Circuits courts : notre mode d'emploi pour s'y mettre facilement
Avec un intermédiaire au plus entre le producteur et le consommateur, les circuits courts multiplient les avantages. Qualité, saisonnalité, traçabilité, faible empreinte carbone… Ils privilégient une agriculture durable (bio, raisonnée, sans produit phytosanitaire) et jouent la proximité pour les points de vente. Les bonnes filières pour se ravitailler au plus près de la source !
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Les Amap
Ces Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne sont les pionnières des circuits courts militants. Nées en 2001 dans le but d’assurer un revenu stable aux petits paysans locaux, il en existe plus de deux mille aujourd’hui en France.
● Comment ça marche ? C’est un vrai partenariat, sans aucun intermédiaire. Les consommateurs regroupés s’engagent à acheter la production d’une exploitation agricole. Ils déterminent avec le producteur le contenu des paniers selon les Amap (fruits, légumes, viandes, fromage), les méthodes agronomiques employées et les tarifs. On paye sa part à l’avance (pour 6 ou 12 mois), et on vient récupérer son panier rempli selon les saisons et les récoltes, chaque semaine sur un lieu de partage, à jour et heures fixes. La totalité du prix de vente revient au producteur. La relation avec lui dépasse le cadre commercial : on le croise lors de la distribution et il invite les Amapiens à visiter régulièrement sa ferme. Les produits ne détiennent pas obligatoirement le label Agriculture biologique mais c’est le cas la plupart du temps. Et ils sont au minimum issus d’une agriculture respectant la charte des Amap : aliments exempts d’engrais et de pesticides chimiques de synthèse, produits dans le respect de l’homme, de la biodiversité et des rythmes naturels.
● Quels avantages ? Des produits de qualité, ultra-sains, à des prix compétitifs (proches de ceux vendus en grandes surfaces). La transparence des modes de production. Des rencontres conviviales et sympathiques. La découverte de légumes oubliés que l’on n’a pas l’habitude de cuisiner.
● Quels inconvénients ? On ne peut pas choisir les produits du panier, et les dates et horaires fixés pour venir le prendre ne sont pas flexibles. La formule d’abonnement long implique un engagement.
Les Jardins de Cocagne
Les Jardins proposent à leurs adhérents-consommateurs des primeurs en direct d’une centaine d’exploitations maraîchères bio qui emploient des personnes en situation précaire. Ils ont donc une vraie mission sociale. Aujourd’hui, 4.800 salariés en contrat d’insertion travaillent dans plus de 100 Jardins. Et 31.000 adhérents viennent chaque semaine chercher leur panier. Les Jardins de Cocagne figurent parmi les pionniers de la vente directe, bien avant le mouvement des Amap.
● Comment ça marche ? On s’abonne pour l’année puis, pendant quarante-huit semaines, on vient prendre son panier de légumes, avec ou sans oeufs, directement au Jardin ou dans un point de dépôt proche de chez soi (il en existe 1.480). Les assortiments varient chaque semaine. Les tarifs, aussi, selon les Jardins. En tant qu’adhérent-consommateur du Jardin, on peut également participer à la vie de l’association, proposer des ateliers, parrainer des salariés en insertion.
● Quels avantages ? Un beau projet social. La découverte de plus d’une quarantaine de variétés de légumes à l’année, tous ultra-frais et récoltés à la main. Des prix bien étudiés. Et pour suivre les actualités du Jardin, La Feuille de chou, hebdomadaire livré avec une recette dans chaque panier.
● Quels inconvénients ? Aucun, à part le contenu du panier que l’on ne peut pas choisir.
Acheter à la source
Bienvenue à la ferme
Ce réseau fédère plus de 9.000 agriculteurs qui proposent des ventes directes et un accueil à la ferme. Coordonné par les Chambres d’agriculture de France, il a pour credo une exigence constante de qualité, une transparence des pratiques agricoles, une traçabilité des produits, et un accueil chaleureux. Visite de l’exploitation, activités pédagogiques, animations, restauration sur place, voire hébergement, les agriculteurs font aussi vivre le tissu local. Ils fixent leurs prix. ● Comment ça marche ? Selon les régions et les spécialités des fermes, on achète sur place fruits, légumes, viandes, poissons, alcools, vins, jus… Certaines exploitations proposent également des cueillettes.
● Quels avantages ? Une vraie relation d’échange avec le producteur. Des prix très attractifs.
● Quels inconvénients ? Pas toujours facile de trouver le temps d’aller à la ferme, mais parfois une livraison à domicile est possible.
Les Drive-fermiers
Emanation du réseau Bienvenue à la ferme, ces points de retrait répondent aux mêmes exigences de qualité : respect des modes de production et transformation. Il en existe près d’une centaine sur toute la France. Les produits sont exclusivement locaux, fermiers et de saison, vendus en circuit court par un ou plusieurs producteurs regroupés. Ils paient une adhésion annuelle à la marque en échange d’un accès à l’interface et de l’apposition du logo. Mais ils sont autonomes et fixent leurs prix et leurs marges.
● Comment ça marche ? Sur Internet, on remplit son panier. en quelques clics. On paie en ligne puis on le récupère au Drive, en général vingt-quatre heures plus tard.
● Quels avantages ? Une gamme très complète de produits de saison locaux, mise à jour chaque semaine. Un lien se crée avec le producteur, présent sur le point de retrait.
● Quels inconvénients ? Certains Drive sont moins bien approvisionnés que d’autres.
Chapeau de Paille
Le groupement organise des cueillettes depuis 1985 ! Aujourd’hui, il en propose 33 en France (10 en Ile-de-France et 23 en province). Leurs valeurs : partage des connaissances, respect des sols et protection des cultures. Chaque agriculteur reste indépendant et s’engage à mener une agriculture responsable (utilisation raisonnée des engrais et des pesticides naturels ou chimiques) et créatrice d’emplois. Une charte anti-gaspi réduit au maximum les pertes : conservation en chambres froides, confection de jus, ratatouilles, coulis… vendus sur place.
● Comment ça marche ? L’agriculteur ouvre son champ, son verger ou son potager au public. On apporte uniquement son panier ; brouette, sécateurs et bêches sont prêtés à l’entrée. On paie sa cueillette directement au producteur.
● Quels avantages ? Une belle balade. Des saveurs incomparables : à tester sans faute les fraises, les framboises et les tomates (30 variétés sont proposées au fil des mois). Et des prix moins chers qu’au marché !
● Quels inconvénients ? Toutes les variétés ne poussent pas aussi bien partout, il arrive donc qu’on ne trouve pas ce qu’on veut.
Faire ses courses dans les supermarchés coopératifs
Les Biocoop
C’est le premier réseau coopératif qui propose des produits bio, locaux et 100% de saison. Avec plus de 700 magasins répartis sur toute la France, cette plateforme collective réunit des sociétaires, salariés et producteurs qui partagent des valeurs communes. Pas de transports par avion, des prix plutôt doux pour du bio, pas de promo abusive… Les produits « maison » sont fabriqués à partir d’ingrédients issus de filières bio, françaises et équitables, et répondent à de nombreuses exigences : emballages éco-conçus, proximité entre récolte, collecte et transformation des matières premières, respect de la saisonnalité…
● Comment ça marche ? On fait son marché (comme dans une grande surface) en ayant le choix des conditionnements : taille maxi pour faire des économies, produits en vrac, contenants réutilisables dédiés (sacs en coton, bouteilles et bocaux en verre, boîtes…) ou emballages plus standards.
● Quels avantages ? Toute l’année, des produits 100% bio à petits prix. Un très grand choix d’aliments en vrac (plus de 480 références sur toute la France).
● Quels inconvénients ? Avec le développement de l’enseigne, le risque de voir le réseau entrer dans une logique de compétitivité et s’éloigner de ses valeurs sociales, notamment dans les grandes villes.
Composer son panier en ligne
La Ruche qui dit Oui !
Entreprise à mi-chemin entre le réseau social et la vente groupée, sa plateforme web met en lien consommateurs et producteurs. Elle compte plus de 850 Ruches et rassemble 160.000 clients à l’année. Quatre mille producteurs proposent chaque jour des produits fermiers et locaux dans un rayon de 45km en moyenne de la Ruche (250km au maximum). Chacune a sa propre sélection, mais tous les produits, bio ou non, sont issus de l’agriculture raisonnée : fruits, légumes, viande, poisson, pain, bière, fromage. Les producteurs fixent les prix.
Cet article est extrait du tout dernier hors-série Femme Actuelle « Dépenser moins, consommer mieux », disponible en kiosque au prix de 6,90€.
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