Après une fausse-couche ou le décès du bébé à la naissance, la moitié des femmes ne bénéficient pas d’un soutien psychologique

Chaque année dans le monde, 23 millions de femmes connaissent un arrêt naturel de grossesse, soulignait un rapport de The Lancet, en 2021. Et près de 2 millions d’enfants naissent mort-nés tous les ans, dévoilait l’UNICEF en 2021

Pourtant, presque la moitié des femmes victimes de ces traumatismes n’avaient pas été informées des répercussions sur leur santé psychique. C’est ce que vient de révéler une toute nouvelle enquête irlandaise, publiée en mai 2023.

Confiance en les soignants, soutien du personnel, respect et informations concernant le décès : en s’appuyant sur un panel de 655 femmes et de 232 partenaires, les chercheurs ont tenté de comprendre comment les parents en deuil avaient vécu leurs expériences de soins à la maternité.

Un manque d’informations relatif à la santé mentale des parents endeuillés

Cette récente enquête sur l’expérience du deuil en maternité, portée par le National Care Experience Programme irlandais, a tenté d’examiner la qualité des soins physiques et psychologiques accordés aux parents en deuil, dans 19 maternités, et ce, entre 2019 et 2021.

Les résultats ont révélé que 51,5% des participant.es avaient globalement apprécié leur passage à la maternité. Néanmoins certains parents semblaient moins satisfaits des soins : 25,7% ont décrit leur expérience comme « passable ou mauvaise ». 

Et c’est surtout les jeunes parents qui ont déclaré avoir reçu le plus mauvais traitement : “les 33 participants âgés de 16 à 24 ans ont, en moyenne, donné une évaluation nettement moins bonne de leur expérience globale des soins que la moyenne nationale”, expliquent les recherches.

De plus, environ un cinquième des partenaires estiment qu’ils n’ont pas été impliqués dans les décisions concernant les soins de leurs bébés et que le personnel de santé n’a pas reconnu leurs besoins pendant cette période difficile. 

Mais alors qu’une majorité de femmes a tout de même déclaré que la maternité leur avait offert différents moyens de créer des souvenirs avec leur bébé décédé – à l’aide de photos, de l’attribution d’un prénom, ou encore de la création d’une boîte à souvenirs – l’enquête a mis en lumière le manque d’informations et de communication entre les professionnels et les parents.

Ainsi, 47 % des parents ont déclaré qu’ils n’avaient pas reçu d’informations concernant les répercussions, sur leur santé mentale, du deuil de leur enfant.

Intimité, implication, communication : les soins en maternité à améliorer

Mais ce n’est pas tout : 12 % des femmes interrogées dans le cadre de l’enquête ont, elles, déclaré qu’elles n’avaient pas confiance dans le personnel de santé qui les avait soignées à la maternité. Ces nouvelles recherches ont en fin de compte permis de pointer du doigt “les domaines dans lesquels les soins peuvent être améliorés, notamment en ce qui concerne l’information et le soutien relatifs au deuil, à la récupération physique et à la santé mentale après la sortie de l’hôpital”, détaille l’enquête irlandaise.

Plus précisément, “les participants ont exprimé le souhait d’avoir des espaces dédiés dans les hôpitaux pour les parents en deuil », « une plus grande implication des parents dans les décisions relatives aux soins pendant le travail et l’accouchement » et « une communication plus cohérente entre les services impliqués dans leurs soins ». Mais la sortie de la maternité – récupération post-accouchement, deuil, soins de suivi – semble être le moment le plus difficile pour les mères et les co-parents ayant perdu leur bébé.

Cette enquête a permis de faire la lumière sur la nécessaire amélioration des soins accordés aux mères et à leurs partenaires endeuillés. « La volonté des parents participants à partager leur expérience d’une période aussi difficile et douloureuse a permis d’identifier les domaines dans lesquels les soins peuvent être améliorés, notamment en ce qui concerne le soutien au deuil et à la santé physique et mentale après la sortie de l’hôpital », ont finalement conclu les chercheurs irlandais. 

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