Cancer : un vaccin anti-récidive aux résultats prometteurs développé en France

Ce samedi 3 juin, lors du Congrès mondial d’Oncologie à Chicago (ASCO 2023), tous les yeux étaient rivés sur Transgene. Et pour cause : le laboratoire strasbourgeois est venu présenter l’avancée de son vaccin thérapeutique contre le cancer. Plus précisément, ce sont les résultats concluants des premiers essais cliniques qui ont été révélés, lit-on dans leur communiqué.

Efficace après 20 injections, le traitement éduquerait « le système immunitaire pour qu’il développe des anticorps capables de détruire les cellules cancéreuses », tout en inhibant les risques de récidive, explique Christophe Le Tourneau, chef des essais cliniques à l’Institut Curie et spécialiste français de l’oncologie, auprès du journal Le Parisien. Sur 16 patient.es traité.es, aucun.e n’aurait rechuté plus de 10 mois après l’injection du sérum, relate BFMTV.

Efficace pour traiter les cancers ORL

Ces résultats correspondent à la phase I de l’essai clinique. Lors de cette première étape, 31 malades atteint.es de cancers de la gorge, de la langue et des voies respiratoires – qu’on appelle cancers ORL – ont été sélectionné.es. Quatrième cause de cancer en France, ils sont particulièrement difficiles à traiter, en plus de présenter des risques élevés de récidives, expliquent les chercheur.euses.

Seules 16 des participant.es à l’essai clinique ont reçu le vaccin TG4001. Après 10 mois et 20 injections, aucun.e n’a rechuté, assurent les scientifiques. À l’inverse, chez les patient.es non traité.e.s, « deux ont eu une rechute », détaille le Pr Tourneau sur BFMTV.

Ne pouvant empêcher l’apparition de cancers, le vaccin a l’ambition de le traiter et d’empêcher sa récidive. Et il fonctionne comme cela : un morceau de la tumeur est prélevé afin d’être séquencé génétiquement. Puis, une intelligence artificielle tente d’identifier les 30 mutations les plus à risques pour le malade, sur 3 000 possibles. « On peut créer des vaccins pour chaque patient en fonction de la tumeur dont il est atteinte et des mutations qui sont spécifiques à chacun », détaille le Pr Le Tourneau au micro de RTL.

Cancers anogénitaux : des réponses immunitaires significatives

Dans un communiqué paru ce lundi 5 juin, les chercheur.euses annoncent qu’il fait actuellement l’objet d’un essai clinique de Phase II avec une combinaison de TG4001 + avelumab (anticorps monoclonal humain) pour 46 patient.es présentant un cancer anogénital HPV16-positif. Un autre groupe, composé lui aussi de 46 patient.es, a reçu de l’avelumab seul.

58 % des patients du premier groupe ont montré une augmentation de leurs réponses immunitaires (contre 9 % pour le groupe traité seulement par avelumab). En outre, la maladie s’est stabilisée, ou a progressé, pour 11 des 13 patient.es ayant développé cette réponse immunitaire. 

« Ces données confirment que notre vaccin thérapeutique TG4001 peut induire des réponses immunitaires cliniquement significatives, associées à une réponse antitumorale », se félicite le Dr Alessandro Riva, Président-Directeur général de Transgene, dans le communiqué. Les résultats finaux devraient être présentés d’ici 2024.

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