Comment négocier sa rupture conventionnelle ?

  • Les conditions à réunir pour obtenir une rupture conventionnelle
  • La rupture conventionnelle, un jeu de patience
  • Se faire accompagner pour obtenir sa rupture
  • Les pistes pour négocier une rupture conventionnelle

Quitter son emploi, beaucoup en rêvent. Dans la réalité, que ce soit dans le cadre d’un projet personnel, un plan de reconversion professionnelle ou une situation d’inconfort voire de mal-être au travail, tout quitter n’est pas si simple. Pour beaucoup, démissionner et ainsi se retrouver sans revenus est tout simplement inenvisageable. D’autant qu’on le sait, les conditions d’accès au chômage après une démission restent compliquées à rassembler. 

Et si vous pouviez négocier une rupture conventionnelle ? C’est le rêve de beaucoup de salariés en CDI sur le départ, mais nombre d’entre eux se confrontent à des refus de la part de leurs employeurs.

Amandine Ruas, coach professionnelle spécialisée dans l’accompagnement de l’épanouissement au travail et les reconversions professionnelles, nous livre ses conseils pour négocier une rupture conventionnelle

Les conditions à réunir pour obtenir une rupture conventionnelle

“Une rupture conventionnelle, c’est une belle manière pour un salarié et son entreprise de se dire au revoir”, commence l’experte de l’accompagnement professionnel. Elle explique que cet accord permet pour l’entreprise d’abord, une plus grande flexibilité juridique par rapport notamment à un licenciement, et pour le salarié, c’est une manière sereine de partir, en s’assurant pouvoir bénéficier de l’allocation chômage, le temps de trouver un nouvel emploi. 

“C’est important notamment pour celles et ceux qui souhaitent réfléchir à leur situation professionnelle, qui réfléchissent à une reconversion mais aussi pour les salariés qui souhaitent se remettre d’une situation de travail difficile, de prendre le temps de souffler, etc”, liste Amandine Ruas. 

Elle explique ensuite que cette modalité de départ concerne les salariés en CDI et qu’elle peut être proposée à l’initiative de l’entreprise mais aussi du salarié concerné. “Il faut juste que les deux parties soient d’accord”, poursuit notre experte. 

La rupture conventionnelle, un jeu de patience

Sauf que, généralement, c’est l’entreprise qui freine des quatre fers. “Beaucoup d’entreprises opposent un refus, lors d’une demande de rupture conventionnelle à l’initiative d’un salarié, parce que celle-ci à un coût. D’autant plus si le salarié travaille dans l’entreprise depuis longtemps ! Et puis, la plupart ne souhaitent pas créer de précédent, car si tous les salariés partent avec une rupture conventionnelle, la note risque d’être salée !”, commente Amandine Ruas. 

Dans 99% des cas, l’entreprise va d’abord refuser et ce sera au salarié de montrer que cet accord à l’amiable est dans l’intérêt des deux parties.

Toutefois, notre experte conseille d’être patient, même lorsque la première réponse de l’employeur est négative. “C’est un jeu de patience que le processus de négociation. Dans 99% des cas, l’entreprise va d’abord refuser et ce sera au salarié de montrer que cet accord à l’amiable est dans l’intérêt des deux parties”, explique-t-elle. 

Et c’est là qu’il faut être habile ! Surtout, ne pas créer un climat délétère, et en même temps, arrêter de s’investir dans des missions qui ne feraient pas partie de sa fiche de poste. “Le salarié doit être patient !”, rappelle la coach. 

Se faire accompagner pour obtenir sa rupture

En plus de la patience, Amandine Ruas conseille, dans la mesure du possible, de se faire accompagner par un.e coach ou un.e conseiller.e. Évidemment, si le dialogue entamé se déroule en bonne intelligence, si la personne en face semble à l’écoute et cherche des solutions, ce n’est pas forcément nécessaire. 

Mais si la situation est tendue, “c’est un vrai confort de pouvoir être épaulé lors de telles négociations. Dès lors qu’un salarié annonce sa volonté de partir, dans certaines entreprises, cela peut créer une mauvaise ambiance et être psychologiquement dur”, analyse notre experte. Ainsi, prendre conseil auprès de quelqu’un qui connaît le cadre juridique, qui pourra suivre la négociation pas à pas, tempérer, ajuster les demandes, construire une stratégie, c’est un vrai plus. 

Les pistes pour négocier une rupture conventionnelle 

Au-delà de l’aide d’un professionnel donc, “il faut toujours être sûr de ses droits et des limites à ne pas franchir au risque de braquer son interlocuteur (manager ou RH, ndlr)”, conseille-t-elle. 

Ensuite, notre experte avance quelques pistes pour argumenter lors des négociations. “On peut être souple par exemple sur la date de son départ pour que l’entreprise puisse chercher un remplaçant, proposer également un mi-temps pour que la transition se fasse en douceur ou encore négocier un départ complet, avec une mission en freelance pour ne pas laisser ses tâches en suspens. Il y a plein de manières de réagencer la relation de travail pour que la rupture conventionnelle puisse satisfaire les deux parties”, liste-t-elle. 

Amandine Ruas insiste pour finir sur le principe de la Communication Non Violente. “Lors des négociations de départ, il faut pouvoir expliquer son projet futur ou son ressenti, sans dénigrer l’entreprise”. Des échanges courtois permettent plus facilement de négocier selon ses termes, notamment pour ce qui est de l’indemnité de fin de contrat. 

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