Ces animaux qui changent de couleur l'hiver
Pour mieux se fondre dans le paysage, ces animaux changent de couleur. Chaque hiver, ils se parent de leur blanc manteau.
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A la saison froide, ils deviennent “blancs comme neige”. Cette expression est à prendre au pied de la lettre pour caractériser la mue de ces animaux (vingt mammifères et un oiseau au total) qui comptent sur le mimétisme avec leur environnement – en l’occurrence la neige – pour passer inaperçus. Ce phénomène s’appelle l’homochromie saisonnière. Il s’agit d’un atout particulièrement efficace pour ces rois du camouflage vivant dans nos montagnes. Mais le changement climatique fait remonter les manteaux neigeux plus haut en altitude, sur des périodes plus brèves, et rend certaines de ces bêtes plus vulnérables. Cependant, là où s’opère ce changement, les scientifiques observent que les animaux s’adaptent en laissant parfois leur robe d’hiver au placard. La lutte contre le réchauffement reste donc une priorité si l’on veut encore observer ce prodige – parmi d’autres beautés de la nature. Sur le territoire français, quatre espèces (dont une en outre-mer) sont dotées de cette caractéristique extraordinaire.
Dans les Alpes, le lièvre variable
En France, il n’habite que les sommets alpins au dessus de 2000 mètres. Brun-gris en été, il se confond avec les rochers. Puis, au fur et à mesure que les températures baissent, le lièvre variable se couvre d’une épaisse toison blanche. Ses oreilles sont plus courtes que celles de son cousin le lièvre brun, son corps plus ramassé et trapu, ce qui lui permet de contenir sa chaleur. Très discret, le rongeur préfère sortir la nuit. Il est donc difficilement observable. Mais on sait qu’il est passé par là ! Ses traces de pattes en Y laissées dans la neige et ses crottes ressemblant à des billes signent sa présence.
A Saint-Pierre-et-Miquelon, le lièvre arctique
Dans cet archipel français de l’Atlantique nord, proche des côtes canadiennes, il passe inaperçu toute l’année sur la toundra. Blanc l’hiver, il peut virer au brun l’été lorsque le sol se réchauffe. Le lièvre arctique capte du regard la longueur des jours et envoie le signal à son système endocrinien pour opérer sa mue. Il est surnommé lièvre à raquettes en raison de l’écartement important entre ses doigts. Cet attribut lui permet de se déplacer aisément sur d’épais manteaux neigeux.
En Auvergne, l’hermine, un changement express
D’une robe marron à la belle saison à blanche en hiver. L’hermine opère cette transformation en seulement trois jours. Sa blancheur immaculée fait ressortir ses petits yeux noirs et sa queue en pinceau brun foncé. Ainsi confondue avec la neige, elle peut échapper aux renards, rapaces et autres lynx. Symbole de pouvoir, elle était autrefois chassée pour sa fourrure qui ornait les costumes des rois, magistrats et cardinaux. Cette espèce commune n’est plus menacée et l’attrait pour son pelage a diminué au profit des matières synthétiques.
Dans les Pyrénées, le lagopède alpin
Rescapé des dernières glaciations européennes, celui qu’on nomme aussi perdrix des neiges a trouvé refuge dans nos montagnes. Pour échapper à ses prédateurs, le lagopède alpin (également présent dans les Pyrénées) se fond dans le décor trois fois par an : brun-noir en été, gris tirant sur le roux à l’automne et blanc l’hiver, excepté sa queue qui reste noire. Ses pattes plumées lui permettent de marcher dans la neige sans souffrir du froid ni s’enfoncer. Menacée par la chasse, le tourisme et le changement climatique, l’espèce est en forte régression ces dernières années.
En Lorraine, le renard polaire
Dans les forêts boréales canadiennes, le renard polaire change aussi de couleur. Pas pour tromper ses prédateurs, mais pour améliorer son efficacité à chasser. En Moselle, le parc animalier de Sainte-Croix en héberge deux. A partir du 27 novembre, la visite habituelle ferme au public mais le parc accueille des vacanciers pour une immersion en pleine nature dans un lodge éco-responsable (environ 140 € par personne pour deux jours).
parcsaintecroix.com
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Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Régions n°22 décembre-janvier 2021
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