Audrey a fait congeler ses ovocytes, elle raconte son parcours de PMA.
Quarantenaire célibataire, elle désirait ardemment devenir mère. Audrey a décidé de faire une PMA seule avec dons de gamètes. Elle raconte son parcours.
Restez informée
« On fait un bébé seule parce qu’il y a l’horloge biologique qui court et qu’à un moment donné, soit on y va, soit on renonce à la maternité. Et moi, il n’était pas question que j’y renonce. »
Audrey Page a 41 ans et est maman depuis un an, grâce à la Procréation Médicalement Assistée. Après plusieurs histoires d’amour qui s’arrêtent avant qu’un bébé soit en route, Audrey fait congeler ses ovocytes en Espagne avant d’entamer un parcours de PMA.
La vitrification d’ovocyte s’adresse aux femmes qui veulent préserver leur fertilité. Les ovocytes vont fructifier et devenir des ovules. Ils sont ensuite stockés à -196°C, dans l’azote et peuvent ainsi être utilisé des années plus tard, lorsque la fertilité baisse, vers 35/40 ans.
La pression sociale
Alors qu’elle vient à peine d’avoir 35 ans, Audrey est déjà « obsédée » par son âge : « J’étais extrêmement angoissée parce que je voyais que le temps était devenu mon meilleur ennemi.«
Difficile d’oublier son envie de maternité face aux remarques qu’on lui fait régulièrement : « C’était terrible parce que dès que je rencontrais quelqu’un, que ce soit dans le domaine sentimental ou amical, ou même professionnel, on me disait : t’as pas d’enfant ? t’en veux pas ?« . On lui reproche même de faire passer sa carrière avant le couple. « Comme si on ne pouvait pas avoir une jolie carrière, avoir un amoureux et un enfant. », s’indigne-t-elle.
Pourtant, Audrey souhaite puissamment devenir mère, elle n’a juste pas rencontré une personne avec laquelle faire un enfant. Alors dès que commence une histoire d’amour, elle se met une grosse pression : « Tout de suite, c’était hyper lourd. », explique-t-elle.
C’est une des raisons qui la pousse à faire congeler ses ovules. Elle préserve ainsi sa fertilité tout en s’offrant du temps et de la sérénité.
Son parcours PMA
Lorsqu’elle se décide à lancer une procédure de PMA, ses ovocytes congelés ne sont malheureusement pas viables : elle ne tombe toujours pas enceinte. Devenue quarantenaire, Audrey est de plus en plus angoissée. Son gynéco, très pointu en PMA, lui annonce : « À 40 ans, vos chances d’avoir un enfant avec vos gamètes en faisant une FIV (fécondation in vitro) classique, sont autour de 10%. »
Elle choisit alors – une décision qu’elle qualifie de très lourde à prendre – de faire appel à un double don : ovocytes et spermatozoïdes. Pour Audrey, pas de problème : « Je savais que je pouvais aimer immensément un enfant qui n’avait pas mon patrimoine génétique. » Deux donneurs contribuent donc à la conception de son bébé. Une procédure qu’elle effectue en Espagne, celle-ci étant illégale en France à ce moment-là. Aujourd’hui, la PMA est ouverte à toutes les femmes (lesbiennes et célibataires) depuis le 29 juin 2021.
Il n’y aura pas de question épineuse pour Audrey, elle se sent prête à parler à son enfant de ses origines : « Ma ligne de conduite est de dire la vérité. Je n’ai aucune raison de mentir puisque je trouve l’histoire magnifique. »
Pleine d’espoir, Audrey est convaincue qu’il est possible de créer une vie de famille hors des normes en vigueur dans notre société : « On peut d’abord avoir un ou des enfants, et ensuite rencontrer quelqu’un et former une famille recomposée !«
Source: Lire L’Article Complet