Au Brésil, une enquête ouverte sur l’agression sexuelle d’une députée en pleine assemblée

La vidéo avait choqué le Brésil. Le député Fernando Cury y touchait ouvertement les seins de sa collègue Isa Penna en pleine Assemblée de l’État de Sao Paulo, en décembre 2020. Depuis, le conseil d’éthique a ouvert un procès en cassation pour harcèlement sexuel, le 10 février.

La séquence a profondément choqué un Brésil pour le moins polarisé. Mi-décembre, une vidéo de la députée du PSOL (gauche) Isa Penna, victime d’une agression sexuelle en plein vote du budget de l’État à l’assemblée législative de São Paulo (Alesp), avait fait le tour des réseaux sociaux. La jeune élue de 29 ans s’adressait en effet à l’un des présidents de l’assemblée lorsqu’un élu dénommé Fernando Cury s’est placé derrière elle, avant de lui toucher les seins. Un geste que la députée a illico fermement repoussé. Mais le principal intéressé a insisté, passant la main sur l’épaule de sa collègue.

Une victoire « pour toutes les femmes »

Isa Penna, scandalisée, a immédiatement porté plainte contre le membre du PPS (parti socialiste populaire). «J’ai été publiquement harcelée par le député Fernando Cury (PPS) en plein milieu du vote du budget de l’Etat à l’Alesp, hier soir, lors de la 65e séance plénière extraordinaire de la Chambre», avait-elle tweeté le 17 décembre. La députée du Parti socialisme et liberté, qui se définit dans sa bio comme une «avocate, bisexuelle, éco-socialiste et 100 % féministe», estime que Fernando Cury a fait ce geste pour humilier une personnalité politique, qui plus est engagée en faveur de la cause des femmes. Le conseil d’éthique aura pourtant attendu deux mois avant d’ouvrir un procès en cassation pour harcèlement sexuel, le 10 février.

« Légère accolade »

Isa Penna a salué une victoire «pour toutes les femmes pour qui c’est important que des poursuites aient lieu lors des cas de harcèlement au Brésil», les agressions de ce type ayant souvent cours au sein du pays. Aucune sanction n’a pour le moment été prononcée à l’encontre de Fernando Cury. Il avait été démis de ses fonctions en décembre 2020, avant que la procédure ne soit suspendue en janvier. Isa Penna réclame désormais la révocation de l’élu.

La défense a quant à elle déclaré que Cury «n’avait aucune intention de manquer de respect à sa collègue du PSOL ou de la harceler» dans ce qu’il a appelé «une accolade légère et rapide». «Il n’y a pas de quoi parler d' »acte libidineux » ou « sexuel » et encore moins d’intention dans ce sens, étant donné le parcours de vie du député Fernando Cury (…)», a déclaré son avocat. La cour de justice de l’État de São Paulo a, quant à elle, autorisé l’ouverture d’une enquête pénale contre le député.

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