10 canapés iconiques sur lesquels miser sans hésiter !
Leurs formes légendaires traversent les âges et leurs noms sonnent comme une madeleine de Proust. Ils se prénomment Togo, Camaleonda, Mah Jong, LC3, sont signés par des grands maîtres du design : Pierre Paulin, Michel Ducaroy, Le Corbusier pour ne citer qu’eux. Ces canapés mythiques ont révolutionné par leur singularité la pièce de vie par excellence, le salon, et les modes de vie y compris. Bien que leurs âges avoisinent souvent le demi-siècle, ces canapés iconiques au charme incontesté n’ont jamais cessé de se renouveler. Réédités sous de multiples couleurs et matières par leur maison mère, ils trônent encore fièrement dans les décors. Rétrospective de ces canapés cultes.
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Le canapé Togo de Ligne Roset, le révolutionnaire
Il est amusant de constater combien un meuble révolutionnaire peut écoper avec les années du qualificatif de « classique ». Le Togo est véritablement devenu un classique, lui qui, à son apparition en 1973, a cassé tous les codes.
Ras du sol, en mousse, sans angle… Quand il débarque sur le marché français au début des années 70, le Togo surprend tout le monde par sa singularité et son incroyable modernité. Son créateur Michel Ducaroy a imaginé ce canapé comme un énorme siège coussin alliant confort et décontraction. Edité par le très français Ligne Roset, ce meuble emblématique des seventies et de ses désirs de vivre sans entraves traversera les décennies avec une incroyable capacité à se fondre dans tous les intérieurs. Depuis sa création, il s’est écoulé à plus de 1 000 000 d’exemplaires dans près de 72 pays ! Ses multiples déclinaisons – comptez plus de 800 coloris cuirs et tissus, en version canapé d’angle, lounge et fauteuil – ont fait de lui la pièce iconique qu’on continue à s’arracher… aussi bien en version vintage que neuve.
Le canapé Mah Jong de Roche Bobois, le libéré
Comme le Togo, le canapé Mah Jong tire son essence dans la vitalité et l’inventivité d’une époque, les années 70. Décennie où les designers ont redessiné les intérieurs en créant des meubles d’avant-garde en phase avec les changements en marche dans la société.
Insolent et visionnaire, ce canapé grand confort ne pouvait être que l’oeuvre d’un touche-à-tout, le peintre, sculpteur et designer Hans Hopfer. Ce collaborateur régulier de Roche Bobois a pour particularité une approche complètement décomplexée du confort, ce qui va profondément influencer les collections de l’éditeur français et plus largement les intérieurs hexagonaux. Canapé aux allures de puzzle géant, le Mah Jong revendique par sa forme lounge une totale liberté de fonctions. Fauteuil, canapé, chaise longue, lit, espace de vie, il s’autorise toutes les positions et utilisations, reflétant ainsi l’enthousiasme d’une génération. Il enthousiasmera aussi les suivantes en devenant le best-seller de la marque Roche Bobois, qui ne cessera de renouveler son look culte en faisant appel à des grands créateurs.
Le canapé LC3 de Cassina, le culte
L’avant-gardiste par excellence c’est lui, le LC3. Longtemps sa création a été octroyée au maître du modernisme Le Corbusier. Mais le temps a fait son oeuvre en admettant que son cousin et designer Pierre Jeanneret ainsi que sa jeune collaboratrice Charlotte Perriand avaient eux aussi largement contribué à cette révolution des intérieurs.
Ce canapé d’une rigueur exceptionnelle associant de grands coussins rembourrés en polyuréthane et maintenus par une structure en acier chromé brillant appartient à une tribu de meubles fortement inspiré des préceptes du Bauhaus. Dans la lignée de ce mouvement fondateur, Le Corbusier affirme son attrait pour les matériaux d’usine et son souci des savoir-faire artisanaux. La tribu des LC1, LC2 et LC3 sera créée pour la Villa Church en banlieue parisienne, en 1928, puis présentée un an plus tard au salon d’automne de Paris. La surprise sera au rendez-vous pour les foules. Alliant acier et cuir, le tout doublé d’un extrême confort malgré un aspect robuste, cette pièce majeure deviendra l’un des exemples phares du modernisme des années 20-30. Avec les décennies, l’exemple s’est métamorphosé en classique inégalé grâce à l’attention constante portée par son éditeur Cassina.
Le canapé Strips d’Arflex, le pratique
Dans la galaxie seventies, le canapé Strips fait figure d’ovni. Son nom laisse sous entendre tout son potentiel inédit, quand son look soumet l’idée qu’il peut répondre aux moindres de nos désirs…
Faire gagner les intérieurs en qualité de vie était le moteur de l’architecte et designer Cini Boeri. Quant elle imagine Strips pour l’éditeur italien Arflex, elle pense avant tout à la quête de fonctionnalité dans l’espace. Des espaces de vie de plus en plus hybrides et désireux d’évoluer à tout moment. Comme bon nombre de canapés de sa génération, Strips présente une assise ras-du-sol, facile à déplacer et à s’adapter à ses utilisateurs. Son petit plus est joliment coquin… Comme le laisse deviner son nom, Strips est déhoussable. Il se dote d’un revêtement avec rembourrage complètement déhoussable, ce qui lui confère un confort incroyable. Il se métamorphose même en lit : on couche directement dedans, sous une couette zippée intégrée ! Un ovni pour l’époque qui décrochera un Compasso d’Oro.
Le canapé Mayor de &Tradition, le scandinave
D’une élégance à toute épreuve, le canapé Mayor a sauvegardé au fil des décennies la pureté de ses débuts.
Comme le canapé Swan, le canapé Mayor est le fruit d’une réalisation architecturale totale. En 1939, les architectes danois Arne Jacobsen et Flemming Larsen se voient confier la conception d’un nouvel hôtel de ville dans la municipalité de Søllerød, située au nord de Copenhague. Ils créeront une « oeuvre totale » dans laquelle le canapé Mayor tirera son épingle du jeu par sa gracilité. Une assise dessinée dans la pure tradition du style scandinave, piquée de modernité, qui mixe les matériaux modernes, élégants et forcément coûteux. Le cadre est fabriqué à la main en chêne massif et recouvert d’un cuir naturel. Du dossier aux accoudoirs, deux rangées de boutons s’étendent sur le rembourrage de cette assise aux allures de cocon. Un détail comme une signature intemporel du modernisme en marche.
Le canapé Pumpkin de Ligne Roset, le glorieux
Avant de s’inviter dans les salons des années 2000, le canapé Pumpkin présidait dans un salon hautement réputé : celui de l’Elysée.
Nous sommes après mai 68, en pleine Trente Glorieuses, lorsque le président fraîchement élu Georges Pompidou requiert l’aide du designer Pierre Paulin pour ré-aménager ces appartements privés du palais de l’Élysée . « Les français ont besoin de modernité, je vais leur donner l’exemple avec votre aide » lui aurait-il expliqué. Passionné d’architecture, le designer se voit confier pour mission d’aménager trois pièces phares du palais : une salle à manger, un fumoir et un salon bibliothèque. Il imagine alors une ligne de canapés et de fauteuils aux allures de cocon. Formellement, Pumpkin évoque une citrouille géante – comme son nom l’indique – et offre ainsi une coquille protectrice et voluptueuse à son utilisateur. La glorieuse assise n’a pas été utilisée que par des présidents ou des ministres… En 2008, l’éditeur Ligne Roset réalise le voeu du président disparu : 37 ans plus tard, le Pumpkin est édité sous de multiples formes (canapé, pouf, fauteuil).
Le canapé Maralunga de Cassina, le confortable
Au rayon des rescapés de la décennie seventies qui n’ont pas pris une ride, le canapé Maralunga détient une très bonne place. Cette durée de vie exemplaire, il la doit certainement à l’ingéniosité de son créateur Vico Magistretti. Le maestro italien a imaginé une assise qui se plie littéralement à la moindre des envies.
Le Maralunga fait son apparition après des décennies de meubles sages produits pour des intérieurs tirés à quatre épingles. A l’aube des années 70, l’éditeur italien Cassina n’a qu’un objectif en tête : le confort de ses contemporains. Il challenge une nouvelle fois l’un de ses créateurs prolifiques, Vico Magistretti. Le maestro imagine alors un canapé à « l’aspect fatigué rappelant l’atmosphère des vieux fauteuils confortables de lecture ». Synonyme de douceur et de paresse à la fois, l’assise cache avec dextérité un ingénieux mécanisme : un système amovible possible grâce à une chaîne de vélo en acier glissée dans l’appui-tête. En 2020, pour le centenaire de la naissance de Vico Magistretti, Cassina a lancé un nouveau velours à fines côtes produit exclusivement par Kvadrat Fabrik pour épouser avec élégance les courbes de son best-seller.
Le canapé Swan de Fritz Hansen, le poétique
Autre époque, autre style. Le canapé Swan appartient à la légende du design scandinave, aux côtés d’autres pièces cultes comme le fauteuil Egg. Tous deux ont d’ailleurs été conçus dans un objectif bien précis : aménager le premier hôtel design du monde…
Architecte, designer, botaniste, et visionnaire, Arne Jacobsen a plus d’une corde à son arc quand il se lance en 1955 dans un projet pharaonique : la conception du SAS Hôtel de Copenhague. Il y développe ses théories architecturales révolutionnaires à taille réelle et imagine un mobilier inspiré de ses passions, la nature et l’artisanat. Le canapé Swan est l’un des nombreux exemples de son savoir-faire minutieux, simple et poétique. Aucun angle vif dans cette assise majestueuse qui a su conquérir le monde comme une pièce majeure du design scandinave.
Le canapé Camaleonda de B&B Italia, le caméléon
Dans les oeuvres cultes du design italien des années 70, le canapé Camaleonda profite d’une réputation de favori. Techniquement et esthétiquement, il conjugue à lui seul tout le talent d’une époque…
Architecte et designer récompensé par plusieurs Compasso d’Oro, Mario Bellini est l’auteur de ce canapé iconoclaste de l’ère seventies. Ses obsessions architecturales animent cette pièce majeure du design : pureté des lignes et associations de formes carrées et rondes aux allures de tour bâtissent la singularité de cette assise modulable à l’infini. Son nom parle pour elle. C’est un néologisme qui associe deux mots : le nom d’un animal extraordinaire qu’est le camaléon et le mot « onda » qui désigne la vague de la mer et la courbe du désert. Une synthèse de son caractère exceptionnel : capable de transformer sa forme grâce à des anneaux qui permettent d’assembler ses différentes parties, assises comme dossiers. Réédité en 2020 par B&B Italia, le Camaleonda conserve sa forme précieuse et capitonnée. Seul changement, ses matériaux retravaillés pour être plus durables.
Le canapé Florence Knoll, l’élégant
Avec ses lignes géométriques et sa sobriété exquise, le canapé signé par Florence Knoll édité par son entreprise éponyme reflète l’âme d’une époque visionnaire, celle des fifties et de son ambitieuse refonte des intérieurs.
Femme architecte et designer sous influence européenne, grande admiratrice du Bauhaus, Florence Knoll a fondé les codes esthétiques de la vie de bureau à partir de la moitié du XX ème siècle. Cette cheffe d’entreprise pensait l’architecture et le design en terme d’unité. Alors que les grattes-ciel se multiplient dans l’Amérique de l’après-guerre, elle imagine un mobilier qui vivrait en harmonie avec les bâtiments. Pour elle, chaque ligne de la création doit refléter l’expression de la modernité et du confort nécessaire à la vie en openspace. Le canapé qu’elle imagine en 1954 en est la traduction la plus intemporelle. Avec son profil géométrique sobre, réchauffé par d’élégantes couleurs et matières, il a su prendre sa place dans l’histoire du design et quitter les frontières de la vie de bureau pour gagner les espaces privés.
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