A Toulouse, le Bikini sert de laboratoire pour un retour des concerts
- A quand le retour des concerts dans des salles en délire ?
- Près de Toulouse, les collectivités locales veulent anticiper un maximum.
- Elles ont fait appel à une équipe de Dassault Systèmes pour modéliser les flux d’airs et préparer un retour sécurisé du public.
- L’incontournable Bikini fait partie des laboratoires retenus.
Des spectateurs masqués sont en train de refaire leur apparition devant la scène du mythique Bikini, près de
Toulouse. Enfin, leurs avatars numériques. Ils surgissent sur les écrans de simulation des ingénieurs de Dassault Systèmes, qui étudient la circulation des flux d’air.
Alors que l’exécutif planche sur les dates de réouverture éventuelles, cette expérimentation est une façon pour les collectivités locales d’anticiper, d’accélérer même, la sortie de crise. « Nous ne pouvons pas rester sans agir. Des solutions existent pour parvenir à reprendre une activité sécurisée », souligne Laurent Chérubin, vice-président du Sicoval, la communauté de communes propriétaire du Bikini mais aussi du centre de congrès Diagora, l’autre site de cette expérience.
Un ingénieur confronté personnellement à cette problématique
Derrière les ordinateurs, où le moindre recoin des salles de spectacle est modélisé en 3D, il y a l’équipe d’Emmanuel Vanoli. L’ingénieur toulousain, bien placé pour savoir à quel point la fermeture du Bikini crée un vide, est spécialisé depuis dix ans dans la propagation des aérosols. Plutôt dans les avions au départ. Mais depuis un an, Dassault Systèmes ne le fait plancher que sur le coronavirus, en partie en raison d’un coup du sort.
« Ma grand-mère a été hospitalisée dans un hôpital de l’est de la France, où un service Covid était situé non loin d’un autre qui accueillait des patients négatifs mais fragiles, raconte-t-il. Je me suis mis à utiliser notre solution de modélisation pour comprendre le risque que constituait le système d’aération ».
De fil en aiguille, l’équipe est intervenue dans d’autres hôpitaux, dont celui construit en quelques jours à Wuhan. Elle a aussi conseillé la Philharmonie de Paris, avant donc de débarquer sur la scène toulousaine.
L’espoir d’organiser de vrais concerts tests
Pour le Bikini et Diagora, « l’idée est de comprendre comment les flux d’air circulent, en fonction de l’architecture du bâtiment, de la ventilation, du mobilier ». Ensuite, les faux tourneurs positionneront des spectateurs virtuels, qui tousseront ou pas. Et ils pourront mesurer, visualiser, leur potentiel de propagation du virus par aérosol. Emmanuel Vanoli espère pouvoir présenter des scénarios « contrôlés » d’ici à « trois semaines ». Qui diront par exemple où placer le public, quelle porte ouvrir ou à combien régler la clim pour limiter les risques.
Ensuite, le Sicoval, qui a convaincu la Région et le Conseil départemental de contribuer à l’expérimentation, espère pouvoir obtenir des autorités sanitaires l’autorisation d’organiser des concerts tests. Avec des spectateurs en chair et en os qui transpireront vraiment et provoqueront des courants d’air en se trémoussant.
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