Barbara Pravi est "très fière" de représenter la France à l’Eurovision 2021
Alors qui est Barbara Pravi ? Née de parents d’origine serbe, votre vrai nom de famille est Piévic. Pourquoi avoir changé ?
Pravi, c’est mon grand-père qui l’a trouvé et ça veut dire ‘authentique’ en serbe. Et quand je cherchais un nom, il m’a dit avec son accent: » Mais Barbara enfin, tu t’appelles Pravi, c’est très bien et puis, ça veut dire ‘authentique’, c’est très bien« , et j’ai trouvé ça très logique.
Vous êtes très attirée par les artistes à textes inscrits au patrimoine de la chanson française, je pense à Barbara mais aussi à Brassens, Brel, à Edith Piaf aussi que vous ne citez pas systématiquement d’ailleurs, mais Barbara c’est une évidence !
J’ai un attachement très particulier à Barbara parce que, pour la petite histoire, quand j’avais 13 ans, mon père m’a offert l’intégrale de Barbara et ça a été le pire cadeau de ma vie. Je me suis mise à pleurer, je disais: « Mais c’est horrible. Comment tu as pu me faire ça ? » Et vraiment je détestais, je ne comprenais pas, ça me rendait dingue et je trouvais que c’était vraiment un cadeau nul, moi qui voulais un téléphone portable ! J’y suis revenue beaucoup plus tard, vers 17 ou 18 ans, par les textes. En fait, j’ai trouvé une intégrale de ses textes et à la fin, il y avait des extraits de ses journaux et j’ai été bouleversée. Je les ai lus comme de la poésie sans même savoir quelle était la mélodie qui allait avec ces mots-là.
C’est ma première ouverture sur les mots, en tout cas mon premier souvenir de bouleversement et c’est pour ça que je parle beaucoup de Barbara, je me sens très liée à elle parce que mon premier amour des mots, c’est elle
à franceinfo
Vous avez eu besoin d’écrire très tôt. Ça fait du bien d’écrire ?
C’est ma thérapie. J’écris tous les matins depuis quasiment 12 ans, j’ai beaucoup de carnets. Parfois je n’écris rien et puis parfois, j’écris des choses beaucoup plus intéressantes que rien. C’est mon grand-père qui m’a donné envie parce que quand j’étais plus jeune, il m’avait dit: « Tu sais, mon seul regret, c’est de ne pas avoir tenu de carnets » car il écrivait sa biographie et que c’était plus difficile pour lui de se replonger dans des souvenirs. Parce qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on réinterprète, de quelle manière on réinvente un peu sa vie, comment on s’arrange avec et du coup ça m’avait marqué et je m’étais dit: « Tiens, plus tard, j’aimerais avoir une vision réelle et réaliste de comment j’ai grandi » et j’ai commencé à écrire.
Cette écriture est très souvent autobiographique. Il y a eu : Deda, votre grand-père en serbe, qui a retracé l’histoire de votre famille, puis, il y a eu Chair. Ça parle d’avortement. C’est un autre point commun que vous avez avec Barbara. Elle ne l’a jamais écrit de façon très explicite mais on savait qu’elle avait eu des grosses difficultés dans sa vie. Vous avez également connu des violences. Vous êtes très engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. C’est viscéral ?
Je ne vois pas comment j’aurais pu faire autrement c’est-à-dire que quand je raconte quelque chose, c’est que ça doit sortir parce que si ça ne sort pas, je pense que cela peut me tuer de l’intérieur. Et j’ai la chance de pouvoir mettre des mots. Parfois, ça prend beaucoup de temps, Chair j’ai mis presque six ans à trouver la façon d’écrire cette chanson mais je pense que oui, c’est la chance que j’ai, de savoir écrire et sortir les choses de moi. J’ai vraiment de la chance.
Ce n’est pas forcément quelque chose dont on parle mais vous aimez aussi écrire pour les autres. C’est un trait de votre personnalité ?
Ce qui est très intéressant, c’est qu’on se décentre complètement de soi et on doit aider à polir le discours de quelqu’un d’autre ou trouver le bon angle pour accompagner les mots que la personne n’arrive pas à formuler. Et je trouve ça très joli, il y a presque un côté hyper psychologique. On discute beaucoup, on essaie de s’imprégner de notre regard sur l’artiste, etc. et c’est quelque chose que j’aime beaucoup faire.
Si vous avez dans les mains des albums de Yannick Noah, Chimène Badi, Florent Pagny, Louane et la liste est encore longue, vous verrez le nom de Barbara Pravi. Fière de représenter la France à ce concours de l’Eurovision ?
Très fière! On parlait de Brel, Barbara, Edith Piaf, Brassens, etc. Ce sont tellement mes influences que je ne peux pas être plus fière que d’aller représenter la France avec une chanson comme ça.
La suite, c’est un album. Vous avez déjà commencé à écrire ?
Bien sûr, je vais sortir d’abord deux chansons de cet album, la première s’appelle Le jour se lève et la suivante: L’homme et l’oiseau et en fait, Voilà, Le jour se lève et L’homme et l’oiseau formeront un court-métrage dont la sortie est prévue juste après l’Eurovision et l’album sera pour septembre.
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