Victime d’inceste, la styliste Agnès b. livre son témoignage : “Ça vous marque à vie”

Dimanche 14 février 2021, Agnès b. était invitée sur le plateau de LCI pour apporter son douloureux témoignage sur l’inceste. Sexuellement abusée par son oncle à l’adolescence, la styliste de 79 ans considère qu’il est de son devoir d’en parler afin de “protéger d’autres enfants”.

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Avec son livre La familia grande, Camille Kouchner a déclenché un véritable raz-de-marée. Depuis que les viols commis par son beau-père Olivier Duhamel sur son frère adolescent dans les années 80 ont été exposés au grand jour, les témoignages d’inceste se multiplient dans la presse et sur les réseaux sociaux. Et cela ne touche pas que les milieux modestes… bien au contraire. Chez les stars et les personnalités de pouvoir, les têtes ne cessent de tomber. Les producteurs Gérard Louvin et son mari Daniel Moyne sont accusés de viols par plusieurs hommes mineurs, parmi lesquels leur neveu. Le patron du cinéma français, Dominique Boutonnat, est lui aussi soupçonné de viol et d’agression sexuelle sur son filleul. Quant à l’acteur Richard Berry, il est aujourd’hui visé par une plainte émanant de sa fille aînée, Coline Berry.

En témoignant, Agnès b. espère “protéger d’autres enfants”

Dimanche 14 février 2021, une nouvelle célébrité est venue s’ajouter à la longue liste des victimes d’inceste qui ont choisi d’élever leur voix depuis les révélations de Camille Kouchner. Invitée sur le plateau de l’émission En toute franchise, diffusée sur LCI, Agnès Troublé s’est livrée sur son enfance très douloureuse, au cours de laquelle elle a été abusée sexuellement par son oncle. La styliste française – fondatrice de la marque Agnès b. – raconte s’être longtemps murée dans le silence, avant de pouvoir finalement mettre des mots sur les attouchements qu’elle a subis : “À 16 ans je me dis : ça suffit, c’est pas possible. J’en parle à ma mère qui réagit à peine… Ce qui m’a fait du mal, se souvient-elle face au journaliste Adrien Gindre. “Je me suis mariée à 17 ans pour échapper à ça aussi. Sans doute. Sûrement même”, confie Agnès Troublé.

La jeune femme n’engage aucune procédure judiciaire, et ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard qu’elle parvient enfin à libérer sa parole : “J’étais très timide, j’ai commencé à en parler vers 30 ans je crois, quand j’ai eu la boutique rue du Jour où je me suis sentie tout à coup épanouie avec mon deuxième mari”, raconte-elle devant les caméras. C’est grâce à cette vie “joyeuse” et remplie d’amis – avec l’ouverture de son premier magasin et la sortie de son film Je m’appelle Hmmm…, en 2014 – qu’Agnès b. s’est “remise d’aplomb”. Désormais, elle se félicite “d’avoir réussi à faire quelque chose” de cette terrible expérience. Mais quand on lui demande s’il lui reste des séquelles, la réponse est sans concession : “Ça marque à vie, tout simplement, c’est une chose qui vous marque à vie.” D’ailleurs, Agnès Troublé reconnaît n’avoir “pas du tout envie d’en parler” mais se sent “un peu obligée de le faire pour essayer de protéger d’autres enfants”. Car comme le rappelle la styliste, les agresseurs agissent “dans tous les milieux” de notre société.

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