Consommer sans gaspiller avec l'économie circulaire
L’économie circulaire propose de repenser nos modes de production et de consommation, afin d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et de limiter les déchets.
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Concevoir des produits durables, réparer et recycler : ces principes ont guidé l’adoption, au début de cette année, de la « Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire », dont les premières mesures entreront en vigueur le 1er janvier 2021. Depuis, le plan France Relance est venu renforcer ces objectifs, en allouant à l’agence de la Transition écologique (Ademe) une enveloppe de 500 millions d’euros, dédiée à la modernisation du recyclage des déchets, ainsi qu’à la réduction de l’utilisation des matières plastiques.
Tout un cycle de vie
Pour limiter au maximum l’impact environnemental d’un produit ou d’un service, l’écoconception passe par une analyse complète (reposant sur les normes internationales ISO) de son cycle de vie : extraction des matières premières et/ou recyclées, fabrication, transport, utilisation, recyclage, réutilisation ou valorisation. Cette écoconception inspire un nombre croissant de réglementations.
Enfin un indice officiel de réparabilité
Très attendu par les associations de consommateurs et environnementales… et très utile pour guider nos achats, l’indice de réparabilité des produits électriques et électroniques entrera en vigueur dès le premier janvier 2021. Il sera dans un premier temps affiché sur les nouveaux smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, lave-linge à chargement frontal et tondeuses à gazon électriques (sur batterie, filaires ou robots), avant d’être progressivement étendu aux autres appareils électriques, électroniques et numériques. Cet indice attribue aux produits concernés une note de 1 à 10, symbolisée par le dessin d’une clé plate et d’un engrenage coloré du vert au rouge. Un graphisme qui évoque l’étiquette énergie bien ancrée dans nos habitudes d’achats. La loi précise que cette note doit figurer sur l’étiquette en caractères au moins aussi grands que ceux du prix. Et cet indice doit être parfaitement visible et lisible sur les emballages.
Une note reposant sur cinq critères
Tous les produits concernés sont notés par l’Ademe sur la base de quatre critères communs : la qualité de la notice d’utilisation fournie par le fabricant, la facilité de démontage de l’appareil, la disponibilité des pièces détachées, ainsi que le rapport entre le prix de la pièce la plus chère et le prix du produit. A cela s’ajoute un cinquième critère, propre à chaque catégorie d’appareils. Par exemple le suivi et la facilité des mises à jour pour les smartphones et les ordinateurs, ou encore la compatibilité des batteries génériques pour les tondeuses à gazon sans fil. Les appareils sont notés de 1 à 20 pour chacun de ces critères. La note finale sur 100 est ensuite divisée par 10 pour aboutir à l’indice affiché sur l’étiquetage et l’emballage.
D’autres labels fiables
Dans l’attente de l’indice officiel, certaines grandes enseignes ont mis en place depuis quelques temps déjà leurs propres labels. C’est notamment le cas de Fnac-Darty, avec sa mention « le choix durable », qui distingue les produits aux taux de pannes les plus faibles, et dont les pièces détachées sont disponibles pendant au moins dix ans. Pour noter les appareils, le groupe s’appuie notamment sur les résultats des 2,5 millions d’interventions réalisées chaque année dans le cadre de son « contrat de confiance ». Une initiative qui a déjà poussé un certain nombre de fabricants à allonger la durée de disponibilité des pièces dans l’espoir d’obtenir la mention du distributeur. Le site spécialisé Magarantie5ans.fr a lui aussi lancé son propre indice de durabilité, basé pour partie sur les enquêtes de fiabilité de l’UFC-Que Choisir. Il ne vend désormais que des appareils ayant obtenu une note de fiabilité supérieure à 80%.
63 familles de produits passées au crible
Présenté il y a quelques semaines par LaboFnac, le troisième baromètre du SAV Fnac-Darty évalue pour sa troisième édition 63 familles de produits – contre 15 l’année dernière, notées sur la base des données fournies par les deux enseignes, et d’une enquête menée auprès de plus de 66 000 clients de Darty. Lave-linge, plaques à inductions, réfrigérateurs, TV led, ordinateurs portables, machines expresso, brosses coiffantes…. A la différence du label « le choix durable », ce baromètre ne distingue pas les meilleurs modèles, mais il établit un palmarès des marques par type d’appareils, dont la durabilité est notée sur 200 points. L’édition 2020 montre les progrès déjà réalisés par les fabricants de gros électroménager et est un bon outil d’aide à l’achat, donc, même s’il n’en va pas encore de même pour le petit électroménager et les appareils numériques.
Pièces détachées, dix ans au moins
La loi impose également aux marques d’assurer la disponibilité des pièces détachées au moins pendant les dix années suivant la commercialisation du dernier exemplaire d’un modèle (7 ans pour les réfrigérateurs). Ces pièces doivent être livrées dans un délai de trois semaines maximum. De plus, sur les nouveaux appareils, le démontage/remontage des pièces détachées doit pouvoir s’effectuer avec un outillage standard – et non un outil spécifique, propre à la marque… et souvent introuvable.
Des produits en fin de vie plus vertueux
Même bien entretenus et réparés, les produits finissent par ne plus être utilisables et arrivent en fin de vie. La loi sur l’économie circulaire veut aussi limiter leur impact environnemental. Pour cela, ce texte met désormais à contribution les fabricants en créant onze nouvelles filières pollueur/payeur, qui concernent les jouets, les articles de sport, de bricolage et de jardinage, les pneus, les textiles sanitaires à usage unique, etc. En clair, les industriels de ces secteurs vont devoir prendre en charge le coût financier de la fin de vie de leurs productions, mais aussi développer un plan quinquennal d’écoconception. Chaque produit sera évalué selon un nouveau barème de bonus-malus. Autant de mesures qui visent à favoriser l’utilisation de ressources renouvelables, à accroître le recyclage des matériaux et à réduire le volume des « déchets ultimes », c’est-à-dire ceux qui ne peuvent plus être recyclés et/ou dont le caractère polluant ne peut plus être atténué.
Les 7 piliers de l’économie circulaire
1. Un approvisionnement durable : le mode d’exploitation et d’extraction des ressources (matières énergétiques, minérales, forestières, agricoles…) doit limiter les rebuts d’exploitation et l’impact sur l’environnement.
2. L’écoconception : dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service, prendre en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux.
3. L’écologie industrielle et territoriale : un mode d’organisation interentreprises qui repose sur des échanges de flux ou une mutualisation de besoins, afin d’optimiser l’utilisation des ressources sur un territoire.
4. L’économie de la fonctionnalité : faire préférer l’usage à la possession.
5. La consommation responsable : accompagner l’acheteur afin qu’il puisse tenir compte des impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie d’un produit.
6. L’allongement de la durée d’utilisation : encourager les consommateurs à recourir à la réparation, à l’achat d’occasion, à la vente ou aux dons.
7. Le recyclage : récupérer les matières premières issues de déchets.
(critères définis par l’Ademe)
Une loi pour les 20 prochaines années
La loi adoptée en janvier 2020 fixe un grand nombre d’objectifs, dont la mise en œuvre s’étend pour certains… jusqu’à 2040. C’est le cas de la lutte contre le plastique jetable, qui va s’intensifier progressivement avec notamment l’interdiction des pailles et couverts jetables (2021), des suremballages pour les fruits et légumes de moins de 1,5 kg (2021), ou encore l’équipement des lave-linge en filtres à microplastiques (2026). Sont également au programme de ce texte l’harmonisation des consignes de tri et de la couleur des poubelles, l’information des consommateurs de la production de gaz à effet de serre liée à leur utilisation d’internet, ainsi que l’interdiction de l’élimination des invendus non alimentaires.
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