Autotests : le mode d'emploi pour les utiliser en toute sécurité
Depuis lundi 12 avril, les autotests de dépistage de la Covid-19 sont disponibles en pharmacie. Pour être efficaces et sans danger, ces outils qui nécessitent un prélèvement nasal doivent être correctement utilisés. Comment réaliser un autotest en toute sécurité ? Les conseils de Pierre Béguerie, président du Conseil Central de l’Ordre des Pharmaciens représentant les pharmaciens titulaires d’officine.
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Les outils de dépistage du Sars-CoV-2 sont indispensables pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Après les tests PCR et les tests antigéniques, les autotests sont disponibles en pharmacie depuis lundi 12 avril. Présentés par la Haute Autorité de Santé (HAS) comme des outils « complémentaires aux tests déjà utilisés en France », ils viennent renforcer l’arsenal du dépistage de la Covid-19.
Covid-19 : à quoi servent les autotests ?
Les autotests s’adressent aux personnes asymptomatiques âgées de plus de 15 ans. Leur prix de vente est fixé à 6 euros maximum jusqu’au 15 mai, et passera ensuite à 5,20 euros. Ils sont cependant gratuits pour les salariés ou les accueillants familiaux accompagnant des personnes fragiles, âgées ou en situation de handicap, sous présentation d’une pièce d’identité et de justificatifs. Ils ont ainsi pour but d’être utilisés de façon itérative, autrement dit de façon répétée et régulière, « afin de couvrir la survenue d’un épisode viral », indique Pierre Béguerie, président du Conseil Central de l’Ordre des Pharmaciens représentant les pharmaciens titulaires d’officine.
Pour l’heure, les autotests se présentent sous forme de kits comprenant cinq tests, mais « ils seront vendus à l’unité dans un second temps », indique le pharmacien. Dans les boîtes, on retrouve un écouvillon stérile à usage unique, un tube contenant du réactif, un bouchon compte-gouttes ainsi qu’une cassette sur laquelle s’affichera le résultat.
Il nécessitent donc un prélèvement nasal, contre lequel l’Académie nationale de médecine a mis en garde dans un communiqué publié le 8 avril dernier. Et pour cause : il peut « exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel », mais aussi « devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction ». Quelles sont les précautions à prendre pour utiliser les autotests à domicile en toute sécurité ?
Autotests : les étapes pour les utiliser sans danger
Pour utiliser ces outils de dépistage sans danger, il convient dans un premier temps d’écouter les conseils du pharmacien lors de l’achat du kit, mais aussi de bien lire la notice, car chaque test peut avoir ses particularités. « Certains nécessitent un prélèvement dans une narine, d’autres dans les deux », indique Pierre Béguerie. Les différentes étapes pour réaliser le test sont les suivantes :
- « se laver les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique« , avant d’installer le kit « sur une surface plane et propre », explique le pharmacien ;
- sortir l’écouvillon de son emballage par sa base et « le manipuler par sa partie inférieure », précise-t-il ;
- introduire l’écouvillon dans la narine verticalement, le long de l’arête du nez, sur 2 à 3 cm. « On le dirige ensuite vers le haut, en direction des sinus, jusqu’à rencontrer une légère résistance », détaille le pharmacien, avant de faire une mise en garde : « L’erreur à ne pas faire est de l’introduire trop profondément ».
- effectuer un mouvement de rotation pendant quelques secondes, « 10 à 15 fois environ », précise Pierre Béguerie ;
- introduire l’écouvillon dans le tube contenant du réactif et l’essorer pendant 10 secondes ;
- sortir l’écouvillon et refermer le tube avec le bouchon compte-gouttes fourni dans le kit ;
- verser le nombre de gouttes indiqué sur la notice du test dans l’espace de la cassette prévu à cet effet.
Comment bien lire le résultat d’un autotest ?
« Une bande témoin apparaît : elle permet de confirmer que le test a bien été réalisé. Si au bout de 10 à 15 minutes la cassette ne présente toujours que cette bande, c’est que le test est négatif. Si une seconde barre s’affiche, cela signifie que le test est positif« , explique Pierre Béguerie. Il précise qu’après avoir lu les résultats, il convient de « mettre tous les éléments du kit dans un sac plastique bien fermé, de le jeter, puis de se laver les mains à nouveau ».
Que faire en cas de test positif ? Le patient doit s’isoler et effectuer un test de contrôle RT-PCR en laboratoire pour confirmer ce résultat et permettre le tracing. Si le résultat est négatif, il faut bien garder en tête que « la fiabilité de ces tests se situe entre 80 et 90%, et qu’il existe donc une marge d’erreur », explique Pierre Béguerie. « Il faut interpréter ce résultat avec ce que cela représente de risque de faux négatif et ne pas l’utiliser comme un passeport d’immunité pour rendre visite à sa famille ou aller dîner chez des amis par exemple », conclut-il. Le maintien des gestes barrières reste donc indispensable même en cas de test négatif.
Merci à Pierre Béguerie, président du Conseil Central de l’Ordre des Pharmaciens représentant les pharmaciens titulaires d’officine.
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