Bombe A et bombe H : quelle différence ?
De par leur puissance meurtrière, les armes nucléaires sont particulièrement craintes. Elles sont à cet effet utilisées comme un moyen de dissuasion majeur pour décourager, telle l’épée de Damoclès, d’éventuelles attaques à l’encontre des pays qui les possèdent.
Pour l’heure, les seuls a en avoir fait réellement usage sont les Etats-Unis lors du bombardement des villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki au cours de la Seconde Guerre mondiale. Près de 300 000 personnes ont péri au cours de cet épisode considéré comme l’un des plus tragiques de l’Histoire, et le Japon en subit encore les conséquences aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant que la seule mention d’une arme nucléaire, avec son énorme nuage atomique en forme de champignon, fasse désormais frémir les plus téméraires.
Bombe A versus bombe H
Mais à part leur immense pouvoir destructeur, peu de personnes savent réellement de quoi il s’agit. Si vous vous êtes déjà demandé comment celles-ci fonctionnent et quelle est la différence entre une bombe A et une bombe H, cette vidéo est faite pour vous.
Comme l’explique la séquence, il s’agit de deux types très différents d’armes utilisant la technologie nucléaire. On distingue ainsi les « bombes A » pour désigner les armes à fission nucléaire, et les « bombes H », ou bombes à hydrogène, pour désigner les armes utilisant la fusion nucléaire.
La bombe A, bombe à fission nucléaire
La bombe A, communément appelée bombe atomique ou bombe nucléaire, est celle qui a été employée par l’armée américaine à Hiroshima et Nagasaki le 6 août 1945. Elle est de ce fait la seule arme nucléaire à avoir été employée lors d’un conflit.
Il s’agit d’un engin explosif dont le fonctionnement se base sur la fission nucléaire ou l’éclatement d’atomes lourds. Ces derniers proviennent de matière instable tel que l’uranium 235 ou le plutonium 239, que l’on stocke dans la bombe.
Lors de la réaction, chaque atome est divisé en deux générant une énorme quantité d’énergie, qui se traduit notamment par une chaleur et un effet de souffle énorme, équivalent à plus de 15.000 tonnes de dynamite. C’est cette réaction chimique qui est canalisée dans les centrales nucléaires.
La bombe H, bombe à fission-fusion nucléaire
La bombe H, également désignée sous le nom de bombe à hydrogène ou bombe thermonucléaire et créée dans les années 1950, exploite le processus de fission-fusion nucléaire. Il s’agit d’une bombe atomique classique à laquelle on aurait ajouté une autre réaction chimique en bout de chaîne, afin de décupler sa puissance.
Ainsi, son explosion se déroule en deux étapes. Tout d’abord, une première partie de la bombe va être le théâtre d’une explosion atomique classique, c’est-à-dire d’une fission nucléaire. C’est l’explosion primaire. La hausse de température et l’énergie libérée sont telles, qu’elles vont déclencher à l’étage inférieure de la bombe l’explosion secondaire : la fusion nucléaire.
Celle-ci consiste à faire fusionner des noyaux d’atomes de deutérium et de tritium (une version lourde de l’atome le plus simple du monde : l’hydrogène) pour former un noyau d’hélium. La réaction, accompagnée d’une émission de particules, aboutie à la formation de noyaux plus légers que la somme des deux noyaux « parents ». L’excès de poids, est libéré sous forme d’une énergie titanesque : elle est 4 fois supérieure à celle de la fission.
Cette réaction est ni plus ni moins celle qui se déroule naturellement à l’intérieur du Soleil, et qui lui permet de nous éclairer et de nous chauffer à plusieurs dizaines de millions de kilomètres de distance. C’est une énergie « propre » dans le sens où elle ne relâche pas directement de composés radioactifs. Si l’homme sait la provoquer, il ne peut pas encore la maîtriser (d’où son utilisation exclusive dans l’armement). C’est pour cela que la fusion n’est pas encore utilisée dans nos centrales nucléaires.
La bombe A, un pétard mouillé par rapport à la bombe H
Vous l’aurez compris, l’explosion de la bombe H est bien plus puissante que celle de la bombe A, pour un volume réduit. Et pour cause : une bombe A est utilisée en tant qu’allumette pour déclencher une bombe H. La plus puissante des bombes H, la tsar bomba russe, est ainsi 3000 fois plus puissante que la bombe d’Hiroshima. Même si vous pensez être abrité à 100 km de l’explosion, vous serez, dans le meilleur des cas, brûlé au 3ème degré.
De plus les deux armes se caractérisent par la libération de nombreux composés radioactifs, produits lors de la réaction de fission nucléaire, entraînant un désastre écologique pendant des millénaires. S’il faut retenir une chose de la bombe A et de la bombe H, c’est que toutes deux sont des armes de destruction massive, capables d’éradiquer toute vie sur la Terre. La fin sera seulement un peu plus rapide avec des bombes H…
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