Astrazeneca, Janssen : des chercheurs ont trouvé comment éviter les thromboses liées à ces vaccins
Depuis le début de la campagne de vaccination, l’Agence nationale du médicament a enregistré 42 cas de thrombose à la suite d’une injection du vaccin AstraZeneca. Dans une récente étude, des chercheurs allemands ont affirmé avoir trouvé la solution pour prévenir l’apparition des caillots sanguins. On fait le point.
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En mars dernier, plusieurs pays européens dont la France avaient suspendu temporairement l’utilisation du vaccin AstraZeneca. En cause ? Des cas de thrombose avaient été signalés aux autorités sanitaires. Également appelée phlébite, cette pathologie se manifeste par la formation d’un caillot sanguin dans une veine, provoquant un blocage total ou partiel de la circulation sanguine. Plusieurs jours après l’annonce de la suspension temporaire, la vaccination avait repris dans plusieurs pays à la suite de la publication d’un avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA).
En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a enregistré 42 cas de thrombose. Pour l’heure, 11 patients sont décédés des suites de cette complication. Dans une récente étude, des chercheurs de l’université Goethe de Francfort (Allemagne) ont affirmé avoir découvert la raison pour laquelle certaines personnes développent des caillots sanguins après avoir reçu une injection du vaccin AstraZeneca.
Comment expliquer les cas de thrombose après une injection d’AstraZeneca ?
Selon Rolf Marschalek, professeur à l’université Goethe de Francfort, « le problème résiderait dans les vecteurs d’adénovirus que les vaccins utilisent pour introduire la protéine de Sars-CoV-2 dans le corps », a-t-il expliqué au Financial Times. Les vaccins AstraZeneca et Janssen sont des vaccins à adénovirus. Ces deux sérums utilisent un virus non pathogène pour déclencher une réponse immunitaire de l’organisme. Quant aux vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, ils utilisent la méthode de l’ARN messager.
D’après l’étude allemande, certaines parties de la protéine se séparent une fois à l’intérieur du noyau de la cellule. Ces dernières « créent de nouvelles versions, qui ne peuvent pas se lier à la membrane cellulaire, où une quantité significative d’immunisation se produit », a expliqué Rolf Marschalek. Ces parties sont alors exclues de la protéine et peuvent déclencher l’apparition de thrombose chez les patients ayant reçu une injection d’AstraZeneca ou de Janssen. Ces effets indésirables sont cependant très rares.
Vaccin et thrombose : une étude en attente de validation
Selon les scientifiques, les patients ayant eu une injection des vaccins Moderna ou Pfizer/BioNTech ne sont pas concernés par les risques de thrombose, car l’ARN messager « transporte le matériel génétique dans la cellule et ne pénètre pas dans le noyau ». Or, « quand les gènes du virus sont dans le noyau, ils peuvent créer des problèmes ». C’est notamment le cas pour les sérums Janssen et AstraZeneca.
Les scientifiques ont envisagé plusieurs solutions pour réduire les risques de thrombose après l’injection des vaccins à adénovirus. Pour les auteurs de l’étude, modifier la séquence du gène codant la protéine de pointe pourrait empêcher la séparation des parties de la protéine. Pour l’heure, les résultats de cette recherche sont à prendre avec du recul. En cause ? L’étude n’a pas encore été relue et validée par un comité de pairs.
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