Cinq idées reçues sur les bienfaits de l'huile de coco
Véritable alliée santé ou nocive ? L’huile de coco divise. Avant de la bannir ou de l’adopter, nous vous aidons à démêler le vrai du faux.
Fréquemment utilisée en cuisine, composant phare des produits cosmétiques pour la peau et les cheveux, l’huile de coco s’est progressivement hissée au rang de «superaliment». Si elle présente plusieurs bienfaits, elle n’est pas un produit miracle non plus. Des spécialistes nous éclairent et passent en revue les cinq principales idées reçues qui planent sur l’huile.
L’huile de coco est bonne pour la cuisson
Vrai. En plus d’apporter une touche exotique au plat, l’huile de coco extra vierge supporte les hautes températures. «Contrairement à d’autres huiles végétales, comme l’huile de colza ou l’huile de noix, l’huile de coco ne se détériore pas sous la chaleur, elle ne perd pas ses bienfaits et ne devient pas toxique», indique la médecin nutritionniste Corinne Chicheportiche-Ayache. «Pour cuire, elle est meilleure que l’huile d’olive par exemple», complète Maïa Baudelaire, nutritionniste et spécialiste de la micronutrition.
En revanche, son apport nutritionnel est faible. Aucune protéine, aucune vitamine mise à part la vitamine E (antioxydante) présente en très petite quantité, et aucun minéral. Hormis sa bonne tenue en cuisson, son seul intérêt reste sa teneur en agents antibactériens «qui aident à lutter contre les infections intestinales», nous expliquait en février 2015 la diététicienne Florence Foucaut.
Le conseil : pour s’assurer un maximum de qualité, la choisir bio et de première pression à froid.
Riche en acides gras saturés, elle est mauvaise pour la santé
Faux. Contrairement aux bons acides gras, les acides gras saturés ont toujours eu mauvaise presse, «alors que ce ne sont pas eux qui sont toxiques, mais la consommation excessive de certains», explique le Pr Philippe Legrand, expert à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et directeur du laboratoire de nutrition humaine de l’Agrocampus Inra, à Rennes. De plus, depuis douze ans, les études scientifiques ont montré qu’il existait plusieurs types d’acides gras saturés, dont ceux «à chaîne moyenne» présents dans l’huile de coco. «Mieux assimilés par l’organisme, ces derniers ne sont pas stockés. Les résultats ont alors prouvé qu’il n’y avait aucun lien entre les acides gras saturés de l’huile de coco et les maladies cardiovasculaires», conclut le professeur.
Attention cependant : à l’heure actuelle, les recherches ne permettent pas non plus de dire qu’elle protège de ces pathologies.
Le conseil : comme tous les acides gras saturés, il est dangereux pour la santé de les consommer à l’excès. On recommande officiellement de ne pas consommer plus de 10 % des apports énergétiques d’acides gras saturés au quotidien.
Elle limite le surpoids
Vrai. Attention cependant aux raccourcis. Si elle est consommée en quantité modérée, l’huile de coco ne fait pas grossir, mais elle n’est pas un allié minceur pour autant. Cela reste de l’huile. «On dit qu’elle ne participe pas à la prise de poids en raison de la présence d’acides gras saturés qui très vite brulés, ne se retrouvent pas dans les tissus adipeux», précise le Pr Philippe Legrand.
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L’huile de coco nourrit la peau
Vrai et faux. Comme toute huile végétale de bonne qualité, «l’huile de coco assouplit et permet de rétablir une bonne cohésion entre les cellules. L’épiderme ne laisse pas s’évaporer l’eau, maintient l’hydratation et ne laisse pas passer les microbes. Elle est intéressante pour les peaux sèches», indique la dermatologue Nina Roos (1). «Mais elle n’est pas la meilleure dans son domaine. Mieux vaut utiliser les huiles d’argan, d’avocat ou de pépins de figues de barbarie, plus intéressantes.»
Les conseils : on l’applique deux à trois fois par semaine. Si on l’utilise peu, on la conserve au réfrigérateur en la sortant minimum 30 minutes avant l’application. On l’achète bio, on favorise le travail artisanal et on privilégie un petit conditionnement opaque pour éviter qu’elle rancisse.
Attention : sur le visage, elle ne convient pas aux peaux acnéiques, mixtes et grasses, mais uniquement aux peaux normales à sèches.
L’huile de coco nourrit les cheveux
Vrai. L’huile de coco rétablit la cohésion entre les écailles des cheveux. «On observe un effet gainant, elle restructure l’extérieur de la fibre capillaire», ajoute la dermatologue.
Le conseil : à appliquer en masque une fois par semaine, et à laisser poser entre 30 minutes et une heure. Rincer et faire un shampoing.
(1) Auteure de Une peau en pleine forme, Éd. Solar Santé, 192 p., 6, 90 €.
* Initialement publié en mai 2018, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
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