5 idées reçues sur le vrac
Faire ses courses en vrac, une fausse bonne idée ? Un concept qui séduit de plus en plus de Français, surtout pour sa dimension écologique.
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Cocorico, le vrac en France fait un carton. Nous serions même le pays le plus à la pointe sur le sujet! De la lessive à l’huile d’olive, en passant par les céréales, les biscuits et les bonbons, on trouve de tout (ou presque) en vrac. Selon les chiffres de l’association Réseau Vrac, qui fédère l’ensemble des acteurs de la filière, 88% des magasins bio spécialisés proposent de la vente en vrac et pas moins de 70% des hyper et supermarchés. Des chiffres loin devant nos voisins Belges ou Allemands, qui ont pourtant la réputation d’être plus écolos. « Nous sommes même le premier pays au monde à s’être doté d’un code de la consommation en vrac depuis février 2020« , détaille Célia Rennesson, directrice du Réseau Vrac. Alors tous.tes à vos bocaux et sacs en tissus !
1/ Ce n’est pas forcément économique
Vrai et Faux. Historiquement le vrac est né dans les magasins bio dans les années 80 pour démocratiser le bio en le proposant à des tarifs plus bas. Mais à y regarder de plus près, les tarifs du vrac ne sont pas toujours une bonne affaire pour le porte-monnaie. « Encore faut-il comparer ce qui est comparable, alerte Celia Rennesson. Certains magasins spécialisés bio proposent le même produit en version emballée et en version vrac. Dans ce cas, le prix est moindre en vrac. Mais on ne peut pas comparer un riz discount avec un riz de Camargue bio français. » Proposer du vrac ne coûte pas forcément moins cher au magasin. Au contraire! Le vrac implique de la main d’œuvre supplémentaire pour nettoyer les bacs, les remplir, guider les clients etc. Et le coût de l’emballage est finalement très faible dans le prix de vente d’un produit. Quelques centimes tout au plus. En revanche, consommer ses produits en vrac permet d’acheter les bonnes quantités et de réduire le gaspillage. Et donc au final de dépenser moins.
2/ Ce n’est pas hygiénique
Faux. Un effort important est réalisé par la filière vrac pour mettre en place les bonnes pratiques dans tous les points de vente. Il est recommandé aux distributeurs de bien nettoyer les bacs avant chaque changement de lot, d’utiliser des équipements qui favorisent la rotation des lots (par exemple éviter des silos trop grands pour des produits qui se vendent en petites quantités). Côté utilisateurs, il y a tout un travail de sensibilisation pour intégrer les bons gestes : ne jamais remettre l’excès de produit soi-même dans le bac, toujours se servir d’un produit avec la pelle ou la pince prévue à cet effet, bien refermer les bacs pour éviter qu’ils ne prennent l’humidité et surtout arriver avec des contenants propres.
3/ Il y a quand même beaucoup d’emballages
Faux. Même si vous faites partie de ces clients qui oublient quasi systématiquement de venir avec leurs propres contenants, vos efforts ne sont pas vains ! Il y a encore peu d’études sur le sujet car la filière du vrac est jeune. Mais le réseau d’épiceries en vrac Day by Day a estimé éviter jusqu’à 70% d’emballages en volume sur toute la chaîne de bout en bout.
4/ Ça demande beaucoup d’organisation
Vrai. Se mettre au vrac demande de l’anticipation et d’avoir toujours un kit de contenants propres dans le coffre de sa voiture ou dans son panier de courses. Pour l’achat et le transport, il est conseillé d’utiliser des sacs en coton ou en lin bio régulièrement lavés. Pour les produits d’entretien et d’hygiène-beauté dit « rinçables » (lessive, produits vaisselles, gel douche, shampoing), le contenant utilisé doit toujours servir au même usage. Concrètement un bidon de lessive, même nettoyé, ne pourra pas être utilisé pour acheter du shampoing. Entre chaque remplissage, il est recommandé de les rincer plusieurs fois à l’eau tiède et de les laisser sécher. Prévoir toujours quelques boîtes en verre (bien propres !) ou en plastique pour les fromages mous (on peut utiliser du tissu pour les fromages à pâte dure). Enfin, petite exception avec les bouteilles en verre d’huile d’olive : il est déconseillé de les rincer ou tenter de les laver, car le mélange de l’huile avec l’eau crée une émulsion très difficile à éliminer. Mieux vaut donc verser la dernière goutte d’huile et remplir à nouveau la bouteille avec le même produit.
5/ Tout acheter en vrac, c’est impossible
Vrai… mais plus pour très longtemps. La France est le pays où l’offre de produits en vrac est la plus développée. On peut trouver des shampoings, des croquettes pour animaux, de la vodka ou encore de la sauce tamari en vrac ! Pour l’heure il n’est pas possible de trouver de la compote, de la confiture ou encore des yaourts mais les équipementiers du vrac développent actuellement des distributeurs adaptés, qui permettraient de garantir une hygiène irréprochable sur ces produits.
Quiz : le vrac j’en suis où ?
Dans son livre Vrac, Mode d’emploi*, le Réseau Vrac donne de nombreux conseils pratiques pour adopter ce mode de consommation. Novice ou expert.e, évaluez vos connaissances !
1/Quand je vais faire mes courses en vrac :
A.Je prends mon sac de course habituel
B.Je réutilise d’anciens sachets en papier ou bien j’en prends de nouveaux sur place
C.Je m’équipe de bocaux et de petits sacs en tissus
2/ Pour nettoyer mes contenants, j’applique le protocole suivant :
A.Je n’ai jamais entendu parler d’un protocole de nettoyage
B.Je rince mes bocaux de temps en temps
C.Je lave mes bocaux au lave-vaisselle
3/ Parmi les produits suivants, lequel ne peut pas être vendu en vrac en libre-service ?
A.L’huile d’olive
B.Le gel douche
C.Le vinaigre de Modène
Réponses : 1.C// 2.C // 3.A
*Vrac Mode d’emploi, de Chloé Liard et Célia Rennesson, éd. La plage, 9,95 €
Cet article est extrait du tout dernier hors-série Femme Actuelle « Dépenser moins, consommer mieux », disponible en kiosque au prix de 6,90€.
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