Covid-19 : ce symptôme qu’on pensait bénin pourrait causer des accidents domestiques
La perte de l’odorat est un symptôme de la Covid-19 qui doit être pris au sérieux, selon une étude du Centre de recherche en neurosciences de Lyon. La raison est simple : cette manifestation du virus aurait de véritables répercussions sur le quotidien de ceux qui en souffrent et réduirait même leur qualité de vie. Découvrez quelles sont les conséquences de ce trouble.
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Certaines personnes qui contractent la Covid-19 sont asymptomatiques, d’autres souffrent de plusieurs symptômes évocateurs du coronavirus. Parmi les différents signes cliniques de la maladie, les plus fréquents sont la fièvre, la toux, les difficultés respiratoires, les courbatures, la fatigue mais aussi la perte du goût et de l’odorat.
Si certains malades parviennent à récupérer leur odorat au bout de 15 jours, d’autres ne retrouvent toujours pas ce sens six mois après l’infection au coronavirus. C’est ce qu’ont indiqué des travaux publiés le 5 janvier dans la revue Journal of Internal Medecine, sur la prévalence et le rétablissement de la dysfonction olfactive chez les patients atteints de la Covid-19.
Une autre étude s’est elle aussi penchée sur la perte de l’odorat, également appelée anosmie. Les résultats de ces recherches réalisées par deux chercheurs du Centre de recherche en neurosciences (CNRS) de Lyon ont montré comment cette dégradation de l’appareil olfactif bouleverse la vie quotidienne des malades atteints de ce symptôme évocateur de la Covid-19.
Covid-19 : la perte de l’odorat augmente les risques d’accidents domestiques
Pour mener à bien leur étude, les deux scientifiques lyonnais, Camille Ferdenzi et Moustafa Bensafi, ont créé un questionnaire en ligne. « Ce questionnaire a pour objectif de mieux comprendre les interactions entre qualité de vie et troubles de l’odorat et du goût dans la population française, notamment en lien avec l’épidémie Covid-19 », ont-ils précisé. Au total, 3.000 individus ont répondu à leur questionnaire.
Le Journal du Dimanche a dévoilé, ce 7 février, les résultats de ces travaux. L’anosmie a ainsi entraîné une hausse des accidents domestiques chez ceux qui présentent ce signe clinique. Moustafa Bensafi a expliqué au JDD que les personnes concernées pouvaient « s’exposer à un risque d’incendie » en repassant, par exemple, leur linge et en le brûlant sans le sentir.
Les personnes qui ont perdu l’odorat auraient également plus de risque de manger des aliments avariés. Ils auraient aussi plus tendance à davantage agrémenter leurs plats de condiments salés et gras afin qu’ils soient plus goûteux. Autre conséquence : ce signe évocateur du coronavirus génère aussi un sentiment d’insécurité, qui peut être associée à la perte de contrôle sur son odeur corporelle. Cela amènerait les individus concernés à prendre davantage de douches.
La perte de l’odorat pourrait entraîner l’isolement des patients
« Si l’on ajoute cela au manque d’envie de partager des repas avec les autres à cause des perturbations alimentaires que nous venons de décrire, on comprend vite que le déficit olfactif engendre de réelles difficultés dans la vie sociale, se traduisant par une tendance à l’isolement. Il n’est donc pas surprenant de constater que près d’un tiers des personnes dysosmiques présente des symptômes dépressifs », peut-on lire dans une tribune rédigée par les auteurs de l’étude dans Libération.
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