Comment développer son charisme ?

On rêve d’entrer dans cette pièce à la manière de Charlize Theron de captiver notre auditoire façon Barack Obama. Seulement, en matière de charisme, on se sent un peu larguée. Comment le développer ?

Le charisme est la « qualité d’une personne qui a le don de plaire, de s’imposer dans la vie publique », définit le Larousse. Difficile, donc, de se décréter charismatique alors que tout semble dépendre du regard des autres. Pas selon Nathalie Lefèvre. Coach auprès des femmes et des entrepreneurs, elle définit le charisme comme une présence : « Tout le monde a une présence mais certaines personnes sont absentes dans leur présence. Le charisme, c’est être présent à sa présence ». Vous êtes perdue ? Ne quittez pas, voici le mode d’emploi pour booster sa présence en société.

Pourquoi développer son charisme ?

Si on peut avoir un certain plaisir à voir que les regards convergent vers nous, le charisme est surtout un moyen d’avoir de l’impact sur son entourage. « Même dans l’éducation des enfants, par exemple, ça peut jouer. On est plus consistant, donc on touche davantage notre interlocuteur. Quelqu’un qui n’est pas convaincu par ce qu’il dit aura du mal à convaincre », détaille la coach.

Par la suite, tout s’enchaîne dans un cercle vertueux : mesurer l’impact que l’on a sur ses interlocuteurs rend fière et booster du même coup notre estime de nous. Or l’estime de soi – reconnaître sa valeur, ses qualités comme ses défauts – nourrit également notre charisme. Mais attention de ne pas tomber dans l’arrogance ; qui serait un frein dans notre quête de charisme.

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Les qualités qui font le charisme sont en vous

En formation, Nathalie Lefèvre a invité des entrepreneurs à lister les qualités qu’ils et elles associaient au charisme. Une poignée de qualités ressort à tous les coups. « Durant cet atelier, les participants ont associé le charisme au fait d’assumer qui l’on est, d’être bien dans sa peau, aussi au franc-parler ou à un caractère décomplexé », développe Nathalie Lefèvre, qui confirme que ces qualités, en effet, sont liées au charisme. En prendre conscience est une bonne chose, puisque la notion de charisme, souvent mystérieuse, s’éclaire. Et la bonne nouvelle, c’est que « nous pouvons tous apprendre à être nous-même, à parler librement, à ne plus avoir peur de déranger », souligne Nathalie Lefèvre. En somme, de la même façon que l’on choisit d’apprendre l’anglais, on peut bosser son charisme.

La confiance en soi, moteur du charisme

On peut commencer par potasser le sujet de la confiance en soi. Plus sûre de nous, nous prendrons la parole sans rougir, nous serons plus à l’aise, nous mènerons à bien notre discours et nous afficherons une mine décontractée. Mais pas de panique : pour devenir charismatique, il n’est pas nécessaire d’avoir une confiance « absolue » en soi. « On peut être confiant sur certains sujets seulement. Le tout, c’est d’être animé par son sujet. C’est là que l’on devient charismatique », explique Nathalie Lefèvre, qui rappelle que l’humain est nuancé et précise, en passant, que la vulnérabilité peut aussi être très charismatique dès lors qu’elle est assumée. « J’aimerais dire aux gens pudiques ou timides qu’ils ne sont pas pudiques ou timides partout et face à tout. Il ne faut pas faire de généralité de soi ! », s’exclame la coach.

Ainsi, pour booster a minima sa confiance en soi, « il nous faut réaliser que nous partageons une relation avec nous-même et qu’il nous importe d’en prendre soin. Pourquoi se fuir ? On peut, à l’inverse, choisir de s’encourager et lutter contre ces pensées qui ne nous appartiennent pas et nous traitent d’incapable », motive la coach. L’amour de soi et la confiance en soi, soit le fait de « s’épouser » – la métaphore est empruntée au titre du premier livre de Nathalie Lefèvre – invite à forcer « ce petit quelque chose » de charismatique et d’imminemment personnel aux yeux des autres.

Le véritable secret du charisme : vibrer

Ne sommes-nous pas en admiration pour les gens qui, finalement, sont alignés avec eux-mêmes ? Il s’agit d’abord d’être convaincue pour ensuite impacter les autres, tout en sachant que cette affaire d’impact est forcément restreinte : « Certaines personnes sont charismatiques à l’écrit, d’autres charismatiques à l’écran, d’autres encore charismatiques quand elles dialoguent. Le charisme naît là où nous nous sentons habités », précise Nathalie Lefèvre. Améliorer sa confiance en soi est donc une chose – c’est l’accoudoir du canapé sur lequel notre charisme repose – mais le charisme s’exprimera au quotidien si l’on se trouve au bon moment au bon endroit. « Les gens charismatiques sont connectés à leur flamme, ils sont passionnés par ce qu’ils entreprennent, racontent, confient », remarque Nathalie Lefèvre. En d’autres mots, si nous passons nos journées à faire ou vivre des choses tièdes, qui ne nous excitent pas, nous ne sommes pas (vraiment) animés, donc peu disponibles à animer les autres. La véritable question est donc : quels sujets me font vibrer ? On découvrira alors combien nous avons du charisme quand nous parlons de pêche, de couture, de littérature ou encore de cuisine. Mais si on ne touche jamais à une canne à pêche ou une casserole, on sera plus embêté.

Partant, si notre existence ne nous convient pas, que l’on ne se sent pas épanouie au travail ou dans nos relations, par exemple, notre charisme sortira plus difficilement de sa tanière. Disons qu’il a besoin de place, et que le secret, c’est bien d’être exaltée par ce que l’on fait. « Vouloir développer son charisme peut donc exiger de prendre des décisions pour soi, comme changer de travail, de voie, ou encore initier un nouveau projet qui nous ressemble », note Nathalie Lefèvre. Un conseil que l’on retrouve dans le livre « Les secrets du charisme » (éd. Larousse Poche), écrit par Andrew Leigh, qui constate que l’apprentissage du charisme passe par le passage à l’action : « Lancez-vous des défis à vous-même et de grandes choses arriveront », note l’auteur. En d’autres mots, le charisme se tisse dans l’élaboration de nouveaux projets, dans la confrontation aux autres – pour se tester, dans la recherche active d’activités qui nous stimulent et nous aident à faire ressortir cette part joyeuse et déterminée qui sommeille en nous.

Habiter son corps pour que jaillisse le charisme

« On pense souvent que le charisme a trait à la beauté ou la grandeur, or ça n’a rien à voir. On peut mesurer un mètre cinquante et être charismatique », signale Nathalie Lefèvre. A bas les complexes, la peur d’être trop petite ou trop large pour dégager de la lumière et séduire. Le charisme est bien plus noble que ça : « Il est question d’habiter son corps, sa chair, c’est là que l’on devient immense », exprime Nathalie Lefèvre. Une initiative qui peut passer par un travail sur notre posture, dont les conseils sont bien connus : on se tient droite, on fixe son interlocuteur, on sourit. Dans son ouvrage, le consultant Andrew Leight observe que le point commun entre Martin Luther King et Elvis Presley – tous les deux perçus et admis comme charismatiques, outre la confiance en soi, demeure une « attitude corporelle centrée ». De quoi veiller à sa façon de se tenir, en effet.

Seulement, se forcer à changer de position et à agiter les cils, ça ne fait pas toujours le charisme. Tout démarre en soi. « Si nous regardons davantage certaines personnes, si nous sommes happés par leur présence, c’est parce qu’elles évoluent au-delà d’une beauté normée par la société. Elles se situent simplement dans leur beauté à elles », observe la coach. On peut chercher à être vue par tous les moyens, en réalité, peu importe notre menton redressé. Ce que les gens voient, c’est plutôt ce que nous dégageons ; cette petite flamme qui, parce qu’elle est authentique, nous aide à habiter notre corps en plus de notre esprit.

Trouver son style

Si développer son charisme passe par une meilleure confiance en soi et par la recherche de nos « sujets de prédilection », c’est pour éviter de négliger notre part « naturelle ». Si l’on s’amuse à feindre le charisme en haussant la voix, en redressant la tête, en employant de grands mots, en adoptant un langage pompeux, on risque de « sonner faux », mais surtout de « se vérifier », comme l’indique Nathalie Lefèvre. Se vérifier, c’est quoi ? C’est s’écouter parler, se regarder écrire.

Andrew Leigh insiste sur la notion de « style personnel ». Pour trouver son style, le coach et consultant propose un exercice qui consiste à répondre à ces questions : si j’étais un aliment, je serais… ? Si j’étais un magasin, je serais… ? Si j’étais une voiture, un animal, une personnalité, je serais… ? A chaque fois, on justifie son choix, de quoi découvrir les qualités et les valeurs qui nous importent et nous constituent. Pour Nathalie Lefèvre, le style personnel naît de nos émotions : « Le plus important est de se laisser traverser par ce qui nous fait frémir. Lorsque l’on s’exprime en public, on sera plus charismatique en se laissant porter par l’ambiance et nos ressentis, qu’en récitant ses notes », illustre la coach.

En conclusion, le charisme naît de l’écoute de soi : si je fais ce que je veux quand je le veux – dans la mesure du possible, alors le charisme suivra. Ce qui force l’admiration, c’est bien d’être ancré, aligné, capable d’aller au bout de ses projets en évitant les paroles en l’air. Car oui, le charisme aime également la discrétion, mais surtout, il aime les autres : quand on est charismatique, on ne se regarde pas soi mais on prend en compte notre entourage, le contexte, et on tend l’oreille. La personne charismatique s’intéresse aux autres et fait attention aux autres, au monde, et ne cherche pas à être aimée. Et finalement, c’est pour ça qu’on l’aime.

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