« Une trahison pour un poste » : Jean-Yves Le Drian sévèrement critiqué dans son fief

Après s’être éloigné de la gauche en 2017, pour rallier En Marche et Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian est plus que jamais critiqué sur ses terres en Bretagne.

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  1. Jean-Yves Le Drian

  2. Emmanuel Macron

L’image du « menhir » serait-elle en train de se fissurer ? Ministre depuis 2012 – quasi un record de longévité – et grand ambassadeur de la Bretagne au gouvernement, Jean-Yves Le Drian (73 ans) n’arrive pourtant plus à rassembler sur ses terres. La faute à son soutien à Emmanuel Macron, depuis 2017, que n’a toujours pas digéré son ancienne famille politique qu’est la gauche. « Le Drian, c’est du passé. Fini. Nous poursuivons notre route sans lui », tranche Yohann Nédélec, premier secrétaire de la fédération socialiste du Finistère, dans Le Monde. L’adjoint au maire de Brest juge que l’ex-poids lourd du PS – il y a passé pas moins de 44 ans – a « tourné le dos à sa famille ».

Chez d’autres ex-alliés du ministre des Affaires étrangères, on retrouve des critiques encore plus cinglantes. Pour Marylise Lebranchu, ex-maire PS de Morlaix (Finistère) qui a côtoyé Jean-Yves Le Drian au gouvernement, ce ralliement à En Marche est une « trahison pour un poste », tandis que l’ancien maire de Rennes Edmond Hervé parle d' »ingratitude« . Bonne ambiance. « C’est quelqu’un de madré et rusé, qui comprend l’état d’esprit breton… « , pense de son côté Christian Troadec, maire de Carhaix (Finistère) préférant voir de la roublardise chez l’ex-président du conseil régional de la Bretagne.

Un soutien à Macron « sans ambiguïté »

Des critiques dont l’intéressé a parfaitement conscience. Même si celui qui incarnait le centre gauche du PS avance des arguments de poids justifiant la rupture : les frondeurs qui ont « miné » le quinquennat de François Hollande et l’action du gouvernement dont il faisait partie, ou encore le dogmatisme des socialistes ayant refusé de participer à un rassemblement large autour d’Emmanuel Macron. Quant aux critiques sur son soutien à un « président de droite », l’époux de Maria Vadillo assure être en phase avec le chef de l’Etat et « rester fidèle à ses valeurs », notamment sur l’Europe.

Résultat, c’est « sans ambiguïté » que le « duc de Bretagne » soutiendra encore Emmanuel Macron en 2022 malgré les critiques. D’autant que le président compte sur lui pour cartonner à nouveau dans son fief : en 2017, il y avait recueilli 29,05 % des suffrages au premier tour, soit 5 points de plus que sa moyenne nationale. Tout simplement son meilleur score du scrutin. Reste toutefois une question : le soutien de Le Drian est-il toujours aussi précieux aujourd’hui ? A Lorient, sa ville où il a été maire pendant 16 ans, le ministre a soutenu le candidat Laurent Tonnerre (En Marche) en 2020. Ce dernier a fini en quatrième position et la ville a basculé à droite. Preuve qu’après sa « trahison », l’influence du « menhir » ne pèse peut-être plus autant.

Crédits photos : Giancarlo Gorassini/Bestimage

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