Covid-19 : la HAS autorise les autotests pour les moins de 15 ans

La Haute Autorité de Santé (HAS), recommande dans un avis publié ce lundi de lever la limite d’âge pour les autotests à prélèvement nasal. ELLE vous explique ce dont il s’agit et comment les utiliser.

Les enfants de moins de 15 ans vont finalement pouvoir les utiliser. Commercialisés depuis le 12 avril dans les pharmacies françaises, les autotests étaient jusqu’ici réservés aux plus de 15 ans. Ce lundi, la HAS a publié un avis levant l’interdiction de tester les enfants en dessous de cette limite d’âge, après avoir analysé les résultats de ses récentes études sur le sujet. « Réalisables en tests de diagnostic rapide (TDR), tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) ou autotests, les tests antigéniques sur prélèvement nasal apparaissent pertinents pour briser des chaines de contamination, notamment en milieu scolaire » estime la HAS. 

Les autotests peuvent être réalisés à domicile, par le patient, grâce à un prélèvement dans le nez. Avant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Autriche ou encore le Portugal les avaient déjà autorisés sur leur territoire.   

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L’arrêté permettant et encadrant la commercialisation des autotests est paru le 11 avril au Journal Officiel. Le montant de ces dispositifs de dépistage ne doit pas excéder « 6 euros jusqu’au 15 mai, puis au-delà 5,2 euros ». D’abord annoncés comme disponibles dans les supermarchés, les autotests sont vendus uniquement en pharmacie pour le moment. Ils « vont se déployer progressivement dans des milliers d’officines tout au long de la semaine », avait expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un entretien au « Journal du dimanche ». Le ministre avait également annoncé la mise à disposition rapide de ces tests dans les établissements scolaires, disant envisager « d’aller jusqu’à deux tests par semaine par élève et par enseignant ». L’avis de la HAS va dans ce sens. Elle recommande d’ailleurs « la mise à disposition gratuite d’autotests dans ces structures », qui « permettrait d’éviter les iniquités d’accès renforçant ainsi l’acceptabilité et donc l’efficacité d’un tel dépistage ». La HAS considère que ces tests doivent être réalisés « au moins une fois par semaine selon les modalités de prélèvement les plus adaptées à l’âge, aux capacités de l’enfant et au contexte local ». 

L’objectif de ces autotests est d’« atteindre des populations qui se testent moins que les autres, ou qui ont besoin de se faire tester régulièrement » à l’image « des habitants de l’Outre-Mer, des populations lycéennes ou étudiantes et des populations précaires », détaillait à la mi-mars la direction générale de la Santé auprès de BFM Business.   

Concernant les tests sur prélèvement salivaire, la HAS affirme que « les données disponibles, très hétérogènes, ne permettent pas à ce stade de montrer que ces tests présentent une efficacité suffisante pour pouvoir être recommandés ». 

Qu’est-ce qu’un autotest nasal ? 

L’autotest est un test antigénique, qui permet de détecter la présence du Covid-19 et de donner un résultat en moins d’une demi-heure. Comme son nom l’indique, il est réalisable par le patient lui-même, grâce à un prélèvement dans une narine. « Toutes les étapes sont assumées par la personne elle-même : auto-prélèvement, réalisation et interprétation du test », détaille la Haute autorité de santé (HAS).   

À qui s’adresse-t-il ?   

La HAS recommande l’utilisation d’autotests antigéniques chez les personnes asymptomatiques dans deux situations : sur indication médicale, dans le cadre d’un dépistage ciblé à large échelle ou dans le cadre d’une « utilisation restreinte à la sphère privée (par exemple, avant une rencontre avec des proches…) ». La HAS précise que le test devra « idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la visite ».  

Comment l’utiliser ?  

Pour s’autotester, il faut, comme pour un test PCR, introduire l’écouvillon (une sorte de bâton long et fin, semblable à un coton-tige) dans le nez. La tige est plus courte et moins invasive que pour un test PCR, car l’exécution de l’autotest consiste à recueillir un échantillon de mucus sur 3-4 cm, au sein du vestibule nasal (et non au niveau du nasopharynx comme c’est le cas pour les tests PCR et antigéniques pratiqués en laboratoire). La personne devra effectuer cinq rotations dans le vestibule nasal avec l’écouvillon avant de le retirer. La HAS recommande un prélèvement nasal profond.  

La personne trempera ensuite la tige dans le produit réactif fourni, qui détecte la présence du Covid-19 en moins d’une demi-heure. Pour connaître les résultats, deux solutions existent, différentes en fonction du type d’autotest : verser le réactif sur une lamelle, similaire à un test de grossesse, ou utiliser une application mobile.   

Que faire en fonction du résultat ?   

Olivier Véran, ministre de la Santé, a déclaré au « Parisien » : « J’ai essayé [l’autotest] et je peux assurer que ce n’est pas aussi simple qu’on l’imagine ! Un peu moins fiable, il faut d’ailleurs confirmer un résultat positif par un test PCR ou antigénique. » Si l’autotest est positif, il doit être confirmé dans un délai de 36h, pour identifier s’il s’agit d’une contamination à l’un des variants et assurer le dispositif de « contact tracing ». Le patient doit immédiatement s’isoler, pour une durée de 10 jours. Ses cas contacts doivent rester isolés sept jours. Si l’autotest est négatif, le patient doit rester vigilant en continuant à appliquer les gestes barrières, comme tout le monde.    

Si l’autotest est aussi attendu, c’est parce que sa facilité d’accès (une fois commercialisé) et sa capacité à donner un résultat rapidement permettraient de renforcer le dispositif de traçage du virus, d’organiser mieux la recherche des cas contacts, de contrôler l’isolement des cas positifs et donc de diminuer les risques de propagation du Coronavirus.   

Quand sera-t-il disponible ?   

Les autotests sont disponibles en pharmacie depuis le 12 avril. Le montant de ces dispositifs de dépistage ne doit pas excéder 6 euros jusqu’au 15 mai, puis 5,2 euros après cette date.  

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