Cancer de la vulve : quels sont les symptômes qui doivent vous alerter ?
Certains cancers gynécologiques, tels que celui du col de l’utérus ou de l’ovaire, sont connus de tous car il s’agit des plus courants. D’autres, plus rares, sont méconnus du grand public. C’est le cas du cancer de la vulve. Quelles sont les causes de cette maladie ? Quels sont les symptômes qui doivent alerter ? Comment la traiter ? On fait le point.
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La vulve protège les organes génitaux internes et correspond à la partie génitale de la femme que l’on peut voir à l’extérieur du corps. La vulve, qui s’ouvre sur le vagin, est principalement composée des grandes lèvres, des petites lèvres, du clitoris, de l’orifice urétral et vaginal, du périnée, de l’anus et des glandes de Bartholin. Chez certaines personnes, un cancer peut se développer dans cette zone : on parle alors du cancer de la vulve. Cette maladie, qui est rare, concerne une à deux femmes sur 100.000 chaque année en France, selon l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse. Elle touche majoritairement les femmes après la ménopause et survient, en général, vers l’âge de 70 ans. Cependant, cette maladie peut également affecter des femmes plus jeunes.
Qu’est-ce qu’un cancer de la vulve ?
Les cellules de la vulve subissent de nombreux changements, qui peuvent rendre leur comportement ou leur croissance anormal. Dans certains cas, ces bouleversements peuvent provoquer un cancer de la vulve. Cette maladie trouve son origine dans la peau de cet ensemble d’organes génitaux externes de la femme. Cette affection peut prendre différentes formes, en fonction du type de cellules affectées.
D’après le Manuel MSD, 90% des cancers de la vulve sont des carcinomes épidermoïdes. Ils se développent à partir des cellules de l’épiderme, qui forment la couche la plus externe de la peau. Dans 5% des cas, il s’agit de mélanomes de la vulve. Dans ce cas, le cancer prend naissance dans des cellules appelées « mélanocytes », qui produisent les pigments de la peau. Le reste des cancers de la vulve sont des adénocarcinomes, des carcinomes basocellulaires, la maladie de Paget ou le cancer de la glande de Bartholin.
Cancer de la vulve : quels sont les facteurs de risque ?
Plusieurs facteurs de risque sont associés au cancer de la vulve. Un âge avancé en fait partie. Selon la Société Canadienne du Cancer (SCC), les causes connues sont une infection à papillomavirus humains (HPV) et des antécédents de cancer du col de l’utérus, du vagin ou de l’anus. Un système immunitaire affaibli augmente aussi le risque de développer un cancer de la vulve.
Autre cause : les affections cutanées de la vulve, telles que le lichen scléreux. Ces maladies endommagent la peau de la vulve et sont susceptibles d’accroître le risque de cette pathologie. Des antécédents de néoplasie intra-épithéliale vulvaire (VIN), qui désigne un état précancéreux de cette partie géniale, sont aussi associés à un risque élevé de cancer de la vulve. Parmi les facteurs de risque possibles, on retrouve le tabagisme et les antécédents de mélanome, à savoir un cancer de la peau.
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vulve ?
Les symptômes de la maladie sont variables. Lors des premiers stades de l’affection, certains patients peuvent ne présenter aucun signe clinique. « Les symptômes apparaissent souvent quand la tumeur grossit et qu’elle affecte des structures voisines », a indiqué la Société Canadienne du Cancer (SCC). Le cancer de la vulve peut alors se manifester par :
- Un changement de couleur de la vulve et des rougeurs
- Des démangeaisons
- Une sensation de brûlure
- Des picotements
- Une masse semblable à une verrue
- Une peau plus épaisse
- Des plaques à vif ou lésion ouverte (ulcère)
- Des saignements ou des écoulements inhabituels qui ne correspondent pas aux règles
- Une douleur ressentie quand on urine ou lors des relations sexuelles
- Un ou plusieurs ganglions lymphatiques de l’aine enflés ou durs
Cancer de la vulve : comment le diagnostiquer ?
Le diagnostic repose, dans un premier temps, sur un examen clinique. Les informations données par le patient conduisent le praticien à l’orienter vers un spécialiste ou à lui prescrire des examens. Pour rechercher tout signe de cette maladie rare, le médecin peut examiner la vulve, le vagin et l’anus à l’aide d’un colposcope, faire un toucher rectal et palper les aines pour savoir si des ganglions lymphatiques sont enflés.
Le professionnel de santé peut aussi demander au patient de réaliser une biopsie, qui consiste à prélever un fragment de la zone vulvaire d’aspect anormal. Cet examen permet au médecin de déterminer si le patient est atteint d’un cancer de la vulve ou s’il souffre d’une infection. Des examens d’imagerie, tels qu’une tomodensitométrie ou une radiographie, peuvent aussi être effectués.
Comment traiter un cancer de la vulve ?
La prise en charge du cancer de la vulve dépend de l’âge et de l’état de santé du patient. Elle dépend aussi du stade de la maladie, de la taille, de la localisation et du degré d’extension de la tumeur. Mais, en général, le traitement repose sur la chirurgie. L’intervention chirurgicale consiste à retirer toute la tumeur et « une marge de tissu normal ».
Le patient peut également avoir recours à une radiothérapie après l’opération. Il est aussi possible de la prescrire comme traitement principal ou avant la chirurgie pour réduire la taille d’une tumeur importante. Une chimiothérapie peut aussi être réalisée en même temps qu’une radiothérapie, soit pour diminuer la taille d’une grosse tumeur ou pour soulager les symptômes évocateurs de la maladie.
Comment prévenir un cancer de la vulve ?
Selon la Société Canadienne du Cancer, il est possible de réduire les risques de développer un cancer de la vulve en adoptant certains comportements. Elle recommande de se faire vacciner contre le papillomavirus humains (HPV) et de « réduire tout contact génital avec une autre personne » pour éviter toute infection à ce virus. Autres conseils : réaliser régulièrement un examen pelvien et renoncer au tabac.
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