Allergies : les antihistaminiques, mal utilisés ? 3 choses à savoir sur ces médicaments

Les antihistaminiques sont parmi les médicaments les plus courants et pourtant les plus mal utilisés. C’est ce que révèle une nouvelle étude canadienne, qui fait le point sur les bonnes pratiques à connaître concernant la prise de ces médicaments anti-allergies.

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25 à 30 % de la population française souffre d’une allergie, selon l’Inserm. Pollens, acariens, poils de chats… Pour traiter ces manifestations, les médicaments les plus courants sont les antihistaminiques. Ils fonctionnent en bloquant la production d’histamine, une substance qui joue un rôle dans le déclenchement des réactions allergiques. Mais ces médicaments sont-ils correctement utilisés ? Non, selon une nouvelle étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ).

« Les gens doivent repenser à ce qu’ils ont dans leur armoire à pharmacie comme médicaments contre les allergies, à ce que les hôpitaux gardent sur leur liste de médicaments et à ce que les décideurs recommandent. Le message doit être diffusé. Cette publication arrive à point nommé pour la saison printanière des allergies et le lancement des vaccins anti-Covid, pour lesquels les éruptions cutanées sont courantes et les antihistaminiques peuvent être utiles », explique Derek Chu, spécialiste des allergies, chercheur clinique à l’Université McMaster à Hamilton (Canada) et principal auteur de ces travaux. Il fait le point sur les bonnes pratiques à connaître concernant la prise d’antihistaminiques.

Les antihistaminiques font partie des médicaments les plus mal utilisés

« Les antihistaminiques sont parmi les médicaments les plus courants et les plus mal utilisés dans le monde », peut-on lire dans l’étude. En cause, notamment ? Ils seraient parfois utilisés pour soulager des affections pour lesquelles ils ne sont pourtant pas indiqués. Ces travaux rappellent que les antihistaminiques sont recommandés dans le traitement de la rhinoconjonctivite allergique, que l’on connaît mieux sous le nom de « rhume des foins », mais aussi de l’urticaire. Cependant, ces recherches rappellent que ces médicaments ne sont pas indiqués dans le traitement de l’asthme, de l’eczéma, de la toux ou encore de l’insomnie.

Antihistaminiques : gare aux effets secondaires !

Comme tout les médicaments, les antihistaminiques peuvent entraîner des effets secondaires. Certains ne doivent d’ailleurs pas être pris à la légère, rappellent ces recherches, qui précisent que « les antihistaminiques de première génération sont associés à des effets indésirables substantiels et parfois mortels ». Ils incluent notamment la diphénhydramine, la chlorphéniramine ou encore l’hydroxyzine.

Parmi les effets indésirables recensés, on retrouve une sédation, des troubles du sommeil ou encore des troubles des fonctions psychomotrices et cognitives. « Un surdosage peut entraîner la mort », note également l’étude, qui précise que « les antihistaminiques plus récents sont plus sûrs, aussi abordables et aussi efficaces que les antihistaminiques de première génération ». Quel que soit le type d’antihistaminique et plus largement de médicament prescrit, il est essentiel de suivre les recommandations de son médecin et de bien lire la notice.

Les antihistaminiques pendant la grossesse, c’est possible

La plupart des antihistaminiques sont sans danger pendant la grossesse et l’allaitement et peuvent donc être prescrits pendant ces périodes. C’est ce que rappelle l’étude, qui précise que « des revues systématiques d’études d’observation ne montrent aucune association avec des résultats défavorables pour le fœtus ou la mère lors de l’utilisation d’antihistaminiques pendant la grossesse ou l’allaitement, et ils sont également sans danger pour les enfants ». Les chercheurs ajoutent cependant que « les preuves concernant les antihistaminiques les plus récents (rupatadine, bilastine) sont insuffisantes pour soutenir leur utilisation pendant la grossesse ». ll convient donc de demander conseil à son médecin.

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