Aspirine : démêlez le vrai du faux
Décrié en raison de ses nombreux effets secondaires, ce remède vieux de 120 ans n’a plus toujours sa place dans nos trousses à pharmacie. Et pourtant, il n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.
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L’aspirine, antipyrétique le plus efficace
Faux. Le paracétamol détient la palme. Cet antalgique détrône aussi l’aspirine pour soulager bien d’autres maux du quotidien : céphalées, maux de dents, entorse, etc., car il a l’avantage de présenter le meilleur rapport bénéfices/risques. À condition de le prendre à des doses raisonnables, pas plus de trois grammes par jour, et de ne pas boire d’alcool en même temps.
L’aspirine, elle bat pour notre cœur !
Vrai. L’acide acétylsalicylique, le principe actif de l’aspirine, fluidifie le sang et empêche la formation de caillots dans les artères. Aussi, prescrite après un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC), une faible dose journalière (75 à 160 mg) réduit de 20 % le risque de récidive. En revanche, une récente étude parue dans le British Journal of Clinical Pharmacology montre que ce traitement préventif ne se justifie pas chez des personnes en bonne santé.
Elle aurait un certain intérêt contre le cancer
Vrai. L’aspirine à faible dose, prise de façon régulière chez des personnes âgées de 50 à 60 ans diminuerait la prolifération des cellules cancéreuses. Elle a un effet préventif à long terme sur les polypes intestinaux et dans le cancer colorectal, avec une réduction des risques de près de 40 %. D’autres études ont également montré de potentiels effets bénéfiques sur le cancer de la prostate. Mais il est encore prématuré d’en recommander une consommation quotidienne à titre préventif car les travaux doivent se poursuivre pour valider cette hypothèse et évaluer le ratio bénéfices/risques.
L’aspirine, il faut vraiment s’en méfier
Vrai. Prendre de l’aspirine en automédication expose à de vrais dangers en raison de ses nombreux effets secondaires : saignements digestifs, ulcère à l’estomac ou intestinal, allergies ou défaillance rénale. En outre, il existe des contre-indications à respecter absolument : chez les personnes asthmatiques et en cas d’insuffisance hépatique ou rénale. Attention à ne pas l’associer à un autre médicament contenant un anti-inflammatoire ou à un anticoagulant oral.
Elle a un rôle à jouer en cas d’arthrose
Vrai. L’aspirine est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et à ce titre, elle peut aider à traiter les symptômes des maladies rhumatismales comme l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. Mais en l’absence de toute contre-indication, sa consommation, (2 à 3 g par jour) doit être si possible limitée aux périodes de poussées douloureuses.
Merci au Pr. François Chast, pharmacien des hôpitaux et président honoraire de l’Académie nationale de pharmacie.
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