"Blue Jean" : un film percutant sur la lesbophobie dans les années 80
La Britannique Georgia Oakley signe et réalise avec brio son premier long-métrage Blue Jean. À travers les yeux d’une professeure de sport, elle conte l’inaudible : la lesbophobie qui pullule dans les années 80. L’actrice et héroïne Rosy McEwen, elle, crève l’écran et nous fait vivre à travers ses yeux la violence d’une époque. Critique.
Un pamphlet anti-Thatcher
Le film évoque le climat gay unfriendly [hostile aux gays, en français] qui se propageait dans la Grande-Bretagne Thatchérienne. Nous sommes en 1988, après l’entrée en vigueur d’un article de loi ordonnant, entre autres, aux écoles publiques de ne pas enseigner « l’acceptabilité de l’homosexualité en tant que prétendue relation familiale ».
La naissance d’une star
On découvre ici Rosy McEwen, prix 2022 de la Meilleure actrice aux British Independent Film Awards (Bifa), pour son interprétation de Jean, professeure d’EPS en charge de l’équipe de netball (un dérivé féminin du basketball), dont elle incarne subtilement la position ambivalente.
Du denim politique
Le film offre une palette de pastels bleus qui rappelle la popularisation du jean usé des années 80. Sa couleur porte en elle une aura de rébellion : celle des 50’s de James Dean ou de la mode unisexe…
De Georgia Oakley, avec Rosy McEwen, Kerrie Hayes, Lucy Halliday…
Cette critique a été initialement publiée dans le magazine Marie Claire numéro 848, daté mai 2023.
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