Covid-19 : ce qui change dans la stratégie vaccinale en France

Dix jours après son lancement, la campagne de vaccination française se poursuit au compte-gouttes, avec à peine quelques milliers de vaccinés. Selon les données du ministère de la Santé transmises au site CovidTracker, environ 5 000 Français ont reçu une première dose du vaccin contre la Covid-19, soit 0,007% de la population totale.

Des chiffres très faibles en comparaison avec certains pays européens, qui ont démarré leur campagne de vaccination au même moment que la France. En Allemagne, plus de 265 000 personnes ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer-BioNtech depuis le 27 décembre. En Italie, 118 713 citoyens ont reçu une première injection.

Alors que le président Emmanuel Macron a promis de lutter contre cette « lenteur injustifiée » lors de ses vœux du 31 décembre, le ministre de la Santé a annoncé ce mardi 5 janvier sur RTL que le gouvernement allait amplifier la stratégie vaccinale. Le but : faire en sorte que « le rythme de croisière de la vaccination » rejoigne « celui de nos voisins dans les prochains jours », promet Olivier Véran. Quels seront ces changements ? 

Amplification, accélération et simplification de la stratégie vaccinale

Jusqu’ici, la stratégie vaccinale était organisée en trois étapes successives : les résidents d’Ehpad et autres établissements collectifs dès début janvier, les personnes à risque entre février et mars, puis le reste de la population à partir du printemps. 

Mais le gouvernement a décidé d’accélérer la cadence. Dès ce lundi 4 janvier, les soignants de 50 ans et plus qui le souhaitent, peuvent se faire vacciner dans les centres disposant déjà de vaccins, soit un mois plus tôt que prévu. « Nous allons élargir la vaccination aux pompiers et aux aides à domicile de plus de 50 ans », a aussi assuré Olivier Véran ce matin au micro de RTL.

Le ministre de la Santé a également annoncé la possibilité pour les personnes âgées de 75 ans et plus hors Ehpad, de se faire vacciner d’ici fin janvier. 

Aussi, 300 centres de vaccinations devraient ouvrir leurs portes prochainement. « Ce ne seront pas des vaccinodromes géants nécessitant des kilomètres de déplacement mais, à terme, des lieux en grande proximité dans nos communes », a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dans le Journal du Dimanche le 2 janvier.

Selon le journal, les pharmaciens pourraient bientôt être associés à la campagne de vaccination. L’idée aurait été évoquée lors des concertations en cours du groupe de travail animé par Alain Fischer, chargé de conseiller le gouvernement sur la campagne de vaccination contre la Covid-19, composé d’élus territoriaux et de spécialistes de santé publique, mais aussi lors d’une réunion organisée la semaine dernière par la Direction générale de la santé.

Enfin, tous les Français qui souhaitent se faire vacciner contre la Covid-19 pourront se signaler via « une inscription », a précisé Olivier Véran à RTL. « Nous allons ouvrir dans les prochains jours une inscription possible pour les Français qui le souhaitent par internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l’application TousAntiCovid, pour que les Français qui souhaitent se faire vacciner puissent le faire savoir, s’inscrire et puissent prendre des rendez-vous », a indiqué le ministre de la Santé.

Pour faire face à l’accélération du calendrier vaccinal, le ministre de la Santé a annoncé que la France allait « amplifier les commandes au niveau européen des vaccins ». « Aujourd’hui, nous avons un rythme de livraison de 500 000 doses du vaccin de Pfizer par semaine. Nous aurons bientôt 500 000 doses de Moderna par mois et nous sommes à l’affût d’autres vaccins pour pouvoir protéger les Français », a-t-il détaillé.

Un collectif de citoyens pour suivre la campagne de vaccination

Trente-cinq citoyens devraient être tirés au sort d’ici le 10 janvier par l’institut de sondages IRS Quality afin d’assurer la préparation puis le suivi de la vaccination grand public, en lien avec le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.

Selon le Journal du Dimanche, l’exécutif s’est inspiré de la convention citoyenne pour le climat afin de mieux cerner les préoccupations des Français, en majorité réticents à l’idée de se faire vacciner contre la Covid-19.

Une initiative qui a pour objectif de « nourrir le pouvoir exécutif et législatif dans la menée à bien de la campagne de vaccination et d’ajuster les réponses qui doivent être apportées aux Français » selon les propos du Conseil économique, social et environnemental rapportés dans le Journal du Dimanche le 3 janvier.

L’instance sera notamment en charge d’héberger les travaux des citoyens et d’organiser la tenue des débats. Les personnes tirées au sort devront notamment donner leur intention ou non de se faire vacciner au cours de l’année contre le Covid-19, leur réponse devant être classée sur une échelle de 1 à 5.

Les trente-cinq citoyens débuteront leurs travaux le 16 janvier qu’ils poursuivront tout au long de la campagne de vaccination, un premier bilan étant attendu après le mois de juillet. En parallèle de ce collectif, une plateforme de consultation citoyenne, là encore sur la vaccination, doit également voir le jour vers la mi-janvier. 

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