Comment Fob Paris a imposé son horlogerie "made in France" en Asie

Pionnier de cette nouvelle garde horlogère indépendante, Fob Paris s’apprête à lancer le fruit de sa dernière collaboration avec Parts of Four dans sa boutique fraîchement réouverte. L’occasion de faire le point avec ses fondateurs sur cette quasi décennie de success-story, qui s’étend jusqu’à Shanghai.

Secoué par plus d’un an de restrictions sanitaires et d’absence de touristes, le petit monde feutré de l’horlogerie joaillerie n’a plus qu’une seule obsession, clarifier ses piliers de marque pour reconquérir la clientèle locale. À ce jeu-là, on pourrait faussement croire les marques indépendantes plus à la peine, encore plus lorsque, comme Fob, ces dernières ont ouvert leur première boutique parisienne au beau milieu de l’année 2020. Et pourtant, quelques mois après, aucun des trois fondateurs ne regrette ce choix décisif. Pour cause, Fob bénéficie de deux atouts charme majeurs : une identité claire et fidèle, sans oublier une percée à l’international qu’on ne soupçonnait pas.

Quartier parisien

La boutique FOB de la rue des Gravilliers à Paris.

Fob, c’est avant tout un trait de caractère. Depuis leur première montre à gousset en 2012 jusqu’aux premiers mouvements solaires en 2019, sans oublier leurs montres manchettes, c’est la même vision allurée qui se lit. Les nuances de noir, or et anthracite que l’on retrouve jusque dans le détail de la boutique donnent le ton et rappellent que c’est d’ailleurs à un salon mode (et non horloger) que les garçons, aujourd’hui dans leur trentaine, se sont fait connaître à leurs débuts. Une constance qui se retrouve dans leur communautés de fidèles, où l’on retrouve bon nombre de passionnés de créateurs à leur image, comme Rick Owens.

C’est d’ailleurs par ce prisme-là que les Parisiens ont croisé les chemins d’un autre proche de Rick Owens, le créateur américain de Parts of Four, Evan Sugerman. Un accord parfait entre leurs deux univers qui se lit aujourd’hui au fil de ces nouveaux garde-temps bruts qui leur ressemblent. Dévoilée en plusieurs références, dont une pour la première fois en diamants, cette collaboration verra le jour en juillet prochain.

Collab en vue

Un aperçu d’une des montres pensée en collaboration avec FOB Paris et Parts of Four.

Une autre conséquence de cet ADN radical bien ancré fut l’intérêt remarqué de nombreux revendeurs coréens ou chinois qui va crescendo depuis cinq ans. Jusqu’à culminer à plus de 50 points de vente aujourd’hui. Un marché très courtisé où bon nombre ont fini par échouer, car de l’aveu même des fondateurs, la Chine c’est un temps plus long où il est aussi question de chance et de bonnes rencontres. Aujourd’hui Fob a monté une petite équipe de quatre personnes en local pour assurer la demande et les réseaux sociaux de la marque en Asie (Weibo, WeChat ou Redbook) où l’on retrouve de nombreuses personnalités influentes qui n’hésitent pas à mêler les portés fluides entre montres masculines et féminines.

Un succès surprise à l’export qui a fini par représenter 50% du chiffre d’affaires de la marque en 2020, leur laissant toute la marge nécessaire pour attendre la réouverture de la boutique parisienne et la mise en production d’une future collaboration avec un acteur lui aussi très éloigné du monde horloger, qui s’annonce déjà très réussie.

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