Accueil » Célébrités »
Vacances d'hiver: ces 5 romans (à lire absolument) qui vont vous faire vibrer
S’il est compliqué de changer d’air en ces vacances d’hiver, rien ne nous empêche de nous évader par les livres. Voici cinq romans que nous avons adorés, qui vont vous emporter. Loin, on vous le promet!
Restez informée
Vous vous demandez que faire pendant ces drôles de vacances d’hiver ? Vous avez envie de changer d’air? D’arrêter de vous faire du souci avec le Coronavirus? Vous vous désolez de voir les pistes de ski fermées ? Vous aimeriez savoir quand vous pourrez vous faire vacciner et si les vacances scolaires de février seront prolongées ? En attendant de résoudre toutes ces épineuses questions, rien de tel qu’un bon roman pour se changer les idées, s’échapper et vibrer. En voici cinq que nous avons adorés, qui vont vous emporter et tout vous faire oublier, on vous le promet !
1. On était des poissons de Nathalie Kuperman, éd. Flammarion, 272 p., 19€
Comment ne pas adorer ce roman qui dit si merveilleusement et si terriblement ce que c’est qu’aimer à la folie une mère impossible ? Puisque les mots sont trop petits pour elles, Alice les crée sur mesure, surnomme sa fille « mon petit rat« , « mon petit cochon » , « mon macaroni trop cuit » ou « ma sardine« . Cette embarrassante mère, tour à tour reine, folle ou sauvage, Agathe prend la résolution de ne plus l’aimer. En vain. Devenue adulte, elle raconte leur terrible été et l’émotion nous revient en boomerang lorsqu’elle glisse un commentaire par-delà les années. Quand sa mère lui fait louper les derniers jours d’école, elle ignore que plus rien ne sera jamais pareil. Nous, on le sait d’entrée de jeu et pourtant on a peur tout le temps. Nathalie Kuperman réussit à nous inoculer le désarroi, l’effroi et les chagrins de cette petite fille en maillot de bain dont la vie va soudain à vau-l’eau. Elle fait planer une tension dingue dans ce formidable roman. Nous fait frémir, trembler et même pleurer.
2. et 3. Ce que je ne veux pas savoir et Le coût de la vie de Déborah Levy, traduction de Céline Leroy, éd. du sous-sol 160 p., 16,50 €
Prix Femina étranger. Il faut absolument que nos filles et nos amies lisent les deux premiers livres de la trilogie autobiographique de Déborah Levy. Mais aussi nos fils et tous les hommes que nous connaissons (et même ceux que nous ne connaissons pas) pour nous aimer mieux ! Car quand elle évoque son enfance dans l’Afrique du Sud de l’apartheid dans son premier livre (le bleu, intitulé Ce que je ne veux pas savoir) puis son divorce, sa vie de mère et d’autrice dans le deuxième (le jaune, Le coût de la vie), c’est de nous toutes que parle Déborah Levy. Par le truchement d’une anecdote, d’un souvenir, elle dit des choses très importantes sur la féminité, la maternité et le prix que paient les femmes pour pouvoir jouer « le rôle principal » dans leur vie. Elle a les idées claires et la pensée puissante. Il y a quelque chose de fulgurant dans son écriture. Un peu de Marguerite Duras et d’Elena Ferrante. Rien que ça!
4. Et la peur continue, éd. Mialet Barrault, 288 p., 20 €.
Mazarine Pingeot a le sens du romanesque allié à la puissance de la pensée sans esbroufe. Dans son quinzième livre, elle continue de creuser le sillon du silence et du secret. Elle écrit cette fois sur ceux de l’enfance déchirée. Elle tisse son intrigue autour des traumatismes du passé qu’on étouffe et sur la peur difficile à tenir en laisse. C’est l’histoire d’une chute que raconte Mazarine Pingeot avec beaucoup d’intelligence et de délicatesse. A 40 ans, Lucie aime ses deux enfants, son mari et son travail de journaliste dans un magazine scientifique, alors elle fait semblant que tout va bien. Mais quand son ami d’enfance, se donne la mort peu après le suicide de sa cousine sourde et muette qu’elle adorait, elle se retrouve seule avec un souvenir et une peur terribles qui vont la faire tomber. On a toutes en nous un peu de cette mère « crevée« , qui court, déteste la promiscuité du métro et rêve qu’on lui coupe la tête pour que cessent les pensées qui la hantent. On sourit quand elle fait ses course et se demande si elle n’était pas plus heureuse du temps des sacs en plastique. A travers elle, c’est notre société que Mazarine Pingeot passe brillamment au scanner. Et au scalpel.
5. Ces orages-là, de Sandrine Collette, éd. J.C Lattès, 300 p., 20 €
Il y a quelque chose d’animal, de bestial, dans l’écriture puissante de Sandrine Collette, qui nous arrache à nous-même, nous happe dès les premières lignes et ne nous lâche plus. Ainsi nous inocule-t-elle la peur qui ravage Clémence. Cette peur immense de retomber entre les griffes du monstre qui l’a anéantie, nous envahit, tête et tripes. Dans les histoires de violence conjugale, on sait comme il est difficile de trancher : partir ou rester ? On salue le courage des femmes qui ont réussit à s’enfuir mais on parle peu de leur vie d’après. On fait comme si tout était réglé, comme si est bien qui finit bien. Alors que justement tout commence. On a rarement écrit sur l’enfer qui continue tout seul, sur la terreur impossible à tuer qui reste-là, au fond de soi. C’est précisément ce que fait brillamment Sandrine Collette à travers le personnage de Clémence. Elle signe un roman fort, sombre comme la forêt où l’on court à perdre haleine. Un hymne à la résistance qui nous donne de la force à toutes.
A lire aussi: 5 romans formidables à vous offrir
Source: Lire L’Article Complet