Woody Allen vs Mia Farrow : le doc ultime sur une affaire et ses zones d'ombre

En vidéo. – Diffusé sur HBO le 21 février, le doc Allen v. Farrow tente de faire la lumière sur l’affaire qui oppose Woody Allen et Mia Farrow autour des attouchements qu’il aurait fait subir à leur fille adoptive Dylan, alors âgée de 7 ans.

L’affaire a ébranlé le Tout-Hollywood. Bien avant celle du producteur Harvey Weinstein et l’avènement du mouvement Me Too, un autre scandale datant des années 1990, revient régulièrement défrayer la chronique. Ce dossier encore non résolu met en cause Woody Allen, réalisateur phare de Manhattan, et Dylan Farrow. Fille adoptive du couple qu’il forme avec l’actrice Mia Farrow, elle accuse le cinéaste d’avoir abusée d’elle lorsqu’elle avait 7 ans. Des faits toujours démentis par Woody Allen.

Un scandale familial

Parole contre parole, vérité contre vérité : sur ces faits qui remontent à 1992, la justice n’a toujours pas tranché et ses protagonistes reviennent régulièrement sur le devant de la scène. Réalisé par Kirby Dick et Amy Ziering, la série documentaire Allen v. Farrow (1) apporte un nouvel éclairage sur 28 ans de scandale. Diffusée le 21 février sur la chaîne HBO, aux États-Unis, on ne sait encore quand elle sera disponible en France. Rassemblant des témoignages, dont ceux de Mia Farrow et de ses enfants Ronan et Dylan, des films familiaux, des documents judiciaires et des extraits audio jamais entendus, le film en quatre parties plonge le spectateur dans les eaux troubles d’un scandale familial qui oppose deux grands noms du cinéma américain.

« C’était une enfance fabuleuse »

Née en 1985, Dylan n’a que deux semaines lorsqu’elle est adoptée par l’actrice Mia Farrow. À l’époque, cette dernière est la muse et compagne du réalisateur Woody Allen, qui adopte officiellement Dylan et son frère adoptif Moses en 1991. Élevée au sein d’une fratrie de 7 enfants, tous recueillis par l’actrice, Dylan grandit dans une famille recomposée et multiculturelle en apparence parfaite. «C’était une enfance fabuleuse. Mais peu importe ce que l’on croit savoir, ça n’est que le sommet de l’iceberg», explique-t-elle dans la bande-annonce du documentaire diffusée sur YouTube.

« Je n’arrivais plus à respirer »

En août 1992, Dylan, alors âgée de 7 ans, confie à un médecin qu’elle a subi des attouchements dans le grenier de la demeure familiale. La police est aussitôt alertée, mais Woody Allen ne sera jamais inculpé. De 1993 jusqu’à ce jour, Dylan Farrow maintient ses propos et accuse son père de l’avoir sexuellement agressée. À la même période, le réalisateur entretient une liaison avec Soon-Yi Previn, 20 ans, l’autre fille adoptive de Mia Farrow et de son ex-mari, le musicien André Previn. Découvrant leur relation, l’actrice est bouleversée. «Il y avait une pile de photos Polaroïd, toutes de mon propre enfant. Je n’arrivais plus à respirer», se rappelle l’actrice de Rosemary’s Baby dans le documentaire. Le cinéaste épousera la jeune femme de 35 ans sa cadette en 1997.

« J’aurais aimé ne jamais le rencontrer »

Niant les allégations portées par leur fille Dylan, Woody Allen explique alors que cette dernière a été instrumentalisée par Mia Farrow pour se venger de lui. «J’aurai aimé ne jamais le rencontrer», avoue l’actrice dans le film. Entre les deux stars d’Hollywood, la guerre est déclarée, avec, au milieu Dylan et son frère Ronan, qui continue de la soutenir dans son combat. Mêlant enquête et témoignages, le film pose aussi un regard critique sur l’attitude de Mia Farrow dans l’affaire. Ainsi que sur la filmographie de Woody Allen, en pointant des similitudes entre les œuvres et la vie privée du réalisateur.

La relecture de certains films révèlerait en effet le regard dérangeant que le cinéaste pose sur les femmes. «De toute évidence, c’est un cinéaste très doué, il n’y a aucun doute à ce sujet», déclare Kirby Dick dans un article du Washington Post. «Mais l’une des choses qui m’a frappé et qui m’a mis un peu mal à l’aise, c’est la façon dont les personnages sont présentés, en particulier dans Annie Hall mais surtout dans Manhattan qui célébrait la relation d’un homme plus âgé avec une adolescente, sans aucune analyse des rapports de pouvoir. Ça m’a rendu suspicieux.» Si le documentaire ne peut à lui seul apporter le mot final à cette affaire, il livre une analyse détaillée d’un feuilleton qui n’a pas fini d’alimenter les médias.

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