Covid-19 : le ministère de la Santé espère déployer des chiens renifleurs dès cet été pour détecter le virus

Le gouvernement souhaite que des chiens puissent être mobilisés lors de grands rassemblements notamment.

Un test PCR, antigénique ou… Se faire renifler. Détecter la présence du Covid-19 par des chiens expressément formés dans ce but devrait être bientôt possible. Le ministère de la Santé a en tout cas indiqué le 22 mai au « HuffPost » son souhait de déployer des chiens renifleurs en France à grande échelle « dès cet été, suite aux résultats très encourageants de l’étude SALICOV » menée par le professeur Dominique Grandjean en collaboration avec l’AP-HP, l’ARS et le Conseil régional d’Ile-de-France, et l’équipe Nosaïs de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA). 

Comme l’explique l’AP-HP sur son site, les résultats d’une expérimentation menée sur 335 personnes au printemps sont très encourageants. Les chiens renifleurs ont ainsi identifié 97% des positifs (préalablement identifiées par PCR sans que les maîtres-chiens ne sachent qui était porteur du virus), avec seulement 6% de faux négatifs. « Ces résultats confirment scientifiquement la capacité des chiens à détecter une signature olfactive de la COVID-19 », commente l’AP-HP. Dominique Grandjean a par ailleurs précisé au « Huffpost » que « les chiens n’ont laissé passer aucun asymptomatique ». 

L’EnvA indique aussi que « les chiens marquent sans problème les variants anglais, sud-africain et brésilien », en ajoutant : « nous attendons de pouvoir tester sur le variant indien dès que des prélèvements nous parviendront. » 

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Détection par la sueur 

Pour mener à bien l’étude, des échantillons de sueur ont été prélevés (via des compresses posées deux minutes sous les aisselles de chaque participant) et placés dans des bocaux. Ils ont ensuite été reniflés par au moins deux chiens différents qui n’ont pas été en contact avec les volontaires. Si les chiens marquent et s’arrêtent devant un des bocaux, cela signifie qu’ils ont détecté la présence du virus.  

Dépistage du Covid par chiens renifleurs:1 étude @APHP @EnVA soutenue par Région @iledefrance & @ARS_IDF confirme pour la 1ere fois scientifiquement l’extrême fiabilité des chiens Des résultats qui ouvrent la voie à 1 utilisation élargie des chiens pour un ciblage rapide & massif pic.twitter.com/vpa6gKF4xU

Pour que le dispositif soit réellement efficace à grande échelle, les chiens doivent être capables de détecter le virus dans des foules, à l’occasion de festivals, de concerts ou de rassemblements sportifs. Un test est notamment prévu dans les prochaines semaines avec le club de rugby de l’Union Bordeaux-Bègles. Un dépistage classique en complément sera néanmoins nécessaire une fois les potentiels porteurs de virus repérés dans les files d’attente. 

Dominique Grandjean espère aussi une réduction significative des temps de formation des chiens. D’une durée de six semaines, cette période pourrait s’étendre seulement sur deux ou trois jours d’après lui, grâce à l’élaboration d’un « leurre », un objet contenant uniquement l’odeur dégagée par le Covid-19 dans la sueur, sur lequel les chiens pourraient apprendre directement, au lieu d’apprendre sur des personnes. 

41 pays ont déjà recours à cette technique 

Le professeur Grandjean a formé d’autres pays à cette technique de détection du virus (des chiens sont utilisés dans les files d’attente libanaises, émiraties, argentines, chiliennes, espagnoles…) qui l’ont mise en place avant la France. Certains clubs de NBA ont également eu recours à ce procédé, comme le Miami Heat.  

La Haute autorité de santé a pour sa part déclaré au « HuffPost » qu’elle n’était pour l’instant pas en mesure de se prononcer sur les conditions de mise en œuvre d’un tel dispositif et sur son utilité dans la stratégie sanitaire. 

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