anthony Wilson, chef d’équipe d’évaluation des risques microbiologiques à la FSA, dans un communiqué. Pour autant, il estime que « la probabilité d’attraper la Covid-19 via la nourriture est très faible ».
Un heure sur les pommes, une semaine sur le cheddar
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheur.euse.s de l’Université Southampton ont injecté artificiellement du virus sur la surface de denrées alimentaires tels que le brocoli, la framboise, le cheddar, le jambon en tranches, les olives, les croûtes de pain, les viennoiseries et certains emballages, canettes et bouteilles en plastique. Ces aliments ont été sélectionnés, car ils sont généralement vendus en vrac, non couverts et « souvent » consommés sans cuisson.
Résultats plutôt hétérogènes : sur les pommes et les olives, le virus n’avait pas survécu plus d’une heure du fait des produits chimiques présents dans leur peau. Il faudrait un jour environ pour que les niveaux de virus s’annulent sur le pain, le brocoli et les poivrons. Quant aux pains au chocolat et croissants, ils bénéficieraient d’un antiviral naturel présent dans l’œuf qui dore leur surface. Le virus de la Covid-19 disparaîtrait très rapidement (chute de 99% en 16 à 24 heures).
En ce qui concerne le fromage et la charcuterie en tranches, c’est une autre histoire. Leurs niveaux de virus seraient restés élevés après sept jours de contamination. « Ces types d’articles de charcuterie ont une teneur élevée en graisses saturées, en protéines et en humidité, ce qui pourrait prolonger le pouvoir infectieux potentiel du SRAS-CoV-2, probablement en empêchant sa dessiccation et son inactivation », ont expliqué les scientifiques.
Une survie variable selon la température de conservation
Du côté des emballages, tout dépend de la température et de l’humidité émanant du lieu de conservation. Par exemple, à 6°C et 53% d’humidité, le virus était encore hautement détectable 4 jours après la contamination artificielle des canettes, bouteilles et cartons. En revanche, à 21°C, une baisse significative des niveaux de virus a été observée en 24 heures.
Cette étude vient nuancer les propres conclusions de la FSA, rendues en avril 2020. Alors que l’on n’osait même plus toucher les fruits dans les rayonnages, l’agence avait conclu, dans une étude de risque, « qu’il était très peu probable que [l’on puisse] attraper le coronavirus via la nourriture ». À l’époque déjà, l’agence avait émis l’hypothèse selon laquelle la température de conservation pourrait jouer un rôle clé dans la résistance du virus sur les denrées alimentaires.
Si la FSA n’ajoute pas de recommandation en complément de cette étude, laver systématiquement ses mains et les aliments avant cuisson ou consommation restent des gestes utiles pour se protéger du virus.
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