Comment méditer dix minutes sans être assis
Vous voulez essayer la méditation mais l’idée de rester assis en tailleur avec bol tibétain vous rebute ? Rien ne vous oblige à adopter l’accessoire et la position. Une médecin spécialiste de la discipline nous guide.
La méditation, très peu pour vous ? Vous ne trouvez pas le temps pour une longue séance et n’arrivez pas à rester assis «sans rien faire» ? C’est normal, mais détrompez-vous. Pour Marine Colombel, médecin spécialiste en méditation (1), il existe plusieurs moyens détournés qui peuvent aider à entrer dans un état méditatif et apprendre ainsi à mieux connaître et canaliser ses émotions. Car il s’agit bien davantage d’un état d’esprit que d’une technique, explique-t-elle : «Qu’importe ce que l’on fait, tant que l’on se concentre sur le moment présent, sur nos sensations, nos sens, notre respiration».
Méditer debout
Bien campé sur ses deux jambes, dos droit, épaules relâchées… Cette forme de méditation traditionnelle chinoise, à l’origine du Qi Gong et du Tai-Chi, est une bonne alternative à la position assise parfois rebutante. Les avantages sont nombreux : en plus de permettre d’adopter une attitude méditative aussi efficace qu’en étant assis, cette position active davantage de muscles. «Méditer debout a un double effet, psychique et musculaire, précise Marine Colombel. Cela stimule les muscles profonds et la circulation sanguine. Elle est tout à fait bienvenue pour se muscler en douceur ou récupérer lorsque l’on sort d’une maladie.»
Quant au déroulement de ces quelques minutes de méditation, rien de plus simple. Debout, sans forcément fermer les yeux, on laisse une respiration naturelle se mettre en place. Ensuite, on se plonge dans la méditation à proprement parler : «On observe intérieurement notre posture, on ressent toutes les sensations présentes dans notre corps, celles d’ancrage avec le sol, celles des articulations et celles plus profondes, de la respiration, du cœur qui bat…», décrit la médecin.
Méditer allongé
Vous avez très souvent du mal à vous endormir parce que vous ressassez des moments difficiles de votre journée, ou angoissez déjà pour la journée du lendemain ? En plus des bienfaits qu’apporte la méditation, effectuer cette dernière quelques minutes dans son lit est un excellent moyen de trouver le sommeil plus facilement. «La méditation couchée permet de ramener son attention sur le moment présent, sur notre corps et nos sensations. Le cerveau comprend alors plus facilement que c’est l’heure de dormir et l’endormissement sera alors plus facile», indique la médecin spécialiste de la méditation. Le déroulé est sensiblement identique à celui de la position debout. L’important est de chercher à ressentir la posture et les sensations.
Ce n’est pas une question de temps
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas le temps de méditation qui est le plus important, mais la fréquence à laquelle on s’y adonne. Pour Marine Colombel, il vaut mieux en faire seulement 5 min par jour, mais tous les jours : «Le cerveau va alors prendre le réflexe de se déconnecter des pensées extérieures et de se concentrer sur les signaux de notre corps».
La marche méditative
Sur le chemin pour aller au travail par exemple, on a le temps d’observer ce qui se passe autour de soi, de mettre ses cinq sens en éveil et de se concentrer dessus. «L’important, c’est l’état d’esprit dans lequel on est, rappelle Marine Colombel, on peut faire une activité physique mais si l’on pense à ce que l’on vit en ce moment précis, à ce que notre corps ressent, alors on est dans un état méditatif et les bienfaits sont tout aussi efficaces.»
(1) Marine Colombel est notamment l’auteure de La Méditation anti burn-out, Éd. Marabout, 256 p., 17,90€.
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