Comment protéger les abeilles à son niveau ?

Les abeilles seraient-elles les meilleures amies de l’homme ? Alors que la journée mondiale est prévue le 20 mai prochain, il n’a jamais été aussi urgent de les protéger. Bonne nouvelle : les marques cosmétiques s’y mettent. Et nous aussi.

On ne compte plus les bénéfices du miel, l’un des premiers médicaments naturels. Il est antibactérien et cicatrisant, il nettoie les plaies, atténue les cicatrices, sublime les chevelures, fait office d’antiâge ou de baume multisecours… Sa texture onctueuse en a fait un classique de la cosmétique, utilisé par les maisons depuis bien longtemps. Elles sont d’ailleurs nombreuses à s’activer pour la préservation des abeilles. Guerlain, par exemple, s’engage à travers un partenariat avec l’Unesco et l’Observatoire français d’apidologie pour former des femmes apicultrices dans le monde. Le but ? D’ici à 2025, installer 2 500 ruches au cœur de 25 réserves de biosphère de l’Unesco. La maison a aussi fondé la Bee School, afin de sensibiliser les enfants à la cause. Et, cerise sur le pot de miel, du 20 au 22 mai, elle reversera 20 % de ses ventes mondiales et 20 euros pour chaque repost sur Instagram au fonds Guerlain for Bees Conservation Program. Elle lance aussi un projet pour planter des fleurs mellifères (qui produisent le nectar dont se nourrissent les abeilles). Bref, les idées ne manquent pas. La maison Ballot-Flurin, créée par l’apicultrice Catherine Ballot-Flurin, a pour vocation première de recréer un monde favorable aux abeilles, avec un réseau de 80 apiculteurs. La fondatrice a créé le label L’Apiculture DOUCE, afin d’apprendre à récolter le miel sans tuer les abeilles ni les faire souffrir. Dans les années 1970, elle a rédigé le cahier des charges de l’apiculture bio, ouvert une ferme et un hôpital des abeilles… Mais ce n’est pas tout. Comme Nuxe (qui le décline dans sa ligne Rêve de Miel depuis 1994) ou Leonor Greyl ou Yon-Ka, de nombreuses autres maisons collaborent avec l’ONG Un toit pour les abeilles, qui permet de parrainer des ruches et de cultiver des fleurs mellifères (10 000 ruches ont déjà été implantées). Esthederm et Sanoflore soutiennent des filières respectueuses en France. Sanoflore finance également la création de haies bocagères dans le Vercors et la Drôme pour limiter les inondations ou servir de brise-vent, et permettre la réintroduction de végétaux mellifères vitaux pour les espèces pollinisatrices. L’entreprise Exertier a également créé son rucher avec un cahier des charges précis pour prendre soin d’elles. Alors, à notre niveau, comment les protéger ? Cinq pistes pour mieux les connaître.

1. Rester humble            

Nous avons besoin d’elles. « Il faut changer notre regard sur les insectes, on ne serait pas en vie sans eux, rappelle Catherine Ballot-Flurin. Il ne s’agit pas de protéger les abeilles, ce sont elles qui nous protègent. » De manière concrète. « Elles sont responsables de 35 % de notre alimentation. Si elles disparaissaient, nous aurions un problème de sécurité alimentaire, rappelle Thierry Dufresne, dirigeant de l’Observatoire français d’apidologie. Aujourd’hui, leur taux de mortalité est de 30 %. De nombreuses agressions affaiblissent les ouvrières mais aussi la reine, qui transmet cet affaiblissement à sa descendance. » A minima, on peut cesser d’utiliser des pesticides dans son jardin, et s’informer sur l’agriculture : « On recommande aux agriculteurs des bonnes pratiques comme l’épandage d’insecticide le soir et pas au début de la journée », explique Thierry Dufresne. Mais la solution qui consiste à interdire les produits toxiques sans fournir de solutions alternatives ne fonctionnera pas. « Il faudrait investir massivement pour offrir aux agriculteurs ce qui leur permet de vivre », préconise-t-il.

2. Privilégier le miel français              

C’est un moyen d’éviter d’acheter du miel de mauvaise qualité. « Il existe une apiculture ultra-productiviste partout dans le monde, mais surtout en Asie, où l’on nourrit les abeilles avec du sirop de sucre », rappelle Catherine Ballot-Flurin. Bref, en choisissant un miel local, on a une traçabilité plus grande. Cela vaut aussi pour la gelée royale, très précieuse pour les insectes, dont la demande explose.

3. Planter des fleurs mellifères          

Les abeilles ont besoin de se nourrir. Elles parcourent jusqu’à 3 kilomètres autour de la ruche pour trouver du pollen. Il faut donc multiplier les sources. Même en ville, car le Grenelle de l’environnement a poussé à implanter des ruches en zones urbaines, sans forcément réfléchir à leur alimentation. Le plus simple est de choisir un mélange de plantes mellifères en jardinerie, et de les planter sur votre balcon. Si vous possédez un jardin, cessez de tondre et laissez en l’état pâquerettes, pissenlits, tas de bois morts, mottes de terre, ronces et trous dans les murs. Tout cela procure nourriture et abris aux abeilles, en particulier pour les 1 000 espèces solitaires dénombrées en France, nécessaires à la pollinisation. « Chaque décennie, l’équivalent d’un département français est détruit. Nous militons pour le “rewilding”, soit l’ensauvagement », déclare Catherine Ballot-Flurin.

4. Installer une ruche               

Cela n’est pas incongru : 97 % des apiculteurs en France sont amateurs. Pour savoir s’il est possible d’en installer une chez vous, renseignez-vous auprès du département, il existe des codes qui les autorisent (ou non) en ville. Vérifiez aussi que les arbres et les fleurs soient en abondance suffisante. Installez une ruche dans un coin tranquille. Les abeilles peuvent vivre seules, à condition de choisir une race rustique. Le cas échéant, si vous voulez vous débarrasser d’un essaim, faites appel à un apiculteur qui viendra le récupérer.

5. Devenir apicultrice !          

On manque d’apiculteurs. « En France, on consomme 40 000 tonnes de miel par an, et on n’en produit que 20 000. On a donc l’assurance d’écouler sa produc-tion », déclare Thierry Dufresne. Plusieurs formations existent, qui durent environ un an. « C’est un métier qui a du sens, avec des techniques précises, et une activité agricole, car on s’occupe également des plantes », rappelle Catherine Ballot-Flurin.

Erika Thompson Queen Bee                                                              

Sur Instagram (@ texasbeeworks), ses vidéos de sauvetage d’abeilles cumulent les 30 millions de vues. Sa voix douce, ses gestes mesurés et sa façon de saisir les abeilles à mains nues sont sidérants. On vous recommande ses vidéos aussi relaxantes qu’éducatives !

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