Chloé, victime de violences conjugales, empêchée de porter plainte : un témoin contredit la version du policier
Le choc et la colère intacts à Blois, près de dix jours après les faits. Mardi 13 décembre 2022, dans cette ville du Loir-et-Cher, un policier a refusé d’enregistrer la plainte de Chloé, une jeune femme de 24 ans qui souhaitait alerter sur le harcèlement par SMS et les menaces à son encontre de son ancien compagnon, déjà connu de la justice pour des faits de violences conjugales.
Deux heures après s’être présentée dans ce commissariat et vue inviter à revenir le lendemain, ce même mardi aux alentours de 19 heures, celui qu’elle venait courageusement signaler l’a violemment frappée. Chloé a été retrouvée inanimée et grièvement blessée au crâne dans le hall de son immeuble par des voisins qui ont contacté la police.
Placée dans le coma au CHU de Tours (Indre-et-Loire), elle se trouve actuellement entre la vie et la mort. Son pronostic vital est engagé, indique l’examen médico-légal réalisé le lendemain de l’agression.
Un témoin au commissariat décrit la terreur de Chloé
Mercredi 21 décembre, Le Parisien a publié plusieurs récits : ceux des voisins qui ont découvert Chloé, « allongée, immobile, dans une mare de sang », encore sous le choc, mais aussi celui d’un témoin présent dans les locaux de la police municipale à Blois, ce 13 décembre en fin d’après-midi.
Le policier de 54 ans, qui a éconduite la jeune femme, nie que celle-ci a évoqué, en se présentant à lui, une tentative d’étranglement de son ex-conjoint, en plus des faits de menaces et de harcèlement. Il assure également que tous deux s’étaient mis d’accord le lendemain avec des éléments supplémentaires.
Ce que ce témoin cité par Le Parisien et jugé fiable par les enquêteurs dément. Ce dernier a signalé l’incident sur la plateforme de l’l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), décrivant avoir vu cette jeune femme « en panique » à l’idée de repartir chez elle après ce refus d’enregistrement de plainte.
Au téléphone, la mère aurait entendu le refus du policier
La propre mère de Chloé livre une version différente du policier, suspendu à titre conservatoire depuis mardi 20 décembre, par le directeur général de la police nationale (DGPN), à la suite d’une enquête administrative de l’IGPN saisie par le préfet du Loir-et-Cher quatre jours plus tôt.
« Le jour où Chloé est allée porter plainte, elle était au téléphone avec sa maman. (…)Sa mère l’a encouragée à porter plainte et l’a gardée au téléphone, écoutant ainsi la conversation. Le policier a refusé de prendre sa plainte, expliquant que Chloé n’avait pas déposé de main courante et que ça n’était plus possible à cette heure de le faire », témoigne un proche de cette famille auprès de TF1.
Puis, « Chloé a passé son téléphone au policier, à l’autre bout, sa mère l’a supplié de prendre sa plainte. Mais il a refusé. Elle lui a assuré que son agresseur devait attendre devant chez sa fille, mais le policier a refusé de mettre en place toute protection », poursuit-il.
Quant à l’agresseur de 27 ans, dont elle était séparée depuis début décembre après quatre mois de relation, il a été interpellé à Plaisir (Yvelines), entendu, puis placé en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire du chef de « tentative de meurtre par une personne ayant été le concubin de la victime ».
S’il reconnait avoir donné plusieurs coups de pied « d’écrasement » dans la tête de son ancienne petite-amie, l’homme de 27 ans dément « avoir eu l’intention de tuer son ancienne compagne ».
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