Avec "C'était quand", Bruno Putzulu commet un deuxième album, tout en étant sur les planches dans la pièce "Les Ritals"

Bruno Putzulu est acteur, mais aussi chanteur. Il a été pensionnaire à la Comédie-Française pendant neuf ans, ce qui lui a permis de jouer de nombreux rôles du répertoire classique mais aussi contemporain. En 1994, son premier grand rôle important dans le cinéma dans L’appât, réalisé par Bertrand Tavernier, l’a révélé au grand public. Puis il y a eu le film de Jean-Pierre Améris, Les aveux des innocents (1995), Petits désordres amoureux d’Olivier Péray qui lui a offert le César du meilleur espoir masculin en 1999. Au total, il a tourné dans 32 films, dans 24 téléfilms ainsi que dans la série Ici, tout commence sur TF1. Ce vendredi 20 janvier 2023, Bruno Putzulu sort son deuxième album. Après Drôle de monde en 2010, il signe C’était quand. Il poursuit également sa tournée avec la pièce de théâtre Les Ritals. Entretien. 

franceinfo : C’était quand se compose de 13 nouvelles chansons, au gré des humeurs et du temps qui passe. Quel rôle joue ce temps qui passe ?

Bruno Putzulu : Le temps qui passe est un peu le fil conducteur de cet album, c’est-à-dire la jeunesse qui fout le camp, les gens qu’on aime qui vieillissent, qui nous quittent. Puis le souvenir, la nostalgie, la mélancolie. Je ne sais plus qui disait : « La mélancolie, ce n’est pas triste, c’est quand les personnes qui ne sont plus là viennent frapper aux portes comme ça, alors, c’est bien de les retrouver« .

Dans cet album, vous parlez de vous et faites une déclaration à votre père et à votre mère, c’est très important de le préciser, l’un a disparu, l’autre pas. C’était important de leur rendre hommage ?

J’ai eu une enfance heureuse. Si on me disait : ‘Tu retournes en enfance tout de suite’, mais j’irais direct.

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C’est toujours insupportable de rentrer dans la maison de l’enfance, de dire papa et puis d’attendre une réponse en étant sûr qu’elle va venir et qu’elle ne vienne pas. Je peux encore dire : maman, il y a toujours une réponse.

Dans la chanson Ma jeunesse, vous dites : « Que reste-t-il de nous, de nos rendez-vous doux, de nos rêves les plus fous ? » Que reste-t-il de vos rêves et quels rêves aviez-vous quand vous étiez enfant ?

Joueur de foot professionnel ! Ça s’est terminé assez vite et puis, rapidement, après est venu le théâtre. Donc c’est un rêve qui se poursuit le théâtre, le cinéma. En ce moment, je joue Les Ritals de Cavanna, je vais les reprendre à Paris. Ça, c’est aussi un rêve parce que si je parle des ritals, c’est aussi un lien avec mon père. C’est quand mon père est mort, j’ai lu Les Ritals et je me suis dit : « Mais c’est l’histoire de papa ! » C’est mon frère qui fait la mise en scène. Enfin, le rêve par la scène.

Le cinéma vous a offert énormément de choses et on pensait d’ailleurs que votre carrière était faite, qu’elle vous procurait l’essentiel, mais non, pas du tout. La musique est venue vous rattraper en 2010. Ça veut dire qu’à la maison, déjà, il y avait une bande-son ?

Oui, mais alors plusieurs bande-sons parce qu’avec mon père italien, j’entendais Tito Schipa, Adriano Celentano. Avec un de mes frères qui allait sur l’île de Wight, j’entendais plutôt les années 1970. Mon autre frère écoutait beaucoup Véronique Sanson, et maman, Berthe Sylva et Edith Piaf. Alors il y avait des univers comme ça et je me rappelle d’étés, à la maison, tout seul, où je chantais les chansons de Maxime Le Forestier en suivant les paroles ou encore d’Yves Simon. Et puis, c’est devenu une évidence par l’écriture. Je ne chanterais pas si je n’écrivais pas les textes. Et puis après, il y a eu des rencontres, le conservatoire avec sa classe de chant.

Il y a eu cette rencontre avec Johnny Hallyday où, pour la première fois, j’ai écrit le texte d’une chanson. Par la suite, j’en ai écrit d’autres. J’en suis tellement fier que je sais que ‘Ma vie’ est la numéro 9 de l’album ‘Le coeur de l’homme’ ! Je suis fier comme Artaban !

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Vous étiez très proche de Johnny Hallyday, vous n’aviez pas besoin de beaucoup vous parler. Vous aimiez écouter de la musique. C’était un taiseux. Vous avez aussi un petit peu ce côté-là, vous gardez vos émotions et vos sentiments pour vous.

Oui et cela m’arrangeait bien parce qu’au Conservatoire, Philippe Adrien, mon prof avec lequel je suis resté trois ans, nous disait : « Mais ce n’est pas évident de parler sur scène comme dans la vie. Alors n’ayez pas peur du silence« .

Je voudrais juste qu’on aborde Je n’aurai pas d’enfant. Cette chanson, elle est extrêmement forte. C’est dur de mettre des mots là-dessus ?

Moi, j’ai 55 ans et je n’ai pas d’enfant. Je me suis mis à imaginer un papa qui aurait un petit garçon… Moi, qui aurait un petit garçon. Et forcément, si j’en avais un, je l’aimerais de toutes mes forces, donc je me suis mis à imaginer plein de choses, des promenades, des parties de foot. Mais c’est aussi une question que je me pose : si je n’avais pas d’enfant ? On verra bien.

Pour terminer, ce n’est pas du tout l’album d’un acteur. C’est vraiment l’album d’un chanteur.

Je n’avais pas envie de faire un album comme ça en parlant les textes, non. Je m’y crois, je fais mon malin comme les parents qui disaient : « Arrête de faire ton intéressant ! » Eh bien là, je fais le chanteur, je fais mon intéressant.

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