Collectes, dons…Comment être solidaire ?
Collectes, réseaux sociaux, micro-dons… Pour soutenir financièrement et en toute confiance les causes qui nous tiennent à cœur, nous n’avons que l’embarras du choix.
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Au sortir des caisses du supermarché, dans la rue, dans les boîtes aux lettres et sur nos écrans, les traditionnelles collectes de fin d’année des associations et fondations se multiplient. Elles ont besoin de ce soutien qui leur permet de lutter contre la pauvreté, l’exclusion, la maladie, et pour l’éducation, l’environnement et la biodiversité. Donner, ce n’est pas se donner bonne conscience, c’est participer à l’action d’associations et d’ONG reconnues. Et cette générosité est encouragée par la l’administration fiscale.
Produits alimentaires
Trois sacs de cinq kilos de riz, une dizaine de paquets de 250g de blé, autant de pois chiches, trois lots de trois paquets de café moulu, une trentaine de sachets de soupes déshydratées, une vingtaine de briques de potage… le coffre de la voiture d’Edith et Yves ressemble au garde-manger d’une cantine scolaire ! Le couple de quinquagénaires vit pourtant sans enfants dans un petit village de Franche-Comté. « Nous avons un peu honte, il faut bien le dire, mais à la veille du confinement, nous avons dévalisé ce qu’il restait en rayon dans notre supermarché local« , confie Edith. Aujourd’hui, ces provisions les encombrent. « A l’époque, on a pris ce qui nous tombait sous la main, mais nous n’allons pas consommer tout ça« , précise Yves en déchargeant son coffre devant l’antenne locale des Restos du Cœur de Vesoul, en Haute-Saône.
Don en nature, pas toujours simple
Le couple a d’abord voulu confier ses produits à une banque alimentaire. Impossible : pour des raisons de traçabilité, les associations du réseau Banquealimentaire.org ne récupèrent pas les produits donnés par des particuliers, à l’exception de ceux recueillis lors des collectes en supermarché. « Du coup, nous avons pris contact avec les Restos du cœur, chez qui le don en nature est possible« , explique Edith. Possible, mais très encadré : seuls les produits « secs », non entamés, à date de consommation non dépassée, à l’emballage non abîmé et présentant tous leurs étiquetages peuvent être reçus. Les « Restos » collectent eux-aussi en sortie de caisses des hypers et supermarchés ( en général début mars) . En 2020, la collecte nationale à récolté 8.000 tonnes de denrées, soit l’équivalent de huit millions de repas.
Mille et une façon de donner
Collectes en magasin ou dans la rue, dons mensualisés par prélèvement automatique, cagnottes en ligne, « arrondi » à l’euro supérieur à la caisse du supermarché, campagnes sur les réseaux sociaux, SMS… la générosité peut emprunter de multiples voies. Sur Cestbonesprit.fr, vous pouvez vendre vos objets d’occasion comme sur n’importe quel autre site du même type, et donner tout ou partie du prix à une association. Aujourd’hui il est également possible de céder ses tickets-restaurant à une association d’aide aux personnes démunies, ou encore les « miles » de son programme de fidélité Flying Blue d’Air France, au profit de la Croix Rouge, de la Chaîne de l’Espoir, de l’Envol pour les enfants européens.
Une générosité exigeante
En 2019, la générosité des Français s’est élevée à 4,5 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 3 milliards de dons des entreprises, selon France Générosités, l’organisme qui fédère un grand nombre d’associations et d’ONG. Au cours des premiers mois de cette année, la crise sanitaire a poussé une personne sur quatre à faire un don à une association, selon un sondage Ipsos pour la fondation Apprentis d’Auteuil. Et plus de la moitié des personnes interrogées ont affirmé leur intention de donner cette année. En toutes circonstances, cette solidarité est conditionnée par des exigences inchangées. Les Français veulent avant tout financer des actions efficaces (50% des répondants), soutenir une cause bien précise (47%), et pouvoir compter sur la transparence financière des organisations financées (40%).
Un label de confiance
Pour rassurer les donateurs sur le juste emploi de leur générosité, 18 associations et fondations ont créé en 1989 le label « Don en confiance ». La charte de déontologie de ce référentiel repose sur quatre principes fondamentaux : respecter la volonté des donateurs, rechercher la meilleure efficacité, faire preuve de probité et de désintéressement, et accepter la transparence. Quatre-vingt quinze organisations opérant en France affichent aujourd’hui ce label, et publient chaque année leur « Essentiel », un document d’information qui permet à chacun de vérifier l’utilisation des dons adressés à ces associations (donenconfiance.org).
La solidarité récompensée
Les pouvoirs publics encouragent la générosité des Français en leur accordant de substantielles réductions d’impôt. Ainsi, les dons en faveur d’associations d’aide aux plus démunis (Restaurants du cœur, la Croix-Rouge, le Secours catholique, le Secours populaire…) ouvrent droit à une réduction d’impôt de 75%, jusqu’à 1.000€ de don en 2020 ( le plafond a été relevé). L’aide aux organismes de relogement des victimes de violence domestique bénéficie du même taux de réduction, à hauteur de 546€ de dons. Au-delà de ces plafonds, la réduction d’impôt est de 66%, comme celle accordée aux autres associations – organismes d’intérêt général ou reconnus d’utilité publique. Les mêmes taux s’appliquent aux intérêts donnés aux associations au moyen des produits d’épargne solidaire (livret Autrement de la Maif, livret Nef, livret Agir du Crédit Coopératif…), à l’exception du livret d’Epargne durable et solidaire, lui totalement exonéré d’impôt et de prélèvements sociaux.
Epargne, un livret solidaire
Destiné à financer les petites et moyennes entreprises, ainsi que les entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS), le livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui remplace le Codevi, est accessible à tout épargnant, qui peut y déposer jusqu’à 12.000€, rémunérés au taux de 0,5% par an. De plus, depuis le 1er octobre dernier, il est possible de faire un don aux acteurs de l’économie sociale et solidaire à partir de cette épargne, directement, sans frais et sans passer par son compte courant. A cette fin, les établissements bancaires doivent désormais soumettre aux souscripteurs du LDDS une liste d’associations avec lesquelles ils pourront partager les intérêts de leur livret.
Des applis qui facilitent les petits gestes
Nos smartphones peuvent eux aussi se transformer en vecteurs de générosité, grâce aux services dédiés d’un certain nombre d’applications.
LYF PAY
L’application de paiement mobile made in France offre un service de dons pour soutenir Action contre la faim, Le Rire médecin ou encore La Chaîne de l’Espoir.
KAPTEN
Avec « Ride4Good », l’appli de chauffeurs privés en ligne propose à ses clients d’arrondir le coût de leur course aux 50 centimes supérieurs, qui seront reversés à plusieurs associations partenaires.
SWILE
Cette appli permet d’apporter ses tickets-restaurant dématérialisés à plusieurs associations, dont les Restos du cœur, Action contre la Faim et le Secours populaire.
FREERICE
Avec le jeu de vocabulaire gratuit et en anglais du Programme alimentaire mondial, on accumule des grains de riz qui seront transformés en autant de dons en nature.
GOODEED
Le principe ? Regardez les pubs présentées par l’appli (et le site) pour contribuer au financement des Restos du cœur, de la Ligue contre le cancer, du Secours populaire, de la fondation Good Planet…
KM FOR CHANGE
Lancez l’application de « running solidaire » avant votre jogging ou session de marche rapide. Chaque kilomètre parcouru rapporte un don en argent financé par une des entreprises partenaires.
L’avis de l’experte
Camille Romain des Boscs,directrice générale de Vision du monde, première ONG de parrainage d’enfants au monde, présente dans 90 pays.
« Chaque année, 35.000 donateurs nous font confiance et soutiennent nos actions, dont 25.000 parrains et marraines qui contribuent à améliorer les conditions de vie de leur filleul. Bien plus qu’un don mensuel, le parrainage d’enfants est une aventure humaine. Les parrains et marraines échangent des courriers avec leurs filleuls et peuvent même aller les rencontrer chez eux, dans leur pays. Les dons permettent de mener des projets pour tout le village dont est issu le filleul, dans six domaines essentiels: la santé, l’éducation, l’alimentation, l’accès à l’eau potable, le développement économique et la protection des enfants. Ainsi, pour chaque filleul, ce sont cinq enfants qui bénéficient de la générosité des donateurs. Vision du Monde est certifiée “Don en confiance“, ce qui garantit la totale transparence de notre fonctionnement. Face à la crise économique provoquée par la Covid-19, les défis à relever sont importants, les vulnérabilités exacerbées, et les inégalités se creusent. Dans ce contexte particulièrement compliqué, les dons qui nous permettent de mener à bien nos actions au plus près des populations fragiles sont d’autant plus importants.«
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