5 bonnes raisons de continuer à sociabiliser

Se fondre dans la masse n’a pas que des inconvénients. On peut, certes, y perdre un peu de sa liberté mais sociabiliser nous fait surtout beaucoup gagner !

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L’union fait la force, assure l’adage populaire. Même si nous craignons parfois d’y laisser notre libre-arbitre, le groupe embellit aussi notre vie. Plaisir de la convivialité et de la création de liens, occasion de lâcher un peu ses émotions ou de booster sa motivation grâce à l’effet d’entraînement… Ensemble, c’est mieux ! Le point sur les dernières études scientifiques qui nous incitent à redécouvrir les vertus de la communauté.

L’amitié, c’est sacrément nourrissant !

Rituel incontournable de la vie familiale et amicale, le repas partagé cultive les liens qui nous unissent. C’est d’ailleurs l’étymologie du mot « copain », qui signifie « celui avec qui on partage le pain ». Plus rare depuis le début de la crise sanitaire, ce moment de convivialité ne nous a sans doute jamais semblé aussi précieux. Ses effets sont très perceptibles, y compris parfois sur notre silhouette ! D’après les chercheurs des universités de Birmingham, de Bristol (Angleterre) et de Nouvelle-Galles du Sud (Australie), manger ensemble amplifierait le plaisir mais aussi les quantités ingurgitées… On parle de « facilitation sociale de l’alimentation » pour désigner ce phénomène, qui s’explique par le fait qu’il est plus acceptable de se « goinfrer » en bonne compagnie que tout seul. Faire honneur au repas préparé par ses hôtes, c’est après tout une simple question de politesse ! Heureusement, chez les jeunes, les repas en famille auraient des vertus plus équilibrantes. D’après une étude menée en 2011 par la Rutgers University (États-Unis), les enfants et adolescents de 3 à 17 ans qui prennent plus de trois repas par semaine dans le cercle familial réduisent de 12% leur risque d’obésité et de 35% celui de développer des troubles du comportement alimentaire.

Plus on est de fous, plus on rit et moins on souffre !

C’est aussi en groupe que les bienfaits du rire sont les plus avérés. Grâce au « rire social », nous libérons des endorphines et sommes ainsi moins sensibles à la douleur. C’est ce qu’a démontré l’anthropologue britannique Robin Dunbar, en 2011, en menant plusieurs expériences sur une trentaine de participants avec ses collègues de l’université d’Oxford. Certains regardaient des vidéos comiques (groupe exposé au rire), d’autres des documentaires très neutres (groupe contrôle) et tous étaient soumis ensuite à des expériences douloureuses (le contact d’une poche glacée ou un garrot très serré). Verdict : ceux qui ont fait fonctionner leurs zygomatiques à l’unisson se sont déclarés, en moyenne, 10% moins en souffrance que les autres participants. S’esclaffer en chœur, c’est souvent une manière de briser la glace… « Le rire aurait remplacé le toilettage pour créer du lien social », assure Guillaume Dezecache, chercheur au Laboratoire de psychologie sociale et cognitive, qui rappelle que les primates non humains libèrent, eux, des endorphines en s’épouillant mutuellement. Puisque les êtres humains n’ont plus besoin de s’épouiller, ils rigolent ! C’est même la principale activité des clubs de yoga du rire, présents un peu partout en France. Dans ces petits groupes, pas besoin d’être particulièrement spirituel pour se faire du bien. Le rire y est davantage vu comme une gymnastique, qui permet de détendre son diaphragme, de mieux oxygéner son organisme… et de recharger ensemble ses batteries.

Et plus on pleure à plusieurs, mieux on se porte !

‘Tu peux oublier celui avec qui tu as ri aux éclats mais jamais celui qui a pleuré avec toi à chaudes larmes », assure le poète libanais Khalil Gibran. Au Japon, il existe ainsi des clubs de pleurs pour évacuer ses émotions négatives et son stress en p »atiquant ensemble le rui-katsu (littéralement « activité de larme »). Pleurer un bon coup fait-il vraiment du bien ? D’après les chercheurs, ce ne sont pas tant les larmes qui soulagent que leurs conséquences. « La variation des facteurs socio-environnementaux détermine l’amélioration de l’humeur quand on pleure : les pleureurs qui ont reçu un soutien social durant leur épisode de pleurs ont eu plus tendance à rendre compte d’une amélioration de leur humeur que les ceux qui n’ont pas reçu de soutien social », affirme ainsi Lauren M. Bylsma, professeure adjointe au département de psychiatrie de l’université de Pittsburgh et coauteure d’une étude d’envergure pour laquelle plus de 3 000 rapports de pleurs ont été analysés. Lorsque nous laissons couler notre chagrin, nous sommes vraiment nous-mêmes, délivrés des apparences ou de la bienséance, ce qui nous permet d’initier des échanges plus authentiques avec les autres. À condition, bien sûr, de trouver une épaule sur laquelle s’épancher.

Rester groupés pour mieux travailler

Comment mémorisiez-vous vos cours ? Certains apprennent mieux avec des fiches, d’autres ont besoin de relire ou bien de réviser avec les autres. Enregistrer des connaissances à plusieurs pourrait perturber les « stratégies de récupération mémorielle » propres à chacun, selon une méta-analyse dirigée par les universités de l’Ontario et de Liverpool mais, sur le long terme, le groupe devient un atout ! En nous incitant à échanger, il nous ramène fréquemment à des éléments que nous avons peut-être oubliés et influence positivement nos capacités d’apprentissage. « Les petits groupes sont meilleurs que les plus grands parce qu’il y a moins de stratégies de récupération concurrentes et donc moins de perturbation de ces stratégies », précise tout de même Craig Thorley, maître de conférences en psychologie. À bon entendeur…

Front commun pour les bonnes résolutions

Si chaque année, vous avez bien du mal à tenir vos objectifs, prenez les décisions à plusieurs ! Parce qu’ils se motivent l’un l’autre et se distraient ensemble pour oublier le manque de nicotine, ceux qui arrêtent de fumer en couple auraient six fois plus de chances d’y parvenir que ceux qui essayent seuls, assurent ainsi des chercheurs britanniques. Cet effet d’entraînement fonctionne aussi pour le sport, bien meilleur pour le moral quand on le pratique en réunion, selon une étude américaine menée auprès de 69 étudiants en médecine très exposés au stress. Certains ont suivi un programme d’exercices physiques collectifs, alors que d’autres ont suivi leur entraînement en solo. Résultat : la baisse du niveau de stress s’est révélée beaucoup plus significative pour les premiers. « Faire quelque chose de difficile entre amis ou entre collègues, tout en encourageant l’autre, offre une rétribution au-delà du sport », note ainsi Dayna Yorks, en charge de l’étude. « Le fardeau supporté en groupe est une plume », affirme un proverbe maure. Et les joies partagées décuplées, pourrait-on ajouter. Alors, vite, on arrête de faire bande à part !

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