"Cela va être des retrouvailles très heureuses": les cinémas s'affairent avant leur prochaine réouverture
Derrières les grilles en fer forgé du Brady, un cinéma de quartier parisien, son directeur Fabien Houi règle la machine à billets derrière le guichet. « On se dit que ça y est, explique-t-il, enthousiaste. Qu’on va commencer à vendre des places et remplir la salle ! On vérifie si tout est opérationnel au niveau de nos caisses. Reste à tester les cartes d’abonnement… »
Avant la réouverture des cinémas le 19 mai après plusieurs mois de fermeture, à l’étage, dans la cabine de projection qu’il surnomme « l’antre », dernières vérifications avant la première, mercredi matin. Le patron fait tourner l’ancien projecteur, le 35 millimètres pour les films qui ne sont pas numérisés. « C’est le petit ron-ron du cinéma d’avant, sourit-il. C’est Cinema Paradiso pour ceux qui aiment ! »
35 spectateurs au lieu de 100
En bas, la salle déserte va de nouveau se remplir, avec seulement 35 spectateurs au lieu de 100 dans un premier temps, mais Fabien prend tout ce qui a à prendre. « Nous étions à une jauge à 0 % pendant sept mois, alors 35 % c’est déjà un bon début, indique Fabien. Ça ne va pas durer très longtemps : trois semaines… »
« Cela va être le temps de se remettre un petit peu en route. C’est le dernier effort à faire avant des jours meilleurs. »
à franceinfo
En attendant, il faut réorganiser les séances pour coller au couvre-feu : la première débutera à 9 heures du matin. Autre casse tête : la programmation. À cause de l’épidémie, 400 films attendent leur sortie. Alors avec deux salles, Fabien doit trancher : « Quand on n’a pas été ouvert pendant sept mois et qu’on n’a pas choisi semaine après semaine les films, on a envie de tout proposer, souligne Fabien. On a donc visé les Césars, on essaie de défendre des films un peu plus fragiles qui auraient quitté l’écran un peu trop rapidement à notre goût et celui des spectateurs. »
Des retrouvailles heureuses et… sereines
Dans un autre cinéma historique, le Grand Action, dans le quartier latin, Alexandre Tsekenis chargé de l’accueil du public est impatient de le retrouver : « Cela va être des retrouvailles très heureuses et qui se feront, avance-t-il, avec un sentiment de sérénité, sans inquiétude par rapport aux restrictions. Avec des entrées et des sorties séparées, du gel hydroalcoolique à disposition partout. »
« Dans un cinéma les spectateurs pendant le film ne parlent pas, ne mangent pas non plus, ne boivent pas non plus, fait remarquer Alexandre Tsékénis. On n’a pas du tout de confiseries, donc aucun risque de contamination pendant une séance de cinéma chez nous ! » Et au vu du nombre de message de soutien qu’il retrouve chaque matin sur la façade… les spectateurs risquent d’être au rendez-vous.
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