Covid-19 : ces sept maladies seraient particulièrement à risque face au virus

Trisomie 21, retard mental, greffe du rein ou du poumon, dialyse, mucoviscidose, cancer du poumon : ces sept états de santé présentent un risque accru d’hospitalisation et de décès face à la Covid-19, selon étude publiée ce mardi 9 février.

Menée entre le 15 février et le 15 juin sur plus de 66 millions de Français, l’étude d’EpiPhare, groupement scientifique crée par l’Agence nationale des Produits de Santé et du Médicament (ANSM) et l’Assurance maladie, remarque néanmoins que les personnes âgées restent les plus fragiles.

47 affections chroniques étudiées

L’étude d’EpiPhare s’est basée sur les données du Système national des données de santé, un fichier national créé en 2017 qui recense les données publiques de santé de presque tous les Français. Cela permet à l’étude d’être « l’une des plus vastes jamais réalisées en population générale », note sur son site le groupement scientifique.

La quasi-totalité des 47 affections chroniques étudiées (diabète, maladies cardiovasculaires, cancers…) est associée à des risques accrus d’hospitalisation pour la Covid-19 et de décès à l’hôpital, à l’exception de la dyslipidémie (excès de graisse dans le sang), d’après l’étude.

Pour le diabète par exemple, qui représente 3,8 millions de patients traités en France, le risque d’hospitalisation augmente de 64% et le risque de décès, de 75%. Pour les sept maladies chroniques cités plus haut, moins fréquents, il augmente comme tel :

  • Trisomie 21: 7 fois plus de risque d’hospitalisation et 23 fois plus de risque létal.
  • Mucoviscidose : 4 fois plus de risque d’hospitalisation et 7 fois plus de décès.
  • Retard mental : 4 fois plus de risque d’hospitalisation et 6 fois plus de risque de décès.
  • Patients souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale et placés sous dialyse : 4 fois plus de risque d’hospitalisation et 5 fois plus de risque de décès.
  • Cancer « actif » du poumon, en cours de traitement : 3 fois plus de risque d’hospitalisation et 4 fois plus de risque de décès.
  • Patients ayant subi une greffe rénale : 4 fois plus de risque d’hospitalisation et 7 fois plus de risques de décès.
  • Patients ayant subi une greffe du poumon : 3 fois plus de risque d’hospitalisation et 6 fois plus de risque de décès.

Des résultats qui vont dans le sens de l’accès à la vaccination pour les personnes atteintes de ces pathologies depuis le 18 janvier. 

L’âge reste « le principal risque » de décès

Si ces maladies chroniques présentent des risques aggravants, l’âge reste « le principal risque, et de loin, d’hospitalisation et de décès », souligne le professeur Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur d’Epi-Phare, rapporte Le Parisien le 9 février.

« Les personnes âgées sont de loin les plus fragiles face à la Covid-19 », confirme le rapport. Ainsi, le risque d’être hospitalisé pour une personne de 70 à 74 ans est trois fois plus élevé que chez les 40-44 ans, et le risque de décès est multiplié par 30. Pour les 80-84 ans, ces risques sont respectivement 6 fois et 100 fois plus élevé que chez les 40-44 ans.

Les hommes plus à risque que les femmes

L’étude confirme une autre disparité déjà soulevée par d’autres études : « Les hommes sont plus à risque d’hospitalisation et de décès pour la Covid-19 que les femmes, multiplié respectivement par 1,4 et 2,1 », note ainsi l’étude. 

Une étude publiée en novembre 2020 dans le Trends in Endocrinology & Metabolism suggérait en effet, par l’analyse notamment de données concernant des femmes enceintes, que les hormones sexuelles féminines pourraient pourraient jouer un rôle anti-inflammatoire et renforcer la réponse immunitaire des femmes atteintes de la Covid.

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