Arbre de l'année 2020 : et les plus beaux arbres du patrimoine français sont…
Le magazine Terre Sauvage et l’Office national des forêts (ONF) ont dévoilé le palmarès de l’édition 2020 du concours de « l’Arbre de l’année ». Le jury a cette fois-ci décidé de couronner le hêtre de Neussargues en Pinatelle, un majestueux végétal de 20 m de haut dans le Cantal.
Qui succèdera au chêne de Tombeboeuf sur le trône de l’arbre de l’année ? Et au hêtre commun de Sorèze dans le coeur du public ? Le verdict est tombé. Le magazine Terre Sauvage et l’Office national des forêts (ONF) ont dévoilé le palmarès de la 10e édition de l’élection de l’Arbre de l’année.
Organisé en partenariat avec l’association A.R.B.R.E.S, ce concours vise à mettre en lumière les plus beaux arbres du patrimoine français. Chaque année, depuis 2011, le jury passe en revue des dizaines de végétaux pour élire le spécimen le plus remarquable. Pour l’édition 2020, quatorze spécimens ont été retenus parmi quelque 300 candidatures.
Après plusieurs semaines de vote des internautes et les délibérations du jury tenues le 11 janvier dernier, on connait désormais les grands gagnants de l’année. C’est le hêtre commun situé sur la commune de Neussargues en Pinatelle dans le Cantal (Auvergne-Rhône-Alpes) qui a ravi le coeur du jury.
Ce Fagus sylvatica est solidement ancré dans une pâture du petit village de Chavagnac connue sous le nom de « Lou Deime », la dîme. Le végétal majestueux se dresse sur quelque 20 mètres de haut et présente un tronc épais de 5,3 m de circonférence. Mais sa silhouette n’est pas le seul élément qui a encouragé sa victoire.
Les caractéristiques physiques ne sont en effet pas le seul critère pris en compte dans le concours qui s’attache également à mettre en lumière le passé des arbres, leur importance culturelle, affective ou encore symbolique. Comme d’autres candidats, le hêtre et ses racines puissantes sont ainsi chargés d’histoire.
Selon ses protecteurs, c’est à l’ombre de ce grand hêtre que les paysans venaient jadis s’acquitter de leurs redevances auprès du seigneur du château, situé tout près et remontant au XVe siècle. Et c’est dans le pâturage des alentours que des troupeaux étaient autrefois gardés par l’une des habitantes, Josette Alliot.
C’est d’ailleurs Josette et des membres de l’association Chavagnac Avenir qui ont proposé la candidature du spécimen, avec le souhait qu’il continue de rassembler et fédérer les habitants. Avec son « prix du jury », nul doute en tout cas que le hêtre va attirer les curieux désireux de se promener sur sa superbe couronne.
Un peuplier noir récompensé par le public
Outre le prix du jury, la compétition a également décerné un prix du public à partir des plus de 32.000 votes collectés sur internet. Un nouveau record. Et c’est le peuplier noir du village de Boult-sur-Suippe dans le Grand-Est qui est arrivé en tête avec un total de 6.344 voix. Là encore, c’est autant l’aspect impressionnant de l’arbre que son importance culturelle qui ont encouragé sa victoire.
Ce peuplier noir est en effet l’un des plus remarquables d’Europe et figure parmi les plus gros et grands arbres de France métropolitaine. Rien d’étonnant quand on jette un oeil à ses mensurations colossales : ce Populus nigra se dresse sur 37 mètres de haut et son tronc dépasse les 11 mètres de circonférence. De quoi faire de l’arbre une figure locale.
Les riverains lui ont d’ailleurs donné un petit nom « La Pouplie ». Et c’est l’une d’eux, Amandine Polet, qui est à l’origine de sa candidature au titre de l’Arbre de l’année. Née là-bas, elle connait bien le peuplier puisqu’elle le voit tous les jours depuis sa fenêtre et elle est intarissable sur son histoire et ses légendes.
C’est ainsi pour attirer l’attention sur la valeur inestimable de ce « phare végétal » qu’elle a proposé sa candidature. « On est très heureux, tous et toutes, de cette grande victoire », a expliqué Amandine Polet à France 3 Champagne-Ardenne. «
La Pouplie est incroyable, elle a plus de 300 ans, et c’est vraiment un puits de diversité ».
« Quand j’ai inscrit l’arbre au concours, c’était lié au lien affectif que je partage avec cet arbre depuis mon enfance »,
Malgré cette valeur affective, La Pouplie est loin d’être préservé des menaces. En cause : le terrain où il se trouve qui est viabilisé constructible. Mais ses anges gardiens veillent et se battent pour le sauver. « L’objectif est de faire classer cet arbre comme remarquable et d’avoir le terrain labellisé espace boisé protégé », a précisé Amandine Polet.
Coup de coeur pour un gingko
Cette année, comme pour la précédente, le jury a décidé de remettre un troisième prix coup de coeur attribué à un ginkgo du Jardin botanique de Tours en Indre-et-Loire (Centre-Val-de-Loire). Un spécimen qui s’est également démarqué par sa magnifique apparence et sa remarquable histoire.
Ce Ginkgo biloba a été planté en 1843 et présente une particularité unique en France : c’est un sujet mâle sur lequel une branche femelle a été greffée en 1910. Vieux de 180 ans donc, l’arbre culmine à 23 mètres de haut, affiche une circonférence de 7,4 m et présente une étonnante forme tentaculaire qui témoigne de ses aventures passées.
C’est Betsabée Haas, adjointe au maire de Tours et écologiste de conviction, qui a choisi de présenter la candidature du gingko qui la fascine tant par sa résilience. Mais le spécimen n’était pas totalement inconnu puisqu’il s’était déjà vu attribuer en 2011 le label d’Arbre Remarquable décerné par l’association A.R.B.R.E.S.
Si ce coup de coeur a clôturé le palmarès de l’édition 2020 de l’Arbre de l’année, l’aventure n’est pas terminée pour tous. Après avoir remporté le prix du public, le peuplier noir de Boult-sur-Suippe a en effet été choisi pour représenter la France au concours de l’Arbre européen de l’année dont les votes ouvriront en février prochain.
Seize spécimens issus d’autant de pays figurent parmi les finalistes. L’an passé, c’est un pin sylvestre du village noyé de Chudobin en République tchèque qui l’avait emporté.
Les candidatures pour la prochaine édition de l’Arbre de l’année ouvriront le 1er mars 2021.
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