Véronique Jannot sur sa fille Migmar : « devenir maman à 57 ans, c’est un tsunami »

Il y a cinq ans, Véronique Jannot, l’inoubliable héroïne de Pause café, nous présentait sa fille adoptive. La maman qu’elle est devenue nous fait partager ses joies et son espoir de voir Migmar devenir réalisatrice un jour.

A propos de

  1. Véronique Jannot

En plus de Migmar, Véronique Jannot a deux autres filles. En tout cas dans la fiction quotidienne de TF1, Demain nous appartient… Il s’agit de Sandrine (Juliette Tresanini) et Victoire (Solène Hébert).
Apparue pour la première fois à l’été 2019 dans la peau de la très conservatrice Anne-Marie Lazzari, l’actrice est de retour dans la série depuis le 10 décembre dernier. « Elle a fait une retraite qui lui a permis de comprendre pas mal de choses, à commencer par ses erreurs. Elle n’a désormais qu’une envie : reconquérir l’amour de ses filles », confiait-elle à nos confrères de TV Grandes Chaînes. Quand elle n’est pas attendue à Sète pour les tournages à un rythme intensif, Véronique Jannot continue à écrire et à s’adonner à son autre passion, la musique. Elle prépare ainsi un album de berceuses qui sortira courant 2021.

Femme épanouie et mère comblée, la star de 63 ans s’est confiée à Gala

GALA : Il y a cinq ans, vous présentiez en exclusivité dans Gala votre fille adoptive Migmar. Elle a maintenant 22 ans et vous semblez toujours aussi proches.
VÉRONIQUE JANNOT : Notre relation est complice, voire fusionnelle. Et nous avons désormais un domaine de plus qui nous rassemble, puisqu’elle s’est découvert une passion pour l’audiovisuel. J’ai l’impression qu’elle souhaite se diriger vers la mise en scène. Je peux lui donner des conseils, des avis et c’est formidable, d’autant que je n’ai rien poussé.

GALA : Quelle maman êtes-vous ?
V. J. : Lorsqu’elle est entrée complètement dans ma vie, mon existence était tranquille, établie. Devenir maman à 57 ans, c’est quand même un tsunami, d’autant que ce n’était plus une petite fille, mais une ado avec tout son bagage d’amour, d’envies, de colère, de frustrations, toute son histoire. Il faut du temps pour s’apprivoiser. Et en tant que parent, on a beau mettre tout son amour et son attention, quand il y a des salves de reproches à se prendre, c’est pour nous ! Et ce n’est pas propre à l’adoption. Vivre ensemble, ça s’apprend.

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GALA : Concrètement, qu’avez-vous appris ?
V. J. : Ça m’a obligée à travailler sur la patience. A écouter beaucoup, à donner de l’attention, ainsi qu’à dire et redire les choses ! J’ai composé avec les premiers émois et les larmes qui viennent forcément avec… A trouver les mots pour consoler. Il y a eu parfois des clashs parce que ma fille a un fort caractère, comme moi, mais je ne saurais vous trouver un exemple car je suis du genre à pardonner et à occulter. Et il y a tellement d’amour que ça ne dure jamais longtemps.

“Je n’étais absolument pas candidate à l’adoption, c’est notre rencontre qui a fait exister tout ça”

GALA : Diriez-vous que son caractère s’est forgé au long de son parcours et dans les épreuves qu’elle a traversées ?
V. J. : Elle a déjà vécu trois vies : au Tibet jusqu’à 7 ans, en Inde jusqu’à 15 ans, puis en France. Elle a fui le Tibet avec un passeur et a connu des peurs terribles en marchant très près de la frontière chinoise. A son arrivée, les premières nuits, elle parlait parfois tibétain dans son sommeil. Même si elle a souhaité son déracinement, elle ne savait pas sur quelle terre elle posait le pied, et si elle allait réussir à y marcher. Je l’encourage à parler de son enfance parce que je pense que l’on est riche de son histoire pleine. On ne peut la renier, vivre avec des pièces manquantes du puzzle. C’est ce qui fait sa force, son identité. Même si pour moi, elle était comme programmée pour vivre ici.

GALA : A-t-elle tout de suite trouvé sa place et des amis ?
V. J. : Elle s’est trouvée en France comme un poisson dans l’eau. Mais c’est sûr que les enfants ne se font pas de cadeaux, elle a donc pu entendre la fameuse phrase « Tu es adoptée, ce n’est pas pareil »… Ce à quoi elle aurait pu répondre qu’elle, au moins, avait choisi sa maman ! (Sourire.) Parce qu’en fait, elle m’a choisie autant que je l’ai choisie. Avant elle, je n’étais absolument pas candidate à l’adoption, c’est notre rencontre qui a fait exister tout ça. Elle sait que pour moi, c’était elle, et personne d’autre.

“Mon compagnon m’a suivie dans cette histoire avec beaucoup d’amour”

GALA : Comment vos proches l’ont-elle accueillie ?
V. J. : Pendant deux ou trois ans, j’ai eu besoin de me concentrer sur elle, pour qu’elle s’enracine et lui donner des repères. Avec ma maman, nous étions très fusionnelles et comme je la voyais moins, ce fut assez difficile pour elle. Elle est partie il y a quatre ans malheureusement. Je le regrette d’autant plus qu’elle aurait eu beaucoup de choses à partager avec Migmar. Elle avait un fort caractère, comme elle, était très cultivée, très avant-gardiste. Quant à mon compagnon, il m’a suivie dans cette histoire avec beaucoup d’amour. Il aurait quelque part aimé adopter Migmar avec moi, ç’aurait été quelque chose de beau à partager, mais c’était mon choix. Je reconnais que cela n’a pas été forcément facile à vivre pour lui, mais ça m’appartenait.

GALA : Comment voyez-vous la suite, pour elle et vous ?
V. J. : Je ne sais pas, c’est trop tôt. Mais j’adorerais qu’elle me dirige un jour. Ce serait extraordinaire ! En général, je ne fais jamais de plan, je suis une feuille au vent et je ne sais jamais où il va m’emmener. Ça permet de ne pas être déçue et d’être dans la synchronicité : si dans une situation donnée, un truc se met à vibrer à l’intérieur, on sait alors qu’on est là où il faut quand il faut.

GALA : Comme lorsque vous avez connu Migmar ?
V. J. : Oui, elle avait alors 8 ans. Ç’a été comme une évidence d’amour. Le reste, c’est de l’adaptation, c’est la vie.

Crédits photos : VEEREN / BESTIMAGE

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