Ce qu’il faut savoir avant de faire sa première thérapie
Les séries ont un pouvoir prescripteur hors du commun. On a en effet constaté une montée des ventes de jeu d’échecs après la sortie de la série Le Jeu de la dame et également du nombre d’exemplaires des livres de Maurice Leblanc, créateu d’Arsène Lupin après la diffusion de la série Netflix. Mais est ce que la série En thérapie produira les mêmes effets ? Depuis sa diffusion fin janvier sur Arte, la série de Nakache et Tolédano connaît un franc succès. De plus, la série est diffusée à un moment où les français et plus particulièrement les étudiants sont fragilisés psychologiquement à cause de la crise sanitaire et des restrictions. Un mal-être qui s’est installé en France depuis le début du premier confinement et qui s’est amplifié au fil des mois. Depuis, de plus en plus de personnes n’excluent pas de consulter un thérapeute pour en parler et essayer de trouver un peu d’apaisement. Alors, si à votre tour vous envisagez de prendre rendez-vous avec un psy, voici quelques informations indispensables avant d’entreprendre toute démarche.
Quand y aller ?
Il est conseillé de débuter une analyse lorsque votre bien être-mental est perturbé par une anxiété récurrente ou lorsqu’un événement vous a bouleversé. On parle dans ce dernier cas de choc traumatique. Prendre la décision d’aller consulter, pour parler et se faire entendre est légitime. On utilise souvent la formule pudique bien connue : « aller voir quelqu’un ». Le recours à un tel euphémisme en dit long sur le fait que consulter un psy n’est pas encore perçu comme une démarche totalement anodine et peut avoir pour certains une connotation péjorative. Pourtant, se faire aider peut s’avérer une nécessité vitale. Prendre la décision de franchir le pas, c’est déjà faire la moitié du chemin.
Peu importe la raison qui vous pousse précisément à franchir ce pas. Les problèmes qui vous minent peuvent trouver leur source dans tous les domaines : sphère affective ou professionnelle, intime, familiale, problème de santé ou d’addiction, etc. Inutile donc de hiérarchiser les traumatismes en se disant qu’il y a pire. D’autant que certaines blessures anciennes et profondes peuvent parfaitement échapper à notre conscience. Elles peuvent se dissimuler derrière des signes bien ordinaires : perte de l’appétit, asthénie, maux de tête ou de ventre, crises d’angoisse, enthousiasme en berne. Le simple constat que l’on ne va pas bien se suffit à lui-même. Pour trouver un psy, n’hésitez pas alors à en parler à votre médecin généraliste ou vos proches qui pourront vous recommander tel ou tel psychanalyste.
Qui consulter ?
Psychanalyste, psychologue, psychiatre.. Avant de prendre rendez-vous, il faut savoir quel thérapeute sera le plus adapté en fonction de vos symptômes. Seul le psychiatre est un professionnel de santé, contrairement à un psychologue ou psychanalyste. Il est le seul habilité à délivrer un diagnostic médical et à même de prescrire un traitement médical ou une hospitalisation si cela est nécessaire. Le psychologue quant à lui proposera des entretiens à son patient ou lui fera passer des tests pour cerner sa personnalité. Le psychologue est compétent pour soutenir le travail introspectif du patient pour l’aider à surmonter les difficultés qu’il rencontre. Le psychanalyste est un praticien qui peut être soit un psychiatre soit un psychologue. Il s’est formé à la psychanalyse. C’est une méthode d’investigation fondée sur les travaux de Freud mettant en place des processus permettant d’identifier des traumatismes anciens, dont on n’a pas conscience, tant ils ont été enfouis et refoulés. Le psychanalyste va se focaliser sur les manifestations de votre inconscient. Ainsi, l’analyse de vos rêves, de vos lapsus et de vos actes actes manqués, va révéler les traumatismes les plus divers.
Combien de séances ?
Le temps d’une séance peut varier entre 30 min et 1h30. Mais il faut compter en moyenne une heure. Le plus souvent, la périodicité est d’une fois par semaine. Mais selon les praticiens, il est possible de faire plus d’une séance par semaine, ou tous les 15 jours et même, quoique plus rarement, une fois par mois. Mais ce qui est important, c’est d’installer une forme de régularité. On vous le dit d’emblée, les difficultés que vous traversez ne vont pas se régler en une ou deux séances. Il faut laisser le temps au psychothérapeute de vous connaître pour qu’il puisse vous aider. Cela peut donc s’étendre sur plusieurs mois et même plusieurs années, jusqu’à que vous sentiez le bon moment pour remplacer le “à la semaine prochaine” par un « au revoir ».
Le prix ?
Le prix d’une séance varie entre 40 à 120 € selon les psys. Le montant de cette consultation n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie si elle est effectuée par un psychologue qui n’a pas la qualité de médecin. Elle l’est en revanche si elle est assurée par un psychiatre. Il faut tout de même savoir que si vous consultez un psychologue dans un Centre Médico-Psychologique (CMP), vous pouvez être remboursé à hauteur d’un forfait prévu par votre mutuelle santé. Les consultations en milieu scolaire ou hospitalier sont entièrement prises en charge par le service public. De plus, les CMP mettent gratuitement des psychologues à disposition pour toutes les personnes ayant de très faibles revenus, comme par exemple les étudiants.
Le plan B ?
Allez voir un thérapeute reste compliqué. En attendant de franchir le seuil d’un cabinet de thérapie et de se confier à un praticien, il existe plusieurs podcasts pour se sentir moins seul dans ces moments difficiles. C’est le cas de “Spleen” : dans chaque épisode, une personne témoigne de sa dépression, de ses troubles, de sa bipolarité, de son angoisse et de ses peurs. France Culture a également diffusé un podcast répondant à toutes les questions que l’on peut se poser sur le déroulé d’une psychanalyse. Et enfin, Arte Radio a mis en ligne “La dernière séance”, une fiction humoristique de Benjamin Abitan dans laquelle un patient surprend son psy endormi en pleine séance. Il décide alors de se venger et d’enregistrer ses ressentis par téléphone.
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